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Cela fait 24h que je me suis à nouveau réfugiée chez Diya. Elle m'a soigné et épongé mes larmes, sans que je n'ai expliqué pourquoi je n'arrivais pas à me mettre sur mon arrière-train. Mais je vais devoir m'expliquer un jour ou l'autre si je ne veux pas qu'elle meure d'inquiétude et décide d'en parler à sa tante. La pire chose pour une femme mariée selon ma mère, c'est de raconter à tout bout de champ ce qui se passe entre son mari et elle.

- ça va mieux ce matin? Le petit déjeuner est prêt je te l'apporte tout de suite

- non, je viens avec toi

- d'accord, fait-elle dans un doux sourire que je lui rends.

Je vais m'asseoir -difficilement- auprès d'elle et la laisse nous servir. J'ai une faim de loup et elle ne se cache pas pour en rire.

- ça me fait plaisir que tu aies enfin de l'appétit

- manger est la dernière chose que je veux faire mais il faut avouer que je ne pouvais pas faire la maligne longtemps

- tu sais que je suis là pour toi Ibti, me dit-elle en posant une main réconfortante sur mon épaule

- oui je sais, et je t'en serai toujours reconnaissante.

Je décide de lui en parler, et sans aucune transition je lui raconte ce qui s'est passé avec mon mari sans évidemment entrer dans les détails. Oui je suis une mauvaise femme et qu'est-ce que ça le soulage de partager avec elle ma peine.

- mais c'est horrible! S'exclame t'elle. Je suis vraiment désolée Ibti, vraiment

- le pire, fais-je entre deux larmes, le pire c'est le nom de cette autre femme qui a franchi ses lèvres alors qu'il était en moi Diya. Il pensait à une autre quand il me faisait l'amour. Non attend, quand il me baisait comme si je n'étais qu'une vulgaire truie. Kamel m'a fait mal au plus profond de mon être. Déjà qu'aucune femme, mariée ou non ne devrait perdre sa virginité de cette manière et avec son mari en plus, il.... il fallait qu'il m'achève, il fallait vraiment qu'il pense à une autre alors que je suis là. J'ai toujours été là tu sais, je l'ai toujours aimé cet homme et il me le fait payer de la pire des manières.

Elle vient me serrer dans ses bras alors que je pleure à chaudes larmes. Je n'ai pas réussi à fermer l'œil, les mots de Kamel tournent en boucle dans ma tête et me hantent.
Ce serait donc elle, la femme sur son écran de portable. Celle qui semble l'obséder. Je ne suis pas idiote. Pas autant qu'il le penserait en tout cas.

Elle ne dit rien et je remercie intérieurement son silence. Plusieurs minutes après je décide de l'aider à ranger mais elle me somme d'aller essayer de dormir, elle doit aller travailler et me promet qu'elle viendra me voir à l'heure du déjeuner. Une vraie petite maman cette femme.
Je fais néanmoins ce qu'elle dit mais il est impossible pour moi de ne pas verser encore et encore des litres de larmes. Cependant je finis par dormir et me réveille quand le soleil est en train de se coucher. J'abuse souvent moi.

J'entends des voix, Diya est rentrée et n'est pas seule. J'ai vraiment honte d'envahir l'espace de cette gentille fille. Il faut que je retourne chez moi, par chance Kamel ne se souviendra même pas qu'il est marié et qu'il a de ce fait une femme qui l'aime à en mourir.
Je vais prendre une douche et mets les vêtements que j'avais laissé ici la dernière fois.

Quand je rejoins le salon, Diya est en train de mettre son sac à main. Elle doit sûrement être prête à ressortir.

- ça va la belle au bois dormant?

- je suis loin d'être aussi belle mais oui ça va mieux

- je retourne rapidement à la fabrique mais je reviens dans pas longtemps et on sortira dîner.

 Ibtikeh Où les histoires vivent. Découvrez maintenant