-Nahara-
Je me souviens de la rage et de la haine que j'avais envers le monde, lorsque mon père a été emporté par sa maladie. J'avais envie de hurler mais je me suis toujours retenue. Pour mon père. Je n'ai jamais osé parler. Je ne sais même pas si j'en avais envie, j'ai tellement préféré voir mon papa heureux, que je me suis oubliée.
Ça doit être le cas de mon petit ami, il a l'air heureux en apparence mais, est détruit de l'intérieur.
Assise sur le rebord du lit et lui sur sa chaise de bureau, on se bouffe tous les deux des yeux. Mon cœur s'emballe en repensant à ce qui s'est passé quelques minutes avant. J'étais prête à tout lui donner. Je pense plutôt que ces baisers m'ont tellement donné la fièvre que je n'avais qu'une envie; que ça ne cesse jamais. La fièvre la plus agréable qui puisse exister.
Cependant, je ne suis pas venue pour moi. Pour ces baisers mais pour lui. Pour sa santé qui n'a pas l'air aussi bonne que je le pensais.
Je n'aime pas me faire des aprioris mal fondés envers des personnes. C'est vrai que je pensais qu'il se portait bien avant de le voir essayer de tout oublié en m'embrassant il y a quelques jours.
Je le vois se triturer les doigts et je les lui attrape pour l'apaiser. Mon geste le surprend mais un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Rien que ça, me fait battre mon coeur à deux mille à l'heure.
— Quand j'étais plus jeune, j'étais le vilain petit canard. J'étais... obèse. Je me détestais, commence t'il.
Les larmes me montent aux yeux, je fais tout pour les ravaler et essaie de me concentrer sur les mots de mon petit ami.
— J'étais le gros et amusant ami, on ne m'a jamais fait de mal... à l'école. Quant à la maison... c'était différent.
Une larme solitaire descend le long de sa joue et vient de déposer sur nos mains enlacées.
J'ouvre la bouche pour faire de mon mieux afin de le consoler, sauf qu'il me coupe en évitant mon regard à tout prix.
— Arrête, ne me console pas, c'est pas ce que je veux. Je veux simplement... que tu m'écoutes, m'ordonne t'il doucement.
Je hoche la tête de haut en bas tout en retenant mes larmes.
Je n'ai pas le droit de pleurer et je ne le ferais pas. Enfin je vais essayer.
Il prend une grande inspiration avant de reprendre.
— Pour me faire maigrir, mon père... tapait tous les endroits qui n'étaient pas mince, d'après lui, il rit nerveusement. Une fois, il m'a dit que s'il en faisait une habitude, m'a graisse deviendrait dur, ou s'évaporera comme les gens qui ne voulaient pas s'approcher de moi à cause de mon poids.
Je porte ma main à ma bouche retenant un sanglot.
Comment un parent peut dire ça à son propre enfant ? Comment pouvait-il dormir sur ses deux oreilles sans s'en vouloir ? Pourquoi a-t-il fait ça ? Pourquoi me l'a-t-il brisé ?
Je ne m'en doutais vraiment pas. Il a tellement dû souffrir pendant des années, dans le secret, dans l'ombre. Personne ne se rendait compte de rien. Tout le monde se fait une idée de quelqu'un jusqu'à connaître les faits, la vérité, la personne en elle-même. L'humain est moche, méchant et parfois impardonnable.
— Tu sais, il a vraiment réussi à me faire détester mon propre corps... moi-même. Il m'a tué à petit feu. Il m'a anéanti, de la tête aux pieds, dit-il en grimaçant.
Je fronce les sourcils, énervée mais aussi confuse. Qu'a t'il pu faire de pire que ce qu'il a déjà fait ?
Kit fixe mon visage et aspire sa lèvre inférieure. Il baisse ensuite la tête en lâchant nos mains enlacées.
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Puis je t'ai vu
RomanceChaque vendredis soirs elle se rendait à la petite supérette d'à côté de chez elle pour s'acheter le même gâteau qu'elle ne supportait plus de jour en jour. Juste pour pouvoir voir son crush en dehors du lycée qui y travaillait. Elle le connaissait...