Ce matin en me levant, j'avais un message sur mon téléphone m'indiquant que le porte clé que j'avais perdu a été retrouvé. Bien, cela veut dire qu'il ont trouvé le corps de George Lee.
Je suis assis dans la cuisine de mon appartement, une tasse de café entre les mains. Papa est en face de moi. Tous les matins il vient boire un café avec moi. Nate fait la même chose lorsqu'il ne travaille pas. Papa se lève et fait le tour de la table pour ouvrir l'un des tiroirs de la cuisine. Il contourne de nouveau la table pour s'asseoir sur sa chaise avant de poser un flacon devant moi. Un flacon orange avec un couvercle blanc et où il est écrit anti dépresseur.
Mon père me supplie du regard de les prendre. Il est persuadé que ça m'aide. Ces trucs me donnent la nausée. Quand je les prends, je suis à fleur de peau, les émotions sont trop fortes. Je préfère ne rien ressentir aussi bien physiquement que psychologiquement. La vie est plus facile sans douleur. Je préfère vivre dans cette spirale infernale que retrouver la joie et qu'on me l'arrache une nouvelle fois.
Les sentiments ne sont que faiblesse. Il nous empêche d'avancer. Ils nous contraignent, nous enchaînent. Quand on aime quelqu'un on fera tout pour la protéger jusqu'à s'oublier soi- même. Hors de question que ça m'arrive. Mais le regard suppliant de mon père arrive à me convaincre du contraire, alors je tends la main et attrape le flacon devant moi. J'en sort un cachet avant de l'avaler avec une gorgée de café.
Mon père me fait un petit sourire. Il faut qu'il arrête de s'inquiéter pour moi. J'ai appris à vivre comme ça. Mais c'est bien connu, les parents n'arrêtent jamais de s'inquiéter pour leurs enfants. Il me voit toujours comme une petite chose fragile qu'il doit couver comme une poule avec ses poussins. Je fini d'avaler mon café avant de déposer ma tasse dans l'évier et de la laver. Je me tourne et attrape la tasse de mon père pour en faire de même.
- Tu vas bosser ici ou dans le bureau du club ?
- J'ai fini ta compta hier papa. Alors j'ai pas grand chose à faire aujourd'hui ...
Quand je prends mes médicaments je préfère rester chez moi à regarder la télé ou à lire. Je remonte mes lunettes sur le nez. Elles sont uniquement pour éviter que je me bousille les yeux pendant que je travaille.
- Tu ne vas pas rester enfermé Roman, viens avec moi. Je dois rendre visite à des fournisseurs.
Un gémissement de désespoir s'échappe de mes lèvres, ce qui fait rire mon père. Mais son rire se stoppe rapidement, il est vite remplacé par l'un de ses sourires étincelants dont il a le secret. Mes sourcils se froncent.
- Tu souris Roman.
Les médicaments font leurs effets.
- Ne fais pas cette tête mon cœur, les émotions c'est bien tu sais.
- Les émotions c'est la mort papa ...
Je déteste ma voix. Elle n'est toujours qu'un murmure. La plupart du temps, je me demande toujours si les gens m'entendent quand je parle. Mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas parler plus fort.
- Tu ne veux pas ressentir cette chaleur au fond de toi quand tu croiseras l'homme de ta vie.
- Pour qu'elle soit remplacée par la froideur quand qu'il me tournera le dos au moment où il se rendra compte que je n'en vaut pas la peine ...
- Roman ...
La voix de pour père se brise sur le dernier syllabe de mon prénom. Je n'aime pas le voir comme ça encore plus quand j'ai pris ces fichus antidépresseurs. Il se lève pour venir me prendre dans ces bras. Il cale ma tête sous son menton comme quand j'étais petit. Mon père n'a pas eu à me consoler souvent quand j'étais enfant. Alors que les autres enfants pleuraient sans se relever après une chute, moi je me relevais et recommençais à faire ce que je faisais avant de tomber. Mon père devait m'arrêter dans mon activité pour vérifier que je ne m'étais pas fait mal.
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Firebird Tome 1
Mystery / ThrillerQue se passe-t-il quand vous retrouvez votre meilleur ami d'enfance mais que celui ci est devenu tueur à gage et pas n'importe lequel, celui que vous rechercher désespérément à coincer depuis quelques années ? Cette question constitue tout le probl...