Bibliothèque de l'Avent

1 5 D é c e m b r e

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UN MATIN DE DÉCEMBRE
Moumous49
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Le sol virait doucement au blanc, de minuscules flocons de neige se déposaient sur les pierres grises. Ils n'avaient pas le temps de fondre car ils étaient rapidement rejoints par d'autres et ils s'entassaient ensemble pour former une allée blanchâtre.

Un enfant cria d'excitation lorsqu'il ouvrit la porte de son logis, il baragouina quelque chose à l'intention d'une personne derrière lui et fila jouer au milieu du trottoir. Un autre bambin sortit par l'entrée de la maison afin de le rejoindre. Ils se mirent à entasser de la neige en boules à peine plus grosses que leurs poings. Un passant les dévisagea en souriant et leur dit quelques mots avant de s'en aller. Les deux abandonnèrent leur ouvrage pour se mettre accroupis au sol. Ils semblèrent discuter pendant un instant puis l'un d'eux se releva et fila à l'intérieur.

L'autre s'occupa en regroupant le sable fondant en un tas informe. L'enfant qui était rentré, ressortit en traînant par la main un jeune homme. Celui-ci ne portait aucun vêtement susceptible de le tenir au chaud au milieu des températures hivernales. Il semblait venir à contrecœur, mais il accepta de rester auprès des petits. Des flocons se dispersèrent dans ses cheveux, s'accordant avec leur couleur blonde.

Soudain, une bourrasque menaça d'emporter le bonnet qui ornait la tête d'un des gamins. Le plus vieux décida de faire rentrer ses frères, il les agrippa par la capuche pour leur faire signe de le suivre. Ils protestèrent avec beaucoup de virulence mais il resta inflexible. Il leur indiqua la maison et les pressa. Les enfants se résignèrent et regagnèrent l'intérieur. Le jeune les suivit et avant de fermer la porte il regarda en direction d'une fenêtre provenant de la maison voisine, ses sourcils se froncèrent puis un mince sourire éclaira son visage.

Le froid s'évapora derrière lui en même temps qu'il regagnait la chaleur de l'habitat. Des traînées d'eau parsemaient le sol à la suite du passage des pieds tout enneigés. Elles menaient directement vers le salon où retentissaient des éclats de voix.

— Etherion, rassure-moi, tu n'as pas été dans le froid de l'hiver avec seulement ton pull sur le dos ? quémanda la mère des deux enfants à côtés d'elle.

Elle leur enlevait les habits et les enveloppait dans une épaisse couverture chaude. Elle les intima de s'installer devant le feu qui brûlait dans la cheminée. La femme s'avança en direction de son aîné un air désapprobateur sur le visage. Ce dernier se mordilla la lèvre, prit sur le fait.

— Ether... mon chéri. Je sais que tu es attentionné avec tes frères et que tu ne voulais pas les lâcher de vue mais tu aurais dû te couvrir avec ce temps dehors.
— Désolé, la prochaine je tâcherais d'y penser maman.

Elle lui adressa un grand sourire avant de passer une main dans ses cheveux dégoulinants de neiges. En repensant à ces yeux colorés de vert qui l'avaient fixés, son cœur s'accéléra.

— As-tu quelque chose à me dire ? Ton regard semble un peu dans la vague.
— Hein ? demanda le jeune homme surprit.
— Ether, je te connais comme si je t'avais fait. Elle sembla réfléchir. Je t'ai fait, affirma-t-elle en rigolant. Tu pourras aller le voir lorsque tu seras sec et couvert de vêtements chauds des pieds à la tête.
— Hum, merci.

Etherion dépassa sa mère et gravit les escaliers pour regagner sa chambre. Le coin de ses lèvres se levèrent quand il se mit à penser à leurs retrouvailles. Quel que soit le moment où il pensait à lui, la joie le réhabitait. Alio, ce nom à la douce musicalité, représentait un jeune homme au sourire dévastateur qui rythmait les pensées et les rêves d'Etherion. C'était l'un de ses plus proches amis et celui avec lequel il avait le plus d'affinité.