Chapitre XXXII : Il est parti

193 24 39
                                    

(Artiste : ???, sa page a disparue ;-;)(C'était l'une des premières couvertures de cette fanfiction pour les anciens

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

(Artiste : ???, sa page a disparue ;-;)
(C'était l'une des premières couvertures de cette fanfiction pour les anciens... halalala que de souvenirs)


Collei s'était réveillée plusieurs jours après que Dehya ait réussi à la secourir des griffes du Docteur. En ouvrant les yeux, elle s'était retrouvée au village d'Aaru, des tas de gens qu'elle ne connaissait pas ou dont son maître lui avait vaguement parlé étaient présents. Elle ne pouvait que les admirer de loin du haut de son lit et écouter les conversations de l'autre côté de la porte. Elle ignorait tout ce qui s'était passé depuis qu'elle était devenue inconsciente dans le Temple du Silence, Candace, la jeune femme qui prenait soin d'elle, refusait de lui répondre quand elle lui posait des questions. Cette situation la frustrait un peu, non, beaucoup, au point qu'elle envisageait de se rebeller contre l'autorité des adultes qui l'obligeaient à s'allonger toute la journée. Elle s'ennuyait profondément et elle n'avait rien pour se distraire hormis le chant des enfants qui jouaient à l'extérieur et les cris lointains des travailleurs. Elle fermait doucement ses paupières en s'imaginant être de retour à Gandharva, mais au lieu de retrouver sa forêt adorée et ses amis, elle replongeait dans ses souvenirs les plus récents et revoyait le combat entre Cyno et Dottore. Elle n'arrivait pas à dormir à cause de ce phénomène, l'image du Général Mahamatra se faisant perforer le torse la hantait jusqu'à plus profond de sa moelle. Des sueurs froides humidifiaient ses draps, et parfois une fièvre immense obligeait quelqu'un à veiller sur elle sans relâche, elle se sentait comme un poids pour les habitants du village et se refusait à demeurer aussi inerte dans leurs murs, mais personne ne lui accordait le moindre devoir à accomplir. Il était compliqué de bouger de toute façon, l'eleazar engourdissait ses membres et elle n'osait plus jeter des coups d'œil à ses bras. Elle avait aussi peur de s'assoupir car elle craignait de ne jamais se réveiller si elle le faisait. Elle avait eu de la chance de s'en être sortie après tant de périples, elle n'imaginait pas être aussi solide, tout le monde la traitait comme une individu fragile dont il fallait à tout prix prendre soin, elle ne s'était jamais vu comme une garde forestières débrouillarde et bien respectée, mais plutôt une enfant au milieu de chercheurs attentifs et plus aimables que la moyenne. Ça la frustrait, ça aussi. Vraiment beaucoup. Néanmoins, ces derniers temps elle percevait un peu mieux son environnement, elle ne saurait l'exprimer plus clairement, mais c'était comme si elle n'était plus aussi malade qu'avant et que sa peine s'était envolée depuis une poignée de jours. On lui avait dit que les personnes mourantes ne ressentaient plus rien avant de partir définitivement, et son cœur penchait entre l'inquiétude morbide de quitter ce monde et celle d'enfin être rétablie. Elle bougeait ses doigts, sentait sa couverture se lever sur ces derniers, et souriait doucement en redressant sa nuque. L'oreiller sous sa tête était confortable, elle avait l'impression d'être plus légère, et il la caressait en perpétuité quand elle admirait le plafond délavé des lieux. Les paupières lourdes, manquant de repos, elle se rassurait du mieux qu'elle le pouvait en se disant que tout irait mieux, qu'il fallait juste y croire. Elle était trop pessimiste, elle devait tâcher d'être un peu plus joviale et enjouée pour s'en sortir, sinon elle resterait bloquée dans le passé et dans la souffrance pour toujours. Elle repensait à son maître, à Cyno, à Kaveh, et tous les autres qu'elle avait déjà côtoyés. Elle se focalisait sur les rires qu'ils lui avaient procurés, sur sa complicité avec Tighnari, leur relation fusionnelle et ses attentions presque paternelles, leurs patrouilles, les soleils orange qui étaient mangés par les collines, les fauconuits qui faisaient leurs nids au-dessus des leurs, à leur paradis perdu. Le visage de son mentor lui insufflait du courage, et en clignant plusieurs fois des yeux pour se motiver, elle parvint finalement à se redresser entièrement dans son lit de fortune. Son dos ne lui faisait pas vraiment mal, des bandages étaient collés à sa peau, mais la douleur ne se faisait présente. Elle contempla enfin ses mains qu'elle sortit de la couette, et à sa grande stupeur, elles étaient redevenues blanches et claires. Il y avait toujours les cicatrices d'antan, mais plus aucune trace de l'eleazar n'était perceptible sur son épiderme. Un soupir de soulagement la surprit en s'en apercevant, elle voulut pleurer en observant l'absence d'écaille sur ses membres et se retint de justesse d'éclater en sanglots. Elle balaya la pièce du regard, à la recherche d'une issue, une sortie, une fenêtre, n'importe quoi pour pouvoir crier au monde entier "je suis soignée !", mais rien... elle était entre quatre murs parfaitement montés qui l'isolaient du monde. Impatiente, elle décida de dégager ses jambes des draps également. Elle était vêtue d'une simple robe ample et légère pour ne pas la faire suffoquer, le climat du désert était suffisamment chaud comme ça, donc ses mouvements n'étaient pas encombrés. En déposant la plante de ses pieds sur le parquet en carrelage frais, elle frémit d'excitation. En se relevant au-dessus du sol, elle tituba légèrement et se réceptionna sur un bureau adjacent, mais parvint tout de même à maintenir son équilibre et ria en regardant ses orteils frétiller entre eux. Elle était en vie ! Elle était debout ! Peu de temps après elle était capable de prendre des foulées plus grandes et elle se dirigea directement vers la porte qui l'avait maintenu éloignée des autres bien trop longtemps, elle saisit la poignée et la ramena vers elle brusquement. L'air frais de la pièce principale envahit ses sens et elle fut euphorique. Elle passa l'encadrement en hésitant un peu, mais ses yeux étaient tellement absorbés par la contemplation de cette demeure que sa peur en fut presque effacée.

Le commandant qui m'aimait - [CYNONARI]Where stories live. Discover now