Elvira Pérez

Chapitre 60 : Un cœur noir

'' Le noir et le refuge de la couleur''.

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Passé

Elvira 6 ans.

- C'est pour moi ?

- C'est pour toi. Pour tes six ans, mon petit cœur noir.

Petit cœur noir. Ça me fait toujours rire, quand mon frère m'appelle ainsi.

J'apprends encore. Je suis jeune. Mais mon hermano est très doué en termes de profession.

J'apprends vite avec lui.

Je sais maintenant lire dans les yeux de mama et papa.

Et bientôt, dans ceux d'Alejandro.

- Tu aimes ?

Je lui souris de toutes mes dents.

Bon, celles du devant sont tombées, mais il m'en reste encore.

Mon hermano attache la chaîne en argent à mon cou. Elle pend jusqu'en haut de ma poitrine. Une magnifique étoile en argent dotée de brillance reflète sur le bijou. Elle n'est pas très grande, mais j'aime beaucoup.

L'étoile de David.

- C'est une étoile grecque. Ne l'enlève jamais, elle te portera toujours chance. C'est désormais ta marque. Quand tu veux prouver ce qui t'appartiens, il te suffira seulement de dessiner cette étoile.

- Je l'aime beaucoup. Merci hermano.

Avec un peu d'hésitation, je me mets debout sur mon lit, et viens faire un bisou sur la joue cicatrisée de mon hermano.

Il est tellement grand, que même en étant assis sur mon lit je dois me lever.

Il ne bouge plus d'un poil. Sa respiration se bloque, il ne semble pas à l'aise avec le contact. Mais avec moi, il fait toujours exception. Mais seulement moi.

Je le serre fort, et après un court temps, il décide tout de même de reprendre son souffle et répondre à mon étreint.

J'adore ses câlins.

Je l'aime mon hermano.

Il est gentil avec moi.

- Ne l'oublie pas mon petit cœur noir, dans cette vie, tu n'auras jamais de paix. Avale et avance, de toute façon, tu n'as pas d'âme. Et tu n'en auras jamais. Mais ne t'en fais pas, tu seras faire avec. Ce sera ta force.

Je ne comprends pas trop où il veut en venir. Mais j'hoche quand même la tête, pour ne pas le contrarier. Je ne veux pas qu'il parte.

- Aujourd'hui tu as six ans, petit cœur noir. Tes efforts sont remarquables. Je suis content que tu étudies et applique mes enseignes. N'oublie pas, si tu veux être forte, il te suffit de l'être, et pour avoir la force, il ne faut pas d'émotions.

Pas d'émotions.

- Mais je n'arrive pas. Je n'arrive pas à cacher mes émotions, souvent je suis contente, comme maintenant, dis-je avec honte.

La main froide de mon frère se plaque sur le haut de mon crâne, avec aucune douceur.

Mais ce n'est pas grave.