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Lundi 20 février

Je me suis réveillée plus tôt, ce matin, pour prendre un bain et faire un gommage intégral de la peau. Puis je me suis mis en quête de l'adresse du plus proche centre de paiement de la Française des jeux. Je récupère mon ticket gagnant dans la cuisine. Il trône toujours à côté du numéro de Natsu Dragneel. Celui-là, il faudra bien que je me décide à l'appeler, un de ses quatre. Ou que je choisisse de me débarrasser de son numéro. Pourtant, je n'ai pas le loisir d'y réfléchir d'avantage. En surfant sur le Net, je constate que, malheureusement, aucun centre n'est ouvert le lundi. La chance serait-elle en train de me quitter ? Je m'apprête à reposer le ticket sur le réfrigérateur quand un vertige me prend. Ce gain, cette cagnotte exceptionnel de la Saint-Valentin, a été l'événement qui m'a fait comprendre que ma vie prenait un tournant plus positif. Et puis, il me rappelle cette soirée extraordinaire avec les filles dont je n'ai plus de nouvelles. Je suis, bien entendu, très heureuse de partir en couple avec un hommes sexy mais d'habitude, je partage tout avec mes amies.

Suis-je devenue trop égoïste ?

Je décide de chasser ces idées noires de ma tête, j'ai d'autres chat à fouetter. Vu que je ne peux pas renflouer mon compte en banque avec le ticket de Loto, je me fais un petit virement de mon compte épargne en espérant que cette petite escapade en vaut la peine, puis je me mets un petit peu au travail. Une nouvelle fois, je ne vois pas le temps passer. Je me rends compte soudain que je suis en retard et qu'il faut sauter rapidement dans un RER si je ne veux pas rater mon avion.

Quand j'arrive à l'aéroport, à bout de souffle, je ne trouve aucune trace de Sting. Je commence à paniquer. M'aurait-il posé un lapin ? Est-ce que toute cette histoire est une simple mascarade ? Suis-je victime du mauvaise blague, ou la candidate involontaire à une nouvelle émission de télé-réalité ou de caméra cachée ?

Tandis que je regarde tout autour de moi avec un air de brebis égarée, je l'aperçois qui arrive sans se presser, avec un grand sourire.

- Je t'ai fait attendre ? Me demande-t-il.

- Non, je viens d'arriver, mais j'avais peur d'être en retard.

- J'aurais dû te dire que j'ai fait l'enregistrement en ligne. Il n'y a rien que je déteste plus que de passer du temps inutilement dans les aéroports.

Je n'ose pas lui dire que moi, j'adore ça, flâner dans les boutiques d'aéroport, en particulier pour sentir de nouveaux parfum que, bien entendu, je n'achèterais jamais. De toute façon, j'ai presque toujours raté mes avions. Une fois parce que je suis restée coincée dans les toilettes (j'entendais les hôtesse appeler mon nom, mais la serrure était coincée et j'ai dû attendre qu'une dame pipi vienne me secourir au bout d'un quart-d'heure). Une fois, c'était plus classique, une simple grève des contrôleurs aériens. Et puis, il y a eu les traditionnelles alerte à la valise abandonnée (deux fois), la météo qui nous a joué des tours : exceptionnel condition givrante (une fois) et vent violent (une fois), ou encore panne mécanique de l'avion (trois fois).

Sting prend mon sac et nous prenons la direction du comptoir d'enregistrement. Il m'indique sa place dans l'avion pour que je puisse demander à rester à ses côtés et attend impatiemment que je passe. Puis il m'embrasse et me prend dans ses bras en me disant qu'on va passer un super moment. Il n'arrête pas de parler. J'aimerais m'éclipser pour aller acheter quelques magazines pour l'avion mais il continue à me vanter les mérites de Francfort et me donne le détail de son emploi du temps des trois jours, heure par heure.

Le vol n'est pas long et se déroule sans aucun problème. Quand nous sortons de l'aéroport, j'ai le souffle coupé par le vent froid qui pénètre mon épais manteaux de laine comme si j'étais habillée d'un simple bout de chiffon. Une berline noire avec chauffeur nous attend. Je m'y engouffre rapidement à la suite de Sting.

Ticket GagnantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant