XIX• Framboise

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Kit

Le lendemain.

Il est déjà deux heure de l'après-midi et Nahara et moi sommes posés tous les deux sur son lit.

Nous avons tous deux choisis comment la journée allait se dérouler. Ma petite amie m'emmènera à son endroit secret en première. Puis je le ferai le soir. Nos parents sont déjà au courant de nos sorties et ça ne leur posent pas tant de problèmes que ça.

Notre heure limite est; vingt-trois heure. Pas plus. Pas moins parce que je compte profiter de toutes les minutes que j'ai avec Nahara. Je sais qu'à la fin de l'année on se dira au revoir. Alors je veux profiter.

J'essaie de refouler cette pensée mais c'est plus fort que moi. Je pense qu'elle en a conscience elle aussi mais qu'elle agit comme si le jour de mon départ n'allait jamais arriver. J'aime ça mais en même temps j'ai peur qu'elle souffre. Je ne serais plus là pour la réconforter.

— Tu m'écoutes, oui ou non, rigole t'elle.

Elle est toujours en pyjama avec ses éternelles chaussettes Nesquik. Je me demande où elle les a trouvé. Pas que je veux les mêmes mais c'est intriguant. Cette fille est formidable.

— Non. Fin oui ! Euh non, je bégaie.

— T'es pas possible, Kit Connor, rigole t'elle. Donc je disais qu'on devrait partir maintenant parce que je ne sais pas quand ça va fermer, continue t'elle tout sourire.

J'admire ses lèvres s'étirer et mon cœur se réchauffe, tandis que les papillons s'entassent dans mon estomac.

Putain... je l'aime réellement.

— Où allons-nous, alors, je tente.

Elle rit et secoue la tête avant de s'enfuir dans sa salle de bain pour se changer.

Pendant ce temps, je glisse mon regard sur chaque recoin de sa chambre. De son antre. Pour certaines personnes, leur chambre est leur safe place. Je pense que c'est le cas de ma petite amie.

Ces murs bleus ciel se marient avec ces meubles blancs brillants et cet énorme miroir dont je soupçonne le père de l'avoir posé contre le gré de sa fille. Son lit deux places et remplit de gros et petits coussins bleus et blancs, avec deux plaides des mêmes couleurs, ainsi qu'une simple couette grise claire. Seul son tapis est jaune et je suis persuadé que c'est une touche de Nahara. À mes yeux, ils représentent le soleil, rond en plein milieu de la chambre sur le parquet blanc.

Nahara est la personne la plus pure que je connais. Ma misérable existence le prouve. Elle me fait espérer. Espérer avoir une vie meilleure et être heureux. Pourtant, c'est bien elle qui m'a affirmé qu'elle haïssait l'espoir. Ce mot la repousse, la répugne car d'après elle il est dangereux. Effrayant. Et elle n'a pas tort.

Nahara est dangereuse pour mon cœur qu'elle peut piétiner à tout moment. Puis, effrayante pour mon esprit qui ne comprend pas comment réagir lorsque je suis à ses côtés. Elle embrouille mon cerveau tout en faisant vibrer mes veines.

Elle est ce que je préfère. Ce que je ne souhaite jamais perdre.

Je me relève pour m'avancer vers sa fameuse fenêtre qui mène vers le toit.

Je ne pense l'avoir mit au courant mais je sais que tous les soirs elle s'y rend pour admirer le ciel étoilé. Je le sais car, moi, c'est elle que je regarde la nuit. J'attends de voir sa silhouette et j'aime cette sensation lorsque je l'aperçois, même si je ne connais pas la raison de pourquoi elle le fait.

Je la surprenais souvent à essuyer ses joues. J'avais peur pour elle. Je voulais lui courir après mais je savais qu'elle ne me connaissait pas. Enfin, juste en tant que caissier car je ne croisais jamais son regard à l'école. Elle agissait comme si je n'existais pas.

Puis je t'ai vuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant