disclaimer: ce OS sera sur les deux personnages principaux de mon histoire « toi sans moi » également disponible sur mon compte, c'est une sorte de bonus. vous êtes pas obligés de l'avoir lue pour lire le OS par contre, je crois que vous arrivez à comprendre quand même :)
18:16
je déteste ce pays. je déteste cette campagne et le fait qu'il n'y ait plus de bus à partir d'une certaine heure. du coup je me retrouve en combi de ski, à attendre un bus qui n'arrivera pas. on m'a proposé de me ramener mais par fierté j'ai dit que ça irait et que je rentrais en bus, sans réfléchir aux horaires.
je m'assois sur un muret, espérant qu'un bus ait miraculeusement une heure de retard. y a pas moyen que j'appelle ma mère pour qu'elle vienne me chercher ici, elle va me faire la morale alors je préférerais rentrer à pied.
je sors mon tél et constate que j'ai 3% de batterie. connerie de téléphone. cette journée a décidé de me maudire pour je-ne-sais-quelle raison.
je bascule légèrement la tête en arrière et je fixe le ciel. on est en hiver et le soleil s'est déjà couché depuis un moment. je commence à flipper, je ne trouve aucune solution. je n'ai même pas assez de batterie pour appeler un taxi. connerie de campagne.
un klaxon de voiture me fait sursauter et je me redresse pour identifier la personne qui m'a fait peur. mon cœur loupe un battement en voyant malik dans sa voiture de sport. cette voiture dans laquelle on a passé tellement de soirées à rigoler et discuter. si je pensais que cette journée ne pouvait pas être pire, je me trompais...
je décide de ne pas bouger et de rester assise à fixer le brun dans sa voiture. il s'avance un peu plus vers moi et il baisse la vitre.
— y a plus de bus si jamais!
— j'attends pas de bus.il arque un sourcil et il me regarde, rieur. je jure que cet homme peut lire en moi comme dans un livre ouvert, il ne mérite pas ce privilège.
— tu vas en ville? tu veux que j'te dépose?
oui, je vais en ville, connard. contrairement à toi, je n'habite pas dans un foutu village.
— non merci.
— vas-y wesh je sais que tu mens.
— arrête d'insister malik. je préfère rester assise ici toute la nuit que de monter dans ta voiture. connard.ça, c'est sorti droit du cœur. il sourit en coin, peu touché par mes paroles.
— d'accord, si tu préfères mourir de froid ici tu peux. t'sais, y a un mec louche qui rôde dans le village depuis quelques jours. mais tranquille, vous vous tiendrez compagnie.
il remonte la vitre et je me lève du muret en soupirant. je le déteste. je toque à la vitre de sa voiture et il la baisse à nouveau, un sourire triomphant sur son visage d'ange.
— oui?
— je peux pas monter dans la voiture comme ça, je vais tout mouiller.il m'a brisé le cœur et je pense encore à sa voiture, j'ai un cœur trop bon pour ce monde. il hoche la tête et il sort de la voiture avant de me regarder de haut en bas.
— déshabille-toi.
c'est trop tard pour ça, pensais-je.
j'enlève ma combinaison de ski pour me retrouver en habits thermo et il la prend pour la mettre dans le coffre de la voiture.
— vas t'asseoir comme ça je prends tes bottes et je les mets aussi dans le coffre, t'as raison tu vas mouiller ma voiture et je suis allé la laver hier.
— je l'ai lavée hier gnagnagna, je me moque de lui mais je fais quand même ce qu'il me demande.une fois qu'il a mis mes bottes dans le coffre, il revient s'assoir côté conducteur et il me lance un regard amusé.
— ça date que j't'ai pas vue assise là.
si je n'avais pas besoin de lui pour me ramener, je l'aurais étranglé là. je n'arrive pas à lire ses yeux bleus, je n'arrive pas à savoir s'il se moque de moi ou pas.
— bref, démarrer tu connais?
il souffle et il démarre. la playlist en lecture est nommée « bad mood ». je me demande si sa meuf l'a quitté, ça serait bien fait pour lui. oh puis qu'est-ce que ça peut me foutre...
— j'te dépose chez toi?
— ouais.j'aurais aimé mentir et lui donner une adresse au hasard, disant que c'est chez mon mec, mais j'ai un peu la flemme d'attendre le bus après.
— c'est vrai ce qu'arno m'a dit? il demande en me lançant un regard.
— il t'a dit quoi?
— que tu voulais pas qu'il nous mette à la même table à son mariage.note à moi même: tuer arno.
— ouais, pourquoi tu demandes?
— pourquoi t'as dit ça?
— je veux pas être assise près de toi, je veux pas t'avoir dans mon champ de vision, je veux pas t'entendre parler. c'est tout. là c'est un effort surhumain pour moi d'être dans ta voiture.un silence s'ensuit.
— j't'ai vraiment blessée?
— tu te fous de ma gueule, malik? je ris jaune.
— non, j'suis sérieux. j'ai pas fait exprès.
— t'as pas fait exprès de faire quoi? de m'embrasser, de te comporter comme mon mec pour au final me ghoster du jour au lendemain et te mettre avec une autre? laisse-moi rire!il se tait.
— j'suis plus avec, si ça peut te rassurer.
— non, ça me rassure pas! j'en ai rien à foutre, ce qui est fait est fait.il souffle bruyamment et il accélère légèrement. j'ai envie de lui dire de faire attention, les routes ne sont pas idéales et peut-être même gelées. mais je ne le fais pas. au pire, on mourra dans un accident de voiture.
on arrive sains et saufs en bas de chez moi et je lui lance un regard ennuyé. il me le renvoie.
— tu veux que j'aille chercher tes bottes dans le coffre, c'est ça?
— exactement.
— tu me fais chier, elnora.je pourrais lui retourner le « compliment » mais je ne le fais pas. il éteint le contact et il sort de la voiture avant d'aller chercher mes affaires dans son coffre. il pose les bottes à mes pieds et je les enfile sous son regard pendant qu'il tient ma combi. je récupère mon sac et je referme délicatement la portière de sa voiture.
— c'est le destin qui a fait qu'on se croise ce soir, 'nora. tu crois pas?
je pouffe. le destin. depuis notre rencontre, j'ai toujours pensé que la moindre chose était un signe du destin. puis j'ai compris que c'était juste moi qui me montais la tête toute seule.
— non, je crois pas.
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ONE SHOT
RomanceRecueil de toutes ces mini-histoires que j'accumulais dans mes notes sans jamais les publier.