Firebird Tome 1

Chapitre 11 - Roman

Cela fait deux jours que j'ai quitté l'hôpital et vingt-quatre heures que j'essaie de retrouver l'enfoirée qui était au volant de cette voiture. Son but était clairement de percuter la gamine. S'il l'avait voulu, il aurait largement eu le temps de ralentir. C'était intentionnel. Je me demande encore ce qu'elle faisait toute seule sur ce parking. Sa mère est une véritable salope.

J'ai réussi à obtenir que copie de l'enregistrement des caméras de surveillance du parking mais la plaque de la voiture n'a rien donné puisqu'elle a été volée il y a deux semaines à une petite grand-mère du Nevada. Mes souvenirs sont flous, tout s'est passé tellement vite que je n'ai pas eu le temps d'enregistrer le visage de ce mec.

Mon téléphone posé à côté de moi se met à vibrer. Je l'attrape et appuie sur la notification. C'est un message de Rhys.

"J'ai mon après midi de libre. Un café ?"

Je tape rapidement une réponse.

"Quelle heure ? Où ?"

La réponse ne met que quelques secondes à arriver.

"Dans vingt minutes au Hunter's."

Ma gorge se comprime légèrement. C'est le café où on allait tout le temps il y a dix ans. Il n'a pas oublié. Je referme mon ordinateur et le range dans sa cachette sous le plancher. Je me change rapidement. Il y a du soleil dehors dehors et il fait chaud alors j'enfile un pantalon en lin blanc et une chemise en soie bleu ciel. J'attrape mes lunettes de soleil que je cale sur le dessus de ma tête.

Je passe par la cuisine pour remplir la gamelle de mon chien qui tape sa meilleure sieste sur le canapé. Je sors de chez moi et descends l'escalier jusqu'à la salle du bar. Mon père discute avec son barman. Je passe rapidement devant lui et l'informant que je sors boire un café. Pas besoin de préciser avec qui. Il a compris je l'ai vu à son expression et à cette étincelle de malice dans le regard. Je sais que même si papa accepte qu'on essaie de redevenir ami, il n'a pas oublié ce qu'il a fait et dans quel état ça m'a mis. Avec le recul, j'ai l'impression d'avoir été faible, j'aurais dû être plus fort et ne pas me laisser me disloquer. Mais comme on dit "le coeur à ses raison que la raison ignore". En passant la porte je baisse mes lunettes sur mes yeux.

Pas besoin de voiture, le café est au bout de la rue en direction du parc. Je n'y suis retourné que quelques fois ces dernières années. Phil est cool, il me laisse entrer avec Fenrir et il lui trouve toujours quelque chose à grignoter pendant que je bois mon café.

J'arrive avec cinq minutes d'avance. Je relève mes lunettes en entrant dans le café. Il n'y a pas grand monde aujourd'hui. Je m'avance jusqu'au comptoir et me racle la gorge pour attirer l'attention de l'homme qui se trouve derrière. Il se retourne pour me faire face. Un grand sourire étire ses lèvres.

- Mon petit Roman, comment vas- tu ?

- Je vais bien.

Il est surpris d'entendre de nouveau ma voix. C'est dernier jour j'ai un peu plus de facilité à parler mais uniquement avec des personnes que je connais déjà. Avant il n'y avait qu'avec ma famille que j'arrivais à entretenir une conversation. Et encore, la conversation est un grand mot.

- Cela fait plaisir d'entendre ta voix gamin.

Un petit rire m'échappe. Je me sens plus léger grâce aux médicaments mais je ne compte pas les prendre toute ma vie. Je recommence tout doucement grâce à mes pères à reprendre espoir que peut-être un jour la vie me donnera ce que je veux.

- Fenrir n'est pas avec toi ?

- Non, je suis venu rejoindre un ami.

- Oh, un rencard ?