chapitre 8

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o8 : mais oui mais oui, l'école a repris

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- Je serai à jamais captivée par la quantité de nourritures que tu peux engloutir aussi tôt dès le matin, dit Madeline

La bouche pleine d'œufs brouillés, Jefferson mastique en faisant de grands mouvements de mâchoires d'une élégance rare, lui donnant des airs de famille avec une vache. Devant lui, une assiette débordant de bacons et d'œufs est la voisine d'une seconde où se dressent une pile de pancakes recouverts de confitures d'abricots. Au cas où un petit creux se ferait sentir, deux financiers aux amandes et une barre de céréales aux cranberries sont calés à côté d'une tasse de café et d'un verre de jus d'orange, histoire de faire couler tout ça.

- Quoi ? Che me chuis dépencher che matin, faut que che manche
- Tu as fait des pompes dans ta chambre ? raille la blonde

Son frère ouvre à nouveau la bouche pour répondre, elle l'interrompt en levant la main et lui fait signe de dégager sa bouche encombrée.

- Y a une salle de sport au sous-sol ! s'exclame-t-il après avoir dégluti. À côté des dortoirs, j'ai trouvé un escalier qui permet d'aller au niveau sous le château et c'est là que je suis tombé sur une salle de sport aussi bien équipée que celle de Brestham ! Le bonheur, j'ai cru que j'allais chialer d'émotions
- Et bien, un mec n'a pas besoin de grand chose pour laisser parler ses émotions finalement

C'est Phoebe qui vient de dire ça, sur un ton rieur tandis qu'elle s'assoit à côté de Madeline. Installés dans la salle à manger du château, la plupart des élèves ont eu l'envie de prendre leur petit-déjeuner avant d'attaquer cette première journée de cours. Le buffet bien garni trône au centre de la pièce, plusieurs tables de tailles différentes se déploient tout autour.

- Tu n'imagines même pas, Jeff a la larme facile, renchérit cette dernière
- Eh, n'importe quoi, râle son jumeau
- Dixit celui qui pleure comme une madeleine devant Rox et Rouky, poursuivit sa sœur avec un petit sourire mauvais

Enchanté d'apparaître sous son meilleur jour devant une jolie fille, Jefferson adresse son majeur à sa sœur, qui lui répond par un baiser. La blonde jette un coup d'œil à la brune, ou plus exactement à l'assiette qu'elle a apporté avec elle.

- Tiens, je n'avais pas vu qu'il y avait des gaufres sur le buffet
- C'est parce que je les ai faites moi-même, avec mon petit ingrédient secret, répond Phoebe avec un clin d'œil

Depuis leur rencontre la veille, les deux jeunes femmes ont bien fait connaissance, se sont trouvés plusieurs points communs et ont bien rigolé. Au delà de ça, la présence de l'une fait du bien à l'autre, et vice-versa. Face à ce monde plein d'incertitudes, elles auront la possibilité de se serrer les coudes, ce qui est toujours rassurant.

Cette camarade sur qui s'appuyer afin de s'habituer à cette nouvelle vie a rendu la soirée d'adaptation un peu plus facile. Malgré ça, elles ont chacune respecter l'intimité l'une de l'autre et se sont laissés du temps pour s'accommoder individuellement. Ainsi, Madeline a pris possession de sa chambre en déballant toute ses affaires, s'appropriant cet espace qui va l'accueillir pendant de nombreuses nuits. S'entourer de toutes ces choses personnelles a permis de créer un cocon protecteur autour de la blonde. En fin de soirée et après avoir partager un coup de fil avec ses parents, puis avec ses amis d'enfance Amy et Graham, elle s'est toutefois sentie le cœur un peu lourd. Avoir renoncé à sa vie reste un choix délicat pour elle, ce n'est donc pas surprenant qu'elle se sente nostalgique, déboussolée et mélancolique. La lueur d'espoir qui lui a redonné le sourire a pris les traits d'une rose aux pétales glacées, posée dans un vase sur sa table de chevet. Tout près d'elle.

𝐋𝐔𝐍𝐀𝐈𝐑𝐄 ↝ tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant