Bibliothèque de l'Avent

1 7 D é c e m b r e

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NOËL INVASION !
Pascal Dandois
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Était-ce inévitable ? Cela devait-il arriver obligatoirement un jour ou l'autre ? À force d'inventer des histoires sur ce sujet, la réalité ne pouvait-elle que dépasser la science-fiction ? Enfin, bref, ce fut cette fois bel et bien le cas : les extraterrestres envahirent la terre !

Sous la forme des plus classiques d'énormes vaisseaux spatiaux plus ou moins ovoïdes qui, par surprise, se mirent à apparaître dans le ciel au dessus de la plupart des grandes villes. Bientôt, de plus petits engins quittèrent, en escadrilles, les plus gros pour déposer sur le sol terrestre un grand nombre de ce qui ne pouvait être que des robots-aliens. Des espèces de poulpes mécaniques aux tentacules articulés, armés sur le dessus d'un canon menaçant, qui se dispersèrent dans les rues des cités pour prendre possession des lieux. Ils violèrent, en brisant les huis, les domiciles de la population affolée qu'ils forcèrent à se regrouper pour je n'ose imaginer quel odieux dessein, ils pénètrent maisons et appartements sans qu'aucun soldat terrien ou autre militaire n'ait eu le temps de réagir.

Tout semblait perdu. Toute la planète allait être asservie. C'était sans compter sur un élément important : la date. Nous étions précisément dans la nuit du 24 au 25 décembre (les aliens avaient attaqué pendant que les gens réveillonnaient), en plein dans le champ d'action du Père Noël qui n'allait pas s'en laisser compter.

Ceux qui regardèrent le ciel nocturne à ce moment là purent voir un peu partout au dessus du monde, là où stationnaient en lévitation les grand navires intergalactiques, surgir, comme venu d'on ne sait où et à une vitesse folle, telle une comète écarlate et brillante, le traîneau de l'homme en rouge qui alla, dans un charmant son de grelots, percuter pour les transpercer de part en part, les grands appareils extraterrestres. Sous le choc du véhicule magique piloté par le vieillard à barbe blanche, ils explosèrent tous dans un grand feu d'artifice mondial. Tout ceci sans que le Père Noël et son chariot, non plus que son fameux attelage de rennes, ne semblèrent en éprouver le moindre mal, la moindre séquelle.

Quant aux horribles robots qui s'étaient rependus sur la planète, des suites de la destruction de la source de leur commandement, ils tombèrent alors par terre comme des carcasses vides, inertes, comme privés définitivement de l'énergie qui alimentait leur simulacre de vie.

Nous étions sauvés. Les aliens avaient vraiment très mal choisi la date de leur invasion. Papa Noël le leur avait fait payer au centuple, et comme par miracle aucune perte humaine ne fut à déplorer, Superman lui même n'aurait pas pu mieux faire.

Dans sa lancée, il n'en négligea pas pour autant son boulot annuel et nous trouvâmes comme il se doit nos cadeaux en bas du sapin, comme de coutume, comme si de rien n'avait été. Merci beaucoup Père Noël !