Notre histoire n'est pas comme les autres

Humaine

J'ai refermé la porte fermement et j'ai poussé un grand soupir. Mon dieu.. En réalité je ne suis pas fatiguée, je ne suis pas d'humeur à voir mon père c'est tout. J'ai envie de voir Théo, j'en ai besoin.. J'ai besoin de réconfort.. Comment peut-il me laisser seule comme ça ? Là que j'ai le plus besoin de lui, il s'en va car il a peur.. Je dois faire quelque chose, alors je  décide d'appeler quelqu'un qui me comprendra.. Ou peut être pas..

L - Allô Jordan ?

J - Allô ? Ca va ?

L - T'es au LOAT ?

J - Non mais je suis sur la route. Ca va pas ?

L - Ca peut aller mieux. Théo t'a appelé ?

J - Non pourquoi ?

L - Il est parti. Je ne sais pas où, je ne sais pas si il va revenir.. Je.. Je suis perdue !

J - Hein ? Comment ça se fait ? Quand on s'est quitté vous étiez les plus amoureux du monde et là il est parti..

L - On va dire que je lui ai avoué quelque chose sur moi et ça lui a fait peur.

J - Qu'est ce qui aurait pu lui faire peur ? Je sais qu'il panique facilement mais pour partir quand même.

L - Ce que je suis ça lui a fait peur.

J - Ce que tu es ?

L - Hm.

J - Bon écoute je passe te chercher, ne quitte pas.

L - D'accord.

J'entends qu'il appuie sur l'accélérateur et roule de plus en plus vite sans ralentir.

L - Va doucement Jordan, ne risque pas de te blesser.

J - T'en fais pas pour ça, je suis un pilote.

L - Je ne rigole pas avec ça.

J - Excuse moi, je voulais te faire rire un peu. Tu as vraiment l'air angoissée.

L - Ah je le suis.

J - Je vais arriver chez toi là.

L - D'accord, j'enfile un gilet et je sors.

J - Ca marche.

On raccroche au même moment et je cours dans ma chambre enfiler un gilet. J'entend Jordan se garer au même moment. J'ouvre la porte et je me dirige vers sa voiture. Il sort brusquement et me regarde, l'air inquiet.
J - Dit moi ce qui se passe

L - Non, ce n'est pas vraiment le moment

J - Louise... Comment tu veux que je t'aide si tu réagis comme ça.. tu ne peux pas repousser l'inévitable constamment

L - Laisse moi le temps de respirer, il y a un temps pour tout. Tu peux m'emmener chez Théo ?

J - Louise, je ne suis pas sûr que ça soit à moi de faire ça..

L - Ooh s'il te plaît...

J - Très bien, mais c'est juste parce que c'est toi

Je monte dans sa voiture et il part rapidement. J'ai peur de perdre Théo alors je demande à Jordan de rouler plus vite. Il accélère sans daigner me poser des questions. Je crois qu'il comprend que c'est un moment où j'ai besoin de Théo... Lorsqu'on arrive chez lui, je me rue vers la porte d'entrée et tambourine sans m'arrêter. Je hurle à Théo de m'ouvrir, en larmes je lui demande qu'on en parle, désespérée je lui dis que je sais qu'il est là, mais personne ne m'ouvre. Jordan est resté derrière moi, silencieux jusqu'à un moment où il me prend dans ses bras et me dit :
J - Il n'est pas là Louise. Ça sert à rien qu'on reste, tu te fais plus de mal qu'autre chose là.
L - Je veux rester... Jusqu'à qu'il m'ouvre.. dis-je entre deux sanglots.
J - Je ne peux pas te laisser là. Je te ramène chez toi.
L - Non ! Non ! S'il te plaît, je t'en supplie laisse moi là.
A ce moment là, j'ai vu son regard. J'ai vu que ça lui faisais mal au coeur que je le supplie de rester ici, mais il m'a porté et m'a mis dans sa voiture pour me ramener.  Je m'endors dans la voiture rapidement, excédée par toute ces émotions. Lorsque je me réveille, je ne suis pas chez moi, je suis dans un appartement luxueux que je ne connais pas du tout. Je me lève en sursaut lorsque je vois la tête de Jordan au dessus de moi.
J - Tout va bien, ne t'inquiète pas.
L - Je suis où là ??
J - Euh... en fait on est chez..
P - Chez ton fabuleux père !!
Je tourne la tête et voit mon père tout fier de m'avoir escorté chez lui.
L - Papa !?
P - Ça va mieux ? Ton ami allait te ramener chez toi lorsque nous nous sommes croisés. Je lui ai dit que j'étais ton père et j'ai proposé de te prendre avec moi !
Je n'en reviens pas. Je ne met pas longtemps à me lever :
L - Alors oui mais non, ne rêves pas. Jordan, ramène moi chez moi s'il te plaît.
J - Mais tu veux pas rester avec ton père ?
L - Non, loin de là !
P - C'est comme ça que tu me remercie de t'avoir aidé ?
L - Alors déjà c'est Jordan qui m'a aidé, toi tu as juste été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase !
P - Comme c'est gentil de me dire ça dit donc !
Je me lève et Jordan me prend par le bras, puis on s'en va. Mon père n'essaie même pas de nous rattraper et tant mieux, je n'ai pas la tête à ça.

Dans l'ascenseur, Jordan me dit :
J - Je suis désolé, je pensais pas que vous vous embrouillerez comme ça. Il avait l'air tellement sûr de lui quand il m'a proposé de te ramener que je ne me suis même pas posé de questions.
L - t'en fais pas, tu pouvais pas savoir. Merci d'avoir été là.
J - C'est normal.
Un silence lourd s'installa et je décide de le casser :
L - Tu as eu des nouvelles de Théo ?
J - Rien du tout..
Je baisse la tête et Jordan me fais un petit geste de réconfort mais ça ne change pas grand chose à ma tristesse. Mon téléphone vibre dans ma poche, je me dépêche de voir qui m'envoie quelque chose et c'est mon père :
« La prochaine fois que tu pars, penses à dire au revoir ! »
Ta gueule papa, ta gueule.