♔ Chapitre 18 ♔

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J'écoute distraitement Izana qui parle aux différents membres du Tenjiku. J'essaye de me concentrer un maximum possible sur ce qu'il dit. Mais les mots sont flous et ne parviennent pas à mon esprit. Je demanderais à mes frères de me faire un résumé. C'est la première fois que je me retrouve dans ce cas, à ne pas écouter ce qu'il dit, mais j'ai la tête à autre chose aujourd'hui, et ce n'est pas sa faute.

De plus de ma concentration perdue s'ajoute les deux nouveaux qui viennent d'arriver et qui sont une des raisons de mon mal de crâne. J'aime pas la grande asperge avec son regard pervers, prêt à voir chacun de nous se faire humilier et souffrir. Et l'autre de la soirée du nouvel an, qui a toujours ce même regard sordide.

- Reina ? T'écoute ce qu'il dit ? chuchote Ran en s'adressant discrètement à moi, ne voulant pas se faire remarquer.

- Pas du tout, vous me ferez un résumé, répondis-je.

- Ouais, t'inquiète, j'aime pas la grande asperge, continue-t-il préférant ne pas écouter à son tour.

- Et moi aucun des deux, soufflais-je. Surtout le binoclard, il se rapproche trop d'Izana en ce moment. Et j'aime pas les sensations que ça me procure.

- Quoi ? T'es jalouse ou t'as envie de le tromper ? rigole-t-il.

- Jalouse ! affirmais-je doucement. Tu ne sais pas à quel point je suis amoureux de lui. Toi et Rindo devriez vous calmer dès que je parle d'un autre, râlais-je

- Il a dit quoi ? continue-t-il curieux.

- Rien, dès quand je lui ai annoncé que je sortais avec lui, il a cru que je parlais de Kakucho qu'il avait croisé dans le couloir.

- Il rigole légèrement en entendant ça. C'est plus marrant dans ta bouche que dans la sienne, je lui donne un coup de coude dans les côtes pour le faire taire.

- Tait-toi, j'ai l'impression qu'on nous regarde, fis-je en chuchotant.

Je remonte un genou contre ma poitrine pour appuyer mon menton dessus. Préférant me laisser distraire à détailler Izana qu'à l'écouter. Ce n'est qu'un échange de bon procédé, le nombre de fois où il ne ma pas écouter parce qu'il était trop préoccupé, et bien on va rentrer dans cette période.

Ça fait deux ans que je suis sortie de prison, donc en ça fait cinq ans que j'ai été emprisonnée. Je commence à de nouveau ressentir le stress post-traumatique, l'anxiété de me promener en ville seule, d'être accusée à tord, de nouveau privée de liberté. J'ai retrouvé mes insomnies, et les crises de panique sous la douche dès que je me retrouve seule et isolée un peu trop longtemps.

C'est ce qui explique mon état en ce moment jusqu'à la fin du mois, les absences à répétitions et la fatigue. J'ai déjà appelé Fujii pour lui en parler et avoir des nouvelles des membres d'Osaka pour me changer un peu les idées. Et j'aime pas le changement d'ambiance au sein du gang.

Une douleur dans les côtes m'extirpe de mes pensés et je fusille du regard celui qui vient de me le donner. Rindo n'a pas l'air d'avoir compris que mon envie d'être dérangée à atteint sa limite.

- Écoute, ça devient intéressant, râle-t-il.

Je hausse un sourcil, il veut que j'écoute, on va essayer. Izana s'est réinstallé là où il a l'habitude de se mettre, secondé par Kakucho. Je suppose que c'est l'un de ceux que je ne peux pas me voir qui va devoir parler, j'aurais dû prétexté d'avoir la grippe ou la gastro pour rester à la maison à dormir.

- On ne va pas pouvoir échapper à une confrontation avec le Toman, on va devoir en éliminer un maximum avant, cria l'autre.

Bravo Sherlock ! Maintenant que leur gang a les Black Dragons et le Valhalla, ils sont presque aussi nombreux que le Tenjiku, mais ce n'est pas ça qui devrait l'inquiéter. Enfin il doit me manquer des informations pour tout comprendre.

You Give Love a Bad Name | Izana x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant