Chapitre XI : Règle n°1 : Ne pas empoisonner son futur mari

848 60 68
                                    

(Artiste : 小李啊嗚-LucyLee, Twitter)

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

(Artiste : 小李啊嗚-LucyLee, Twitter)

« Maître ? Que faites-vous ? »

Collei interrompit le monologue interne de Tighnari qui était en pleine réflexion, faisant les cent pas dans sa hutte depuis un bon quart d'heure. Il sursauta légèrement lorsque son élève fit irruption dans la chambre, mais ne trahit aucune forme de déstabilisation face à sa présence, et se contenta de sourire.

« Du poi- »

Il s'arrêta net, de nouveau plongé dans ses pensées alors qu'il zieutait vers un mixture d'un vert radioactif qui lui arracha un froncement de sourcils.

« Des pois cassés... »

La jeune fille suivit son regard d'un air perplexe et émit un bref mouvement de recul en repérant la potion. Un reniflement timide se fit entendre alors qu'elle faisait volte-face vers l'extérieur, prise d'un empressement certain.

« O-oh..! À tout à l'heure alors ! »
« Oui... à tout à l'heure... »

Ce fut à peine s'il l'entendît dévaler son entrée pour fuir vers un regroupement adjacent de gardes forestier, il n'avait à proprement parlé, même pas remarqué la panique fébrile ancrée chez sa pupille lors de son retrait. Son attention était focalisée à son plein potentiel sur la pâtée aux couleurs vives qu'il avait préparé depuis plus de trois heures, son attente commençait à le tirailler et sa frustration se faisait sentir, il s'avança vers sa préparation et la dévisagea de plus près comme si elle était en capacité de répondre à ses questionnements incessants.
J'ai fait quelque chose de mal ?
J'ai peut-être mis la queue de lézard trop tôt ?
Une cuisson était-elle nécessaire ?
Il se gratta le menton en fermant ses paupières, l'air pensif.
Ô Archons que devait-il faire pour obtenir un nématode anti-fongus digne de ce nom ?
Il soupira lourdement, dépité par son expérience ratée, et réalisant après une brève réflexion qu'il avait effrayé son élève à cause de son air renfrogné de scientifique dévoué.

Cette nuit va être longue.

***

Cette nuit va être longue.

Se marmonna intérieurement le Général Mahamatra qui attendait depuis plusieurs longues minutes devant la taverne, celle qui devait l'accueillir son rendez-vous et lui. Il frissonna légèrement en sentant une bourrasque d'air froid le frapper de plein fouet, et se retint de se frotter les mains aux bras avec vigueur, il ne voulait avoir l'air d'un aliéné frileux devant les sumériens qu'il s'évertuait à protéger et qui le dévisageaient avec un certain étonnement depuis son arrivé sur la terrasse du restaurant. Il ne put que regretter amèrement de s'être séparé de sa cape fétiche pour couver un botaniste qui ne semblait décidément pas convaincu d'assister à son entrevue, et claqua doucement sa langue contre son palet.
On m'a vraiment posé un lapin ?
Il plissa des yeux en émettant une moue frivole tout en épiant un chat qui traversait la rue, comme s'il était fautif du retard de son ami, l'animal n'en tenu pas compte et ignora le regard brûlant du matra en enjambant gracieusement une barrière de végétation qui le fit disparaître de son champ de vision. Cyno souffla intérieurement en se relevant de la balustrade contre laquelle il s'était assit, il refusait de s'exposer en publique de la sorte et son ventre commençait à le rappeler à l'ordre, il tourna ses talons vivement, après quelques coups d'œil par dessus son épaule, ne sait-on jamais si un certain fennec vert miné était apparut soudainement, et s'avança avec détermination vers la Taverne de Lambad. Lorsque la porte en bois claqua sur son passage, l'odeur des épices savoureuses et la chaleur des lieux manquèrent de lui décocher un soupir de soulagement. Il balaya la salle du regard avec un air satisfait, les lumières éclairaient chaque recoins sans exception, les bancs étaient déserts, les tables recouvertes de simples ornements oisifs, les serveurs rigolaient entre eux derrière le comptoir massif, ce paysage était étrangement idyllique pour le cœur simplet de l'habitant du désert, n'omettons point que l'essence la plus importante de sa joie résidait dans l'absence presque totale de clients en ce lundi soir. Il aurait pu sourire de béatitude si il ne sentait pas les yeux curieux du gérant le scruter sans discernement, il se retint de justesse en se raclant la gorge comme pour signaler au restaurateur qu'il s'était aperçut de sa manigance, ce qui arracha un rire nerveux et sonore à ce dernier.

Le commandant qui m'aimait - [CYNONARI]Where stories live. Discover now