Bonus 1

404 18 1
                                    

Je me redresse difficilement. J'en peux plus, ça quand que cette merde va s'arrêter. Moi à genou en face des toilettes, les joues remplies de larmes tellement cela en devient douloureux. Il fallait ne rien montrer pour survivre. Sauf que là on dirait que je me prends un retour de bâton assez violent.

Je suis complètement détraquée de l'intérieur.

Depuis les dernières semaines, je m'effondre totalement. Je n'ai plus aucune source de motivation pour tenir. Chaque jour est pire que le précédent pourtant c'est calme, il n'y a personne pour me brûler, ou pour me prendre pour sa pute.

Comment faire pour continuer quand on a plus de repères ? Quand la seule famille qu'on a s'en branle totalement ? Ou qu'on en vient à espérer que ce jour deviennent le dernier ?

Je m'étire difficilement en sentant l'ensemble de mes muscles endoloris. Ils commencent réellement à devenir douloureux. Mais ce n'est pas de ma faute si ce que je mange à du mal à rester sur mon estomac. Ni, si toutes ces scènes tournent en boucle dans ma tête.

De nombreuses choses me frappent quand je vois mon reflet alors que, je souhaite seulement passer un peu d'eau pour me rafraîchir. Les lourds cernes qui soulignent mes yeux et qui viennent contraster avec mes joues creusées. En réalité, c'est le résultat de mauvais traitements sur plusieurs années, mais malgré tous mes efforts je n'arrive pas à m'en débarrasser, j'ai limite l'impression que ça empire.

Je regroupe mes cheveux dans un chignon pour cacher leur état pour le moment avant de mettre un sweat-shirt.

Je descends dans les rues d'Osaka. Finalement c'est ici que j'ai échoué, j'ai trouvé un appart au prix assez intéressant et un peu d'argent grâce à un contact de mes frères. Même si le quartier n'est pas incroyable, j'ai de quoi survivre quelques rues plus loin.

Même si j'ai envie de mourir, chaque jour un peu plus que le précédent. J'essaye quand même de continuer, pour moi. Et la faim qui prend l'estomac est particulièrement désagréable même si je sais où elle termine.

Il faudrait que je me trouve un job, ou un moyen de me faire de la thune. Qui ne soit pas du deal ou de la prostitution.

Mais qui voudrait embaucher une gamine avec un casier judiciaire et qui a l'air, qui a l'air de quoi ?

Je m'arrête pour laisser passer une moto dans la ruelle. Je serre les dents en regrettant directement l'instant d'après. Il est suivi par encore quelques autres. Putain, je vais me faire écraser par un gang.

- Eh mec, la meuf là, elle a plutôt l'air sympa, crie un des gars à son pote.

Je reprends rapidement mon chemin en espérant que ce n'est pas de moi qu'ils parlent. Et puis je dois le prendre comment qu'on me remarque comme ça. J'ai pas du tout l'air sympa comme meuf. Comment on peut me remarquer dans cet état, même un zombie est plus en forme que moi.

Des doigts enserrent, je me raidis complètement, paralysée par la peur. Je souffle longuement, c'est de la petite racaille. Il me retourne pour me mettre face à lui, il est à peine plus grand que moi.

- Mouais, alors la demoiselle elle aurait un numéro à nous passer, insiste-t-il.

Mes dents se serrent en voyant son air arrogant. Putain ça fait un moment que je n'ai pas ressenti cette envie pressante. Surtout quand je me souviens de la dernière fois que je l'ai fait, mais là, il n'y a pas le contexte carcéral.

- Sois mignonne, passe le nous, continue-t-il.

La seconde d'après, j'enfonce mon poing dans sa joue.

- Putain, ça fait du bien, soufflais-je en fouettant l'air de ma main pour évacuer la douleur de ce dernier.

Évacuer par la violence, finalement c'est ça qui a l'air de me faire du bien.

You Give Love a Bad Name | Izana x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant