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Un jour de deuil, ce jour est sombre et horrible.
La nature elle-même est d'accord avec moi de sorte à m'envoyer ces gros nuages lourds et étouffer les rayons du soleil, et ainsi chasser toutes les bonnes ondes dont je n'ai pas besoin.

Assise devant une télévision éteinte et un téléphone qui a dû subir les foudres de ma rage du fait que la seule personne à qui je pouvais parler ne répondait pas à mes appels, je me sens mourir.

Que suis-je stupide. Non, je suis affreusement conne et idiote. Je suis la dernière des imbéciles et je crois que Sohila avait raison sur toute la ligne avec moi.  Je ne suis qu'une misérable petite chose.

Le téléphone n'a cessé de sonner et pour une fois j'aurais aimé qu'il n'y en ai pas dans cette maison qui m'enserre de plus en plus dans une horrible solitude.

Je crois que je m'endors à je ne sais plus quel moment avant d'être brutalement sortie de mon sommeil par de grands coups portés sur la barrière en bois séparant le séjour de l'extérieur.

C'est finalement la porte de la chambre qui se met à supporter cet élan de sauvagerie sans nom avant que la porte ne finisse par s'ouvrir dans un énorme fracas mais je suis trop dans les vapes pour distinguer la silhouette qui s'avance rageusement vers moi.

Elle crit et est vite rejointe par une autre qui je crois me jette quelque chose à la figure mais je n'en suis pas certaine. Je crois même que tout s'assombrit à nouveau.

Quand je reviens à moi pour la énième fois, une délicieuse odeur me chatouille les narines et j'entends clairement mon ventre gronder.
Je me lève en entendant un mauvais groupe de métal jouer dans mon crâne.

Je me tiens la tête en grimaçant puis vois le verre d'eau posé sur la table de nuit juste près d'une plaquette de comprimés. J'ignore pour quoi ils sont mais je me dépêche d'en avaler deux avant de me recoucher un moment.

- tiens tiens, la belle à la cuite trop forte est de retour parmi nous.

Je regarde la belle silhouette de ma meilleure amie passer la porte de la chambre et faire le tour du lit pour venir s'asseoir près de moi.
Elle me regarde étrangement puis me serre fort dans ses bras sans dire un seul mot.

Je sens mes yeux piquer et les larmes s'accumulent puis finissent leur course sur mon visage que je me cale contre le torse de ma meilleure amie. Je pleure à chaudes larmes et elle me berce doucement toujours dans un mutisme salvateur.

Je m'éloigne d'elle en reniflant puis elle me dit que ce n'est rien quand mon regard s'attarde sur sa robe que j'ai détruite avec les larmes et la morve aussi. Je suis pitoyable.

- je vais te chercher du thé et pendant ce temps tu vas prendre un bain, me dit-elle alors que je hoche la tête prête à faire tout ce qu'elle me dira. Tu crois que tu peux y aller seule?

- oui t'inquiètes

- je reviens un moment.

Elle disparaît et j'essaie de ne pas à nouveau me laisser aller à mon noir chagrin. Je me traîne comme une âme en peine jusqu'à la salle de bain où tout mon bonheur est soigneusement disposé.

L'eau est tiède et les parfums qui se dégagent des différents flacons visibles m'apaise déjà.
Je m'empresse de me dévêtir et de plonger dans cette eau dont la douce caresse me mord à cause de mes péchés.

Les larmes ruissellent en cascade de mes yeux à mes joues. Je me déteste tellement en ce moment que j'ai réellement envie de m'arracher la peau.

J'ignore combien de temps je passe là mais Diya finit par venir vers moi, se baisser à ma hauteur et plonger sa main dans l'eau pour constater qu'elle est toute froide.

 Ibtikeh Où les histoires vivent. Découvrez maintenant