#04 - NOEUD

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      - J'ai un nœud.
      - Oui, votre père préférait un nœud pour votre cou. C'est en harmonie avec votre costume.
      - Je ne parlais pas du vêtement que je porte.
      - Mon prince, je... Je ne comprends pas.
      - Ne vous en faites pas. C'est très bien, ce que vous faites.
      - Je vous en prie, je ne fais que mon travail de domestique.
      - Oui...

      Shoto dévisage son reflet devant le miroir et se retient de soupirer devant son personnel. Cette situation l'inconfort, car il se sent toujours mal à l'aise d'être "quelqu'un". Voir tout le monde s'abaisser devant lui et faire leur devoir sans oser lui parler le dérange. Ce soir, il a besoin de se confier, mais aucun domestique n'ose l'écouter de peur que ça leur retombe dessus si ça se sait. Le prince en est conscient, mais il s'en fiche. Toutefois, parler sans rien recevoir en retour, comme un conseil, ne lui plaît pas non plus.

      Ce nœud, qui le dérange au creux de son estomac, est simplement un trac, car il va devoir jouer son rôle de prince. Danser avec cette inconnue n'est pas la meilleure des activités. Il ne se voit pas gouverner avec une personne dont il ignore tout. Il fera un effort pour son peuple...

      - Mère, je suis ravie de vous revoir, se réjouit Shoto en la prenant furtivement dans ses bras.
      - Je t'ai amené une charmante compagne, sourit-elle. Je te la présenterai au moment de l'ouverture du bal.
      - Mère, je ne veux pas de cette rencontre...
      - Crois-tu que je voulais rencontrer ton père ?
      - Justement ! Je ne veux pas lui donner quatre enfants, en avoir deux en moins et un troisième qui passe son temps à pleurer.
      - Tu ne feras jamais la même erreur que ton père. Les mêmes mauvaises erreurs, reprend-elle.
      - Il refuse que je gouverne seul.
      - Tu le connais, il te refusera tout ce qui n'est pas de lui.
      - Mère, aidez-moi à lui faire comprendre.
      - Navré, mon fils, mais si je suis ici, c'est uniquement pour le peuple et te voir si bien grandir.

      Après ces quelques mots, la reine quitte la pièce et rejoint le roi. Le prince reste seul quelques secondes avant qu'on ne vienne le chercher. Son nœud ne fait que s'accroître dans son estomac. Désormais, il se repend jusque dans sa poitrine. Malheureusement, il n'a pas le choix, alors, il rejoint l'assemblée, tout en souriant faussement, comme sa mère lui avait appris.

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De la sorcellerie ? Non, juste un cristal qui scintille !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant