𝐋𝐔𝐍𝐀𝐈𝐑𝐄 ↝ tome 1

chapitre 19

19 : le calme après la tempête ... en quelque sorte

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La peur. La fumée. L'attaque. La fuite. Et les flammes.

Des flammes qui ravagent tout sur leur passage, dévorant chaque centimètre dans un flot déchaîné de violence incandescent. Des flammes annihilant tout le reste et s'insinuant dans le moindre recoin. Jusqu'aux tréfonds de l'esprit et de l'inconscient.

Les yeux de Madeline s'ouvrent brusquement et se referment aussitôt. La vive lumière blanche régnant dans sa chambre agresse avec trop de vigueur ses prunelles encore voilées par le sommeil, un grognement plaintif lui échappe. Il faut dire que tirer les rideaux était bien le cadet de ses soucis quand elle a enfin pu regagner sa chambre, après cette nuit de folie pure.

Parmi le brouillard qui flotte dans ses pensées, les souvenirs s'entrechoquent et s'emmêlent tels un amas de nœuds. Tout est encore un peu flou et même si elle vient à peine de se réveiller, elle se sent vidée de son énergie et épuisée émotionnellement par les événements de la veille.

Un souvenir remonte à la surface, la blonde tourne lentement la tête pour en avoir le cœur net. Et c'est effectivement vrai : après le chaos qui a suivi l'attaque exercée par la dizaine de fous furieux dans le domaine, personne n'avait très envie de se retrouver seul dans sa chambre, n'ayant pour seules compagnies que des souvenirs tournant inlassablement dans leur tête. C'est pourquoi Phoebe est allongée à ses côtés, tandis que Kleo est endormie, recroquevillée dans le fauteuil près du lit. Et malgré les apparences, ça ne ressemble pas tout à fait à la soirée pyjama rêvée entre copines ...

Ce sont des vibrations qui sortent un peu Madeline de sa torpeur. Avec peine tant son corps proteste contre toutes formes de mouvement, la blonde parvient finalement à s'emparer de son portable, en train de vibrer sur la table de chevet. Les bruits de ses mouvements et de ses grognements réveillent ses deux amies, ces dernières émergent difficilement et ont l'air tout aussi opérationnelles qu'elle.

- Désolée les filles ..., s'excuse Madeline d'une voix enrouée par le sommeil
- Pas de soucis, il fallait bien qu'on se lève à un moment ou l'autre, la rassure Kleo en se frottant les yeux

La pianiste jette un œil à son portable pour voir deux appels manqués venant de son frère jumeau et six de la part de sa mère. Ce petit numéro à côté de l'icône représentant sa mère a le don de la réveiller aussi efficacement qu'un seau d'eau glacée en pleine figure.

- Oh merde ..., bougeonne-t-elle
- Vous aussi vous avez l'impression qu'un camion vous a roulé sur le crâne ou ça ne vient que de moi ? demande Phoebe en baillant

Ni Madeline ni Kleo n'ont le temps de lui répondre, quelqu'un frappe plusieurs coups à la porte de la chambre.

- Les filles ? s'enquit la voix du professeure Bowmann
- J'arrive !

La blonde s'extirpe de son lit et tente d'ignorer les courbatures qui se manifeste dans chacun de ses muscles. Elle ouvre aussi vite que possible à leur professeure d'astronomie, tandis que Kleo et Phoebe viennent la rejoindre dans son dos.

- Je suis rassurée de vous voir toutes les trois, souffle Bowmann. Vous allez bien ?
- Aussi bien que possible, j'imagine, répond Madeline, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes
- Ça roule parfaitement, un café et c'est reparti, ironise Phoebe
- Oui, je me doute que ça ne doit pas être facile. Vous avez vécu une drôle de soirée hier, personne ne vous en voudra si vous n'avez pas envie de sortir du lit. Mais je dois quand même vous conseiller de faire une petite visite à l'infirmerie, mes chéries. Simplement par précaution, pour s'assurer que tout est en ordre. Ou bien pour soigner les petits bobos