Chapitre 5 - Roman

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Je papillonne des yeux avant de les ouvrir complètement. La première chose que j'aperçois c'est le yeux bleu de Nathaniel qui est assis sur une chaise à côté de mon lit. Un mouvement attire mon regard. Mon père est assis sur le bout du lit, son regard aussi posé sur moi. J'ai l'horrible sensation qu'ils vont me passer un savon. Doucement j'attrape le bord de ma couette pour la passer au-dessus de ma tête seulement papa Nate est plus rapide que moi. Il avait anticipé ma fuite. Alors je tourne la tête et l'enfonce dans l'oreiller.

Papa Nate passe sa main dans mes cheveux. J'entends que papa prononce mon prénom. Puis l'odeur du café emplit mes narines. Je tends la main vers l'arrière pour essayer de trouver la tasse. Je fini par sentir la céramique sous mes doigts mais papa retire la tasse avant que je puisse l'attraper. C'est pas gentil. Papa Nate stoppe ses caresses dans mes cheveux.

  - Si tu veux ton café, montre nous ton visage Roman.

Je secoue la tête. Je veux pas, je peux peut-être faire semblant de mettre rendormie.

  - Roman montre nous tes beaux yeux mon cœur.

J'ai plus le choix, ils savent que je suis réveillé. Je sors doucement la tête de l'oreiller et me tourne sur mon côté droit face à mes deux papas. Je grimace quand je vois l'inquiétude dans leur regard. Merde ! Je tends doucement la main vers ma tasse de café et supplie papa des yeux pour qu'il me la donne. Il me fait signe de me redresser, ce que je fais avec un peu de difficulté, les effets secondaires du naloxone. J'ai mal partout. Au moins je sais que je suis vivant. Parfois, j'ai besoin de ressentir la douleur pour me rappeler que je suis humain. Alors je prends cette merde mais les effets secondaires sont beaucoup moins cool.

Je bois une première gorgée de mon café avant de reposer ma tasse sur mes jambes. Papa Nate saisit mon poignet avant de poser ses yeux sur sa montre.

  - Il est redevenu normal. Tu sais que tu ne dois pas en prendre quand je ne suis pas à la maison. Pourquoi Roman ?

Je hausse les épaules. Comment leur dire que je préfère pouvoir avoir mal plutôt que de ressentir des émotions. Je reprends ma tasse et la porte de nouveau à mes lèvres. J'observe mes pères, leurs vêtements sont froissés, ils ont passé la nuit ici. Je cache mon visage derrière ma tasse.

  - La douleur c'est mieux que les émotions ...

Papa ferme les yeux et Papa Nate prend une forte inspiration. Je n'aurais pas dû dire ça. Ils vont se faire une mauvaise image. Je ne suis pas suicidaire. Je ne cherche pas la mort mais si elle me trouve je la laisserai me faucher.

Il m'est déjà arrivé de penser que mes papas seraient mieux sans moi, que leur vie serait moins compliquée. Puis après, je vois dans leur yeux l'amour qu'ils me portent. Ils ne m'ont jamais lâché. Alors j'ai laissé cette idée de côté mais elle est toujours là dans un coin de ma tête. Ma famille, c'est tout ce qu'il me reste.

Papa se lève avant de prendre la parole.

  - Ne dis pas ce genre de chose mon grand. Je vais aller te faire un petit déjeuner comme quand tu étais enfant.

Il s'approche de moi et dépose un baiser sur mon front avant de quitter la chambre. J'ai fait du mal à mon père. Ce n'est pas ce que je voulais. Je pose mon regard sur Papa Nate. Il me sourit. Peut-être que finalement, je devrais prendre plus régulièrement mes antidépresseurs. Cela enlèverait un point à mes papas.

  - Je vois presque les rouages qui font tourner ton cerveau.

Un mini sourire étire mes lèvres. Je crois que c'est la bonne décision. J'espère juste qu'un jour j'en aurais plus besoin. Enfin, c'est peu probable. La dépression est une vraie salope. Je pose la tasse sur la table de nuit et repousse les couvertures pour me lever. Papa Nate s'écarte du lit avant de se diriger vers la porte. Il attend que j'enfile mon pull avant de prendre le couloir menant à la cuisine.

Firebird Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant