voyage - beli grad (pt.1)

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nda: certaines phrases/ répliques dans ce OS seront écrites en serbe, je vous les traduis en commentaire :)

nda: certaines phrases/ répliques dans ce OS seront écrites en serbe, je vous les traduis en commentaire :)

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beli grad al' samo tebe tražim

beograd, 3. mart 2022

je pousse un cri de joie lorsque je vois enfin les rues de cette ville que je rêve de visiter depuis des années. je me tourne vers mes copines qui ont l'air peu impressionnées et je lève les yeux au ciel. c'est nos premières vacances entre copines depuis le covid, c'était compliqué de trouver des dates qui conviennent à toutes. nous sommes des femmes avec un agenda plus ou moins rempli pour la plupart et il était difficile pour certaines de s'accorder 5 jours dans la capitale serbe.

— on y va? me demande leonora, ma copine albanaise qui fait tâche dans le décor.
— oui, on peut y aller.

nous décidons d'entrer dans un café et de déjeuner. on a atterri à 7h ce matin et il est actuellement bientôt 10h, je crève la dalle.

je commande pour nous 5 avec mon serbe bancal, j'ai appris la langue avec ma grand-mère croate mais on peut entendre que je suis loin d'être une native.

après avoir commandé, on va s'assoir à une table et on fait notre planning de la journée.

— perso j'aimerais faire une sieste, je suis fatiguée! annonce marwa.

les 3 autres acquiescent mais je ne suis pas d'accord.

— on est pas venues pour dormir ! on a 5 jours ici et vous voulez gâcher la moitié d'une journée pour dormir?
— on va dormir quelques heures pour être en pleine forme ce soir, c'est raisonnable.
— ok bon bah moi je vais faire quelques visites en attendant.

on se met d'accord pour qu'elles rentrent dormir après le petit-déjeuner et qu'on aille ensuite faire du shopping pour ce soir. on ne va pas louper l'occasion de faire la fête à belgrade, on va aller dans une nouvelle boîte chaque soir!

on déjeune en discutant et on fait quelques photos pour garder des souvenirs, tout ça dans la joie et la bonne humeur.















je lève les yeux pour admirer l'église saint-sava et j'en profite pour prendre une photo de cette dernière. je la trouve magnifique de l'extérieur et je suis impatiente d'en visiter l'intérieur mais je le ferai avec mes copines. il va être difficile de résister à la tentation d'entrer mais je décide de partager le plaisir de découverte avec mes meilleures amies.

j'avance légèrement pour prendre une photo rapprochée de l'église et je fonce malencontreusement dans quelqu'un.

— gledaj gde hodaš mala, m'engueule une voix masculine.
— izvini, répondis-je timidement.

je pose mon regard sur l'énorme collier pendu à son cou, avec un pendentif "v" ostentatoire. je ferme les yeux très fort pour me convaincre que je suis en train d'halluciner. malheureusement, lorsque je les rouvre, ce pendentif est toujours à son cou. ce collier qui pendait au-dessus de mon visage il y a quelques mois.

je relève la tête et je croise son regard marron qui me scrute.

— anna?
— da, to je moje ime.
— nisam mislio ikad te viditi u bg-u.
— ipak sam tu.

je rigole nerveusement et je m'éloigne de lui. je le détaille du regard: il est habillé tout en noir et il me fixe avec un sourire en coin.

malgré sa taille qui est loin d'être impressionnante, je le trouve très imposant. je suis intimidée par sa présence. ça serait mentir de dire qu'il n'est pas attirant, ses traits de visage fins et durs m'empêchent de détourner le regard.

ça fait exactement 4 mois que je ne l'ai pas vu, on s'est quittés un peu brusquement la dernière fois.

un homme avec un septum nous rejoint et il entoure les épaules de celui qu'on appelle "voyage" avec son bras. il ne souligne pas ma présence.

— ajde brate, moramo ići.
— eto me.
— ćao mala, il me salue enfin.
— ćao.

il repart dans la direction inverse et mihajlo aka voyage me fait un signe de la tête.

— moram ići.
— dobro, je réponds simplement.
— hoćeš dugo ostati u bg-u?

il me parle comme si de rien était. comme si je n'avais pas habité 6 mois dans son appartement à zurich. comme si je n'étais pas partie à 4h du matin à cause d'une dispute violente.

— 5 dana.
— srešćemo se opet.

je fronce les sourcils et il part rejoindre son pote. je dois avouer que cet échange m'a légèrement troublée. il était surprenant, très sûr de lui et du fait qu'on allait se recroiser dans une ville aussi grande.















je comprends mieux pourquoi il était sûr qu'on allait se recroiser. il me lance un sourire malicieux depuis la scène et je siffle pour les encourager, lui et son pote avec le septum. voyage et nucci. ce sont des rappeurs très connus dans les balkans.

— bordel j'y crois pas, t'as passé un après-midi seule à belgrade et t'as retrouvé ton fameux rappeur! il est trop sexy en plus! je suis trop jalouse! gémit sonia.
— fallait venir en ville avec moi au lieu de dormir...

elles se mettent à rire et on se concentre à nouveau sur la musique. la boîte est remplie, il fait vachement chaud. toutes les filles sont en extase devant les deux rappeurs et je dois avouer que je les comprends. mon côté jaloux et possessif est contrarié mais je les comprends.

— zdravo, nous salue un vigile.
— zdravo, je réponds pour nous 5.
— pozvali su vas voyage i nucci u njihov hotel, nakon predstave.
— ne, hvala.
— ako želite doći, sačekajte ispred kluba u pola 4.
— ne želimo, ali hvala vam.

il me salue et il repart faire son job. j'hallucine, on a passé 4 mois sans aucun contact et il pense que je vais le rejoindre dans son hôtel.

— il a dit quoi? me questionne marwa.
— rien de spécial, mentis-je.

je sais que si je leur dis la vérité, ces folles voudront aller à l'hôtel.

— eh on est pas nées de la dernière pluie non plus, j'ai entendu qu'il a parlé des deux rappeurs et d'un hôtel. élodie m'énerve. il a dit quoi?
— rien, soufflais-je. il nous prend pour des putes.
— anna, regarde le type. il est trop sexy. s'il veut on sera ses putes.

je rigole face à leur connerie et je tourne la tête pour voir qu'il a enlevé son t-shirt. toutes les filles dans la pièce sont en admiration, mais son attention est posée sur moi. il ne me lâche pas du regard, j'en suis presque gênée.

ONE SHOTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant