Ibtikeh

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La coiffeuse, comme chaque fois que je viens rafraîchir mes longueurs, ne peut s'empêcher de s'extasier devant ma chevelure. Cela m'agace fortement qu'elle déblatère autant pour des cheveux alors qu'elle est censée en voir tous les jours.

- tu pourrais te taire deux minutes et t'occuper de moi?

- du calme ma chérie, tu sais je ne m'habituerai jamais à voir tes longs cheveux ils sont tellement doux

- eh bien ce sera la dernière fois que tu me vois dans ton salon ma chère amie

- mais pourquoi es-tu de mauvaise humeur aujourd'hui Ibti? S'indigne t'elle outrée portant sa main à sa poitrine.

Je ne réponds rien alors qu'elle termine sans un mot de plus. Je lui jette de l'argent sur le comptoir et sors de là avec Diya sur mes talons.

- c'est quoi le souci? Fait-elle quand elle arrive à me rattraper

- il n'y en a aucun

- tu es de mauvaise humeur depuis ce matin Ibti

- j'ai peut-être mes règles, lui répondis je sèchement

- tu n'as pas tes règles Ibti, rétorque t'elle en me tenant par les épaules et m'obligeant à m'arrêter. Par contre tu es aussi grincheuse qu'une femme enceinte.

- alors tant mieux

- tu es enceinte Ibti? Me questionne t'elle en m'empêchant de poursuivre mon chemin

- non je ne le suis pas alors s'il te plaît laisse moi passer

- okay.

Elle se contente de ce simple mot et s'écarte de mon chemin. J'avance rapidement vers ma maison sachant qu'elle me suis de prêt.

- tu comptes faire cette tête toute la journée?

- oui alors supporte ou va t'en !

Je m'affale dans le canapé quand je suis chez moi alors que mon amie se dirige vers la cuisine. Elle nous rapporte à boire, dont un jus de fruit pour moi et l'une des bières de Kam pour elle.
Ça lui arrive de prendre souvent la boisson de mon mari, il ne s'en rend jamais compte. Et moi j'ai arrêté depuis quelques mois de me demander pourquoi cette fille en apparence pieuse buvait de l'alcool.

Je prends la bouteille de bière et la porte à mes lèvres sous son regard complètement ébahi. Ses yeux grands ouverts me transmettent toute son incompréhension et j'en aurait presque ri.

- Okay Ibtissam dis-moi tout de suite ce qui ne va pas ou tu risques de ne pas apprécier ce que je vais faire

- j'ai hâte de voir ça, répondis je en roulant des yeux

- Ibti depuis quand est-ce que tu prends de l'alcool? Fait-elle plus calmement

- depuis quelques secondes

- pourquoi tu réponds de manière aussi détachée? C'est quoi le souci? Qu'est-ce qui ne va pas mon amie, tu es étrange depuis des jours maintenant.

- comme je te l'ai dit n'y en a aucun, lui dis-je en soufflant, tu pourrais arrêter avec tes questions?

Elle ne dit rien, termine ma boisson d'une traite et sort de la maison sans un regard pour moi. Je serre les dents suite au claquement de la porte dont elle m'a gratifié, elle sait que je déteste qu'on claque la porte.

Je vais me chercher une autre bière que j'avale doucement. Je ne sais pas ce qui me prend depuis quelque temps mais je reconnais être épouvantable avec tout le monde et moi-même en premier lieu.