1 1 D é c e m b r e

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ROMANCE HIVERNALE
chloettte
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Je ne sais même plus si j'ai la force de faire quoi que ce soit. Décembre, mois que je chéris d'habitude me paraît soudain dur, froid et triste. Le simple fait de sortir de mon lit est une épreuve chaque matin. Je suis consciente de n'être que le 16 du mois mais l'idée d'aller plus loin me déprime. Pour mon plus grand désespoir, le choix n'est pas une option et je dois me préparer pour le lycée. J'enfile rapidement un jogging et un sweat oversize en guise de tenue. À quoi sert d'être apprêtée quand personne ne fait attention à moi. Je passe la porte de chez moi et marche avec de la musique, la musique résonnant contre mes tympans. Une fois arrivée, je vais m'installer seule dans le fond de la salle, comme tous les jours. L'homme qui me sert de prof entre également et pose ses affaires à son bureau en demandant le silence. Le cours débute et comme c'était prévisible, je m'ennuie à en mourir. Pendant que je rêvassais, plongée dans mon univers imaginaire, celui pour qui j'ai des sentiments depuis toujours s'assoie sur la chaise à côté de moi. Je comprends rapidement que le prof l'a déplacé et que le garçon que j'observe discrètement depuis des années est là, juste à côté de moi. J'essaye de faire en sorte qu'il ne se rende pas compte de ma présence mais mon regard s'arrête sur ses yeux, ses yeux que je pourrais contempler pendant des heures. Quand il tourne la tête et me fait face, j'ai juste le temps de me détourner de lui quand il me dit:

- Je t'ai vue me fixer, c'est pas la peine de faire semblant.
-Tu vas pas bien, Alex, faudrait que tu penses à acheter des lunettes, dis-je en me rendant compte seulement après que je ne suis pas censée connaître son prénom.
- Comment tu connais mon prénom, c'est la première fois qu'on est dans le même cours depuis le début du lycée. Et merde...
-Je connais une amie...euh... qui était dans ton cours de... de philosophie et euh..., dis-je en bafouillant.
- Tu t'es trahie toute seule princesse, me dit-t-il en guise de réponse.

Je ne suis pas sûre d'avoir bien entendue, peut-être qu'il faut que je me renseigne sur les problèmes d'audition chez les adolescents. C'est moi ou Alex vient de m'appeler princesse?! Je ne sais pas quoi répondre à ça et me tais, toujours choquée par ce que je viens d'entendre en me demandant si je ne suis pas simplement folle.

[ellipsedu reste de la journée et de la matinée suivante]

Depuis ce qu'Alex m'a dit hier, je l'évite du mieux que je peux et je crois qu'il en est conscient. Après une longue matinée à écouter ces cours interminables, je me pose seule au self du lycée avec mon livre et mes écouteurs. Je fais juste l'effort de manger une salade de tomates avant de laisser mon plateau rempli de nourriture infâme sur le coin de la table pour entamer le douzième chapitre de ma romance. Avant que j'ai le temps de lire une seule page, le surveillant me dit de sortir si je ne mange pas. Je râle en silence et prend mon plateau pour m'en aller. Toujours concentrée sur mon livre, je ne fais pas attention et heurte quelqu'un, tout le contenu de mon repas, y compris mon verre et mon assiette, s'écroule sur le sol en un fracas. Un bruit de fond d'applaudissement se fait entendre et je m'aperçois avec effroi que la personne que j'ai bousculée est ce connard de Math, le beau gosse populaire de la classe. Je suis la seule qui lui résiste et ça enlève un point sur leur tableau débile pour savoir qui sera le plus aimé, ce qui fait qu'il me déteste.

-Putain, tu peux pas faire attention où tu marches plutôt que de lire tes bouquins à la con.
-Je suis désolée mais, par contre, évite de me parler mal, dis-je timidement mais fermement.
-En fait ce que t'as pas compris c'est que c'est moi qui décide si je veux t'insulter ou pas, donc tu vas arrêter de faire comme si tu pouvais y changer quelque chose, espèce de salope.
- Non mais toi, tu vas pas bien de la traiter de salope, intervient Alex avant que j'ai pu parler.
-T'as fini de faire le justicier, toi ? Tu veux aussi des problèmes avec moi ? lui répondit-il, sèchement.
- Oh putain, j'existe, je te signale. Tu me traite de salope alors que t'as fais ta première fois à 11 ans donc c'est moi qui pourrais te traiter de pute mais je le fais pas parce que j'ai un niveau d'intelligence un peu plus élevé que 6 ans, et toi, Alex, merci de me défendre mais j'suis pas une gamine. Je sais me défendre toute seule, j'ai pas besoin de ton aide!

Bibliothèque de l'AventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant