𝐋𝐔𝐍𝐀𝐈𝐑𝐄 ↝ tome 1

chapitre 1

o1 : métro, boulot, dodo ... littéralement

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- Merde, merde, et merde, bougeonne la douce voix de Jefferson Harvey
- Bonjour à toi aussi, frérot, raille sa sœur Madeline

Une tornade s'engouffre dans la cuisine, Madeline est spectatrice du balet incroyablement rapide que réalise son frère afin de terminer de se préparer. Il fourre à la hâte plusieurs affaires dans son sac de sport, une brosse à dent dans la bouche.

- Che chuis en retard ! articule-t-il difficilement en prenant deux bouteilles d'eau dans le frigo avant de les ranger dans son sac
- Comme tous les matins, je ne vois pas ce que cette information a d'extraordinaire, réplique la sœur avec un sourire plein de malice au coin des lèvres

Jefferson la fusille du regard en brossant rapidement ses dents. Pour compenser son retard, il essaye de faire plusieurs choses à la fois - terminer son sac, coiffer de sa main ses cheveux châtains, avoir une haleine acceptable, tout en guettant nerveusement sa montre - mais tout le monde sait qu'un homme est physiquement incapable d'une telle prouesse.

Connaissant parfaitement son frère, Madeline attent patiemment la catastrophe inévitable qui couve sous ce genre de situation. Elle termine de manger ses céréales tranquillement ainsi que son verre de lait amélioré d'un trait de coulis de fraise, ses yeux verts suivent chaque mouvement précipité de son jumeau.

Et ce qui devait arrive arriva : dans sa grande agitation, Jefferson renverse le bol d'eau du chat qui s'écoule en une grosse flaque sur le carrelage de la cuisine. Une nouvelle salve de jurons lui échappe, faisant éclater de rire Madeline.

- Laisse, je vais nettoyer ça avant d'aller au travail, lui assure-t-elle en se levant pour attraper un chiffon. J'ai le temps, puisque je ne me réveille pas à la dernière minute moi

Jefferson marmonne quelque chose qui n'est rien de plus qu'une bouillasse de mots et de dentifrice aux oreilles de sa sœur. Voyant qu'elle n'a pas saisit ses propos, il s'approche de l'évier pour désencombrer sa bouche mais est vite interrompu par Madeline qui lui tape doucement le bras pour lui signifier d'aller évacuer sa bave ailleurs.

Il pique un sprint jusqu'à la salle de bain et revient, plus frais que jamais, pour reformuler à intelligible voix :

- Mon sommeil est précieux, il faut bien que je reste aussi beau naturellement ! plaisante-t-il
- Va donc voir à ton entraînement si j'y suis au lieu de raconter des conneries pareilles, soupire Madeline avec un fin sourire amusé

Jefferson enfile une veste en jean, s'empare de son sac de sport et se tourne vers sa sœur au moment où cette dernière lui lance deux barres de céréales aux amandes et au chocolat.

- Tu te souviens de ce qu'il s'est passé quand tu ne les avais pas prises la dernière fois ?
- Je ne suis pas près de l'oublier ... merci, même si tu n'es pas obligé de te comporter comme maman, lui dit-il avec un clin d'œil complice
- Je suis plus vieille que toi donc apparemment si, je suis obligée de prendre le relais de maman, réplique Madeline

Très fière de lui rappeler ça, elle sait très bien quel effet cette remarque a sur son frère.

- Plus vieille ..., soupire-t-il en roulant ses yeux. De vingt-deux minutes !
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