Chapitre VII : Juste une dernière nuit

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(Artiste : ???) Petit changement : On m'a fait remarquer que les dialogues pouvaient sembler difficile à comprendre, donc dorénavant, Cyno parlera en gras et Tighnari, en gras italique

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(Artiste : ???)
Petit changement : On m'a fait remarquer que les dialogues pouvaient sembler difficile à comprendre, donc dorénavant, Cyno parlera en gras et Tighnari, en gras italique.
(Je vais devoir me taper tous les autres chapitres pour faire pareil sentez ma motivation.)

Une pluie inhabituelle battait son plein sur la ville ordinairement si paisible de Sumeru, noyée dans un orage sombre et tempétueux. Les arbres se penchaient sous la pression des bourrasques humides, et les marchandises avaient été précieusement conservées dans les réserves afin de ne faire aucun dégât. Les rues étaient désertiques de toute trace humaine, même les fauconuits, toujours présents dans le paysage, s'étaient réfugiés dans leurs nids, les ailes recouvrants leurs corps tremblants et dodus, certains œufs rigoureusement couvés sous le giron de leurs parents. L'averse donnait un aspect irréel à la forêt, devenue fade et aigrie, mouillée par le chagrin et chantant d'un tonnerre rauque et fébrile, cette vision influençait l'humeur de chaque habitant du pays bercé par l'été éternel. Tighnari ne fut pas un exception.
Observant soucieusement les gouttes de pluie s'effiler le long de sa fenêtre, il pouvait sentir la fraîcheur émaner des commissures de cette dernière, lui donnant de nombreux frissons glacés, et le laissant enclin à un calme déconcertant, dont il ne savait que faire, suite à son hystérie encore fraîche, dont son ami le plus proche avait été témoin. Ses ongles venaient instinctivement le pincer dès qu'il repensait aux événements récents, ne pouvant s'empêcher de culpabiliser d'avoir été aussi puéril avec son camarade, et le rôle qu'il s'était donné en public. Les images qui défilaient des expressions de surprise ou de frustration de Cyno lui donnaient un mal de tête terrible, lui arrachant plusieurs soupirs lourds, plaçant sa paume froide en constant contact avec son front. Son cerveau refusait de se détacher des nouveaux souvenirs qu'il s'infligeait, lui laissant un goût amer en bouche, furieux à la fois par l'échec de sa mission, mais également par cette nouvelle peur, un pressentiment douloureux, que l'habitant du désert pourrait s'en aller aussi vite qu'il avait fait irruption dans son existence.
Ayant abandonné sa tunique d'écolier pour une tenue plus chaud et décontractée, il remonta soucieusement ses manches rembourrées en coton jusqu'à la naissance de ses doigts, les serrant dans ses mains, enfouissant paresseusement son nez dans son pull, humant doucement son parfum familier et chaleureux, l'odeur de sa maison. Ses oreilles frémissaient à cause du froid environnant, et ses membres devinrent rapidement engourdis. Soudainement pris d'une faim insatiable, Tighnari s'arracha de son lit, non sans regrets, et fila dans la cuisine explorer ses tiroirs, ne sait-on jamais si une fée lui avait légué quelques ravitaillements de fortune en plus.
Il referma la dernière porte battante avec un soufflement bruyant, à son plus grand damne, les fées ne semblaient pas capables de transporter une quelconque nourriture, lui laissant seulement quelques champignons, du riz et du yaourt blanc bientôt périmé. Les coûts pour rentrer à l'Académie n'étaient pas excessifs, laissant l'opportunité d'y étudier à beaucoup d'individus, cependant, vivre à l'internat n'était pas chose aisée, en plus des impôts demandés aux familles, la cafétéria n'était disponible que le midi, obligeant les collégiens à se débrouiller par eux-mêmes pour agrémenter leurs petits-déjeuners et leurs dîners avec les maigres économies restantes. C'était la même chose à chaque fin de mois, l'apprenti botaniste finissait par manger du riz à chaque repas, sans accompagnements, sans sel, sans poivre, juste seul, fade et à la texture douteuse. Il pourrait demander plus d'argent à ses parents aimants et dévoués, mais sa nature réservée et consciencieuse l'en empêchait, n'osant trop en quémander, ayant déjà une idée bien tranchée sur l'importance de la fortune, et la connaissance qu'elle n'était pas infinie, surtout pour ses géniteurs. Déçu, le jeune fennec se saisit du paquet de fécules, du reste des ingrédients, et se prépara ce qui ressemblait de loin à du riz mélangé. Le bol en bois de karmaphalien chauffait généreusement son épiderme, le faisant légèrement grimacer sous la sensation brûlantes des ses paumes le lançant affreusement. Il trébucha sur son tapis en se réceptionnant prestement, le souffle court, déposant précipitamment le récipient sur sa modeste table. Les sens toujours en alerte, il se calma doucement en entendant le bruit des gouttes marteler son toit, craignant à chaque fois secrètement que la pluie ne traverse les tuiles, et ne vienne le saluer dans une étreinte humide. Une fois assit, face à son humble repas, il réussit à faire abstraction de tous ses tourments, concentrant son attention vers ses bouchées imposantes, la sensation délicieuse d'un féculant sous sa dent, la texture ferme et élastique du riz, le goût aigre doux du yaourt sur sa langue, la souplesse de la chair des champignons dans sa bouche. Il n'était peut-être pas le meilleur cuisinier de Sumeru, mais il avait le mérite de produire des mets comestibles. Se félicitant intérieurement pour cette idée de génie qu'avait été de mélanger toutes ses ressources, créant à elles seules un repas équilibré et riche en énergie, suffisant pour le caler le temps d'une nuit entière, peut-être pourrait-il même se passer de petit-déjeuner demain ? Il engloutissait sa dernière cuillerée quand un son fort et bruyant vint le faire sursauter, quelqu'un toquait à la porte. D'abord inquiet, puis intrigué, l'apprenti botaniste se releva avec hésitation, se dirigeant vers l'entrée de son appartement, les sens aux aguets. Sa main ne cessait de faire des allers retours entre sa hanche et la poignée, lui donnant un toc nerveux incontrôlable, qui le fit froncer les sourcils de frustration. Prenant finalement son courage à deux mains, le fennec vert mine releva son nez face à la petite porte en bois.

Le commandant qui m'aimait - [CYNONARI]Where stories live. Discover now