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MES VACANCES D'HIVER
Sperantza
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J'étais partie avec quelques étudiants de Bucarest pour faire un voyage à travers les Monts Bucegi, un massif des Carpates du Sud très apprécié par des touristes. Nous devons arriver à Brașov puis à Sibiu pour jouer une pièce de théâtre. Ensuite, nous passerons nos vacances d'hiver dans un camp de jeunesse près du château Bran.

J'étais un peu fatiguée, car, un jour avant, c'était le Premier Décembre, la Journée Nationale de la Roumanie. Mes amis et moi avons admiré le défilé de l'armée sous l'Arc de Triomphe à Bucarest, une réplique plus petite de celui de Paris, car Bucarest est appelée « le petit Paris » en raison de l'architecture de certains bâtiments du centre-ville. Nous avons pris le train à Gare du Nord qui nous a emmené jusque dans la Vallée de Prahova.

À Sinaia, où nous sommes descendus, nous avons visité la maison commémorative de George Enescu ainsi que le monastère de Sinaia (dont son nom vient du mont Sinaï) et le château de Peleș – de Péléch –. Nous avons aussi visité la résidence d'été de Carol I de Hohenzollern, un des rois de Roumanie de la fin du dix-neuvième siècle. Nous étions impressionnés par ce château ayant une architecture typique allemande. Le hall avait un surprenant toit en verre. Nous sommes arrivé par un imposant et élégant hall, avons visité une salle avec une riche collection d'armes, une bibliothèque avec des livres rares et une salle à manger aux beaux meubles. Il y avait encore une multitude de salons et chambres élégants ainsi qu'une salle de théatre. À travers cette visite, nous avons revécu une page d'Histoire. Nous avons aussi visité le château Pelișor – Le Petit Peleș – qui était élégant, beau, fascinant. C'est la Reine Marie qui a laissé l'empreinte de sa personnalité sur le style de vie et l'art de ce dernier. Le parc des châteaux était très beau entouré de montagnes boisées et j'ai pris de nombreuses photos, enchantée par la poésie de l'automne. Un automne doux qui se prolongeait en ce mois de décembre.

En automne, on ressentait la douleur des feuilles rouillées, dorées et rougeâtres qui tombaient des arbres parmi lesquels le ciel semblait d'un bleu infini, un bleu vif et lumineux qui n'habillait que cette ville, la distinguant des autres aux ciels blanchâtres. Les cimes des Carpates se projetaient sur le ciel, les forêts épaisses étaient comme peinte de couleurs vives automnales : rouge, jaune, marron, violet, or, auxquelles se mêlaient le vert-clair des bouleaux et le vert foncé des sapins.

Plus tard dans la journée, nous avons atteint à pied le niveau 1 400 mètres. De là, nous avons pris le téléphérique pour atteindre une altitude de 2 000 mètres. Là-haut, Varful cu Dor – La Cime du Chagin – était couverte d'un brouillard blanc, dense, doux et pelucheux à travers lequel nous pouvions à peine voir nos collègues. Mon amie Sorina, curieuse et fascinée par la beauté de la fleur de la reine, a voulu la photographier. Elle s'est alors éloignée du groupe. Alors que nous avons continué à avancer, nous nous sommes aperçus qu'elle s'était perdue dans la brume argentée. Revenant sur nos pas, nous avons appelé son nom en vain. Nous n'avons pas pu la retrouver. Regardant nos téléphones pour chercher à la joindre ou savoir si elle nous avait mis un message, nous avons constaté n'avoir aucun signal. C'est Valentin, un bon ami de Sorina, qui réagi le premier. Il décida redescendre en téléphérique à Sinaia. Il y expliqua la situation et, rapidement, un groupe de sauveteurs est rapidement arrivé. Sorina fut retrouvée grâce à des détecteurs de chaleur. Elle s'était glissée sous un rocher, grelottant de peur et de froid, depuis qu'un vent fort s'était levé. Mes collègues et moi l'avons embrassée. Nous lui avons donné à manger, du thé chaud provenant d'un thermos. Nous lui avons frotté les mains afin de la réchauffer. Malgré ses péripéties, elle n'a pas voulu abandonner le voyage. Elle nous a suivis jusqu'au Plateau de Bucegi. C'était une vaste étendue ronde sous le dôme azur du ciel, éclairée par le soleil couchant. Ce dernier envoyait ses rayons chauds sur l'étrange rocher gris-blanc. Nous nous y sommes arrêtés.

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