XXI• Peur de l'amour

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Nahara

Nous sommes rentrés chez nous quelques heures après et depuis je n'ai plus aucune nouvelle de Kit. Enfin très peu. Avant hier j'ai eu le droit à un petit coeur rouge, en dessous d'un « ça va ? » que je lui avais envoyé de longues heures avant.

Cela fait quatre jours maintenant et j'ai l'impression d'avoir cassé mon petit ami. Cette idée — qui était malheureusement la mienne — nous a carrément retourné. Puisque même moi, parler, m'a perturbé. Recasé les souvenirs de cette façon était une mauvaise idée.

On devrait y aller plus doucement. Nous allons prendre du temps cette fois-ci. Je l'ai décidé.

Ce soir nous devons aller voir le gala de danse qui n'a lieu qu'une fois par an dans notre ville. Je nous avais pris des places, ainsi qu'à mon père mais je pense que nous serons que deux.

Comme depuis des années.

Je secoue la tête.

Ne pensons pas négatif. Pensons... danse.

Puis nous sommes vendredi, alors ce soir je dois aller m'acheter des Granola avant de partir.

Peut-être que Kit sera là.

Non en fait j'en suis sûre parce qu'Élira me l'a dit. Elle est passée devant la supérette a à vu mon beau mâle, comme a-t-elle dit, affaler sur sa caisse. Ce qui est déroutant mais pas nouveau.

Je suis actuellement sur le canapé assise en tailleur en pyjama rayé rouge et blanc, ainsi que mes éternelles chaussettes Nesquik.

J'ai plusieurs paires.
Je les aime mes chaussettes.

Mon père regarde sa série du moment; The Good Place. Ce qui est un très bon choix puisque dès que je passe dans le salon, je m'y assois et perd le fil du temps.

— Nous partons à quelle heure ? me demande mon père les yeux toujours sur l'écran télévisé.

— Vers dix-neuf heure et demi, ce serait bien. Le spectacle commence une heure après mais il y aura du monde.

Il souffle.

— Il y a toujours du monde partout.

— C'est ma phrase ça, je ris.

— Tu es bien la fille de ton père, surenchérit-il.

Et cette phrase me réchauffe soudainement le cœur. Parfois, je ne me rends pas compte de la chance que j'ai d'avoir un papa. Certes je n'ai jamais eu de figure féminine dans ma vie mais ils ne m'ont pas traités comme un garçon manqués. J'étais leur princesse.

Cela dépend des famille mais je suis réellement tombée sur la bonne. Celle qui me rend heureuse.

— Bon, il faut que j'aille me préparer, je le préviens en me levant.

Il attrape la télécommande de la télé et met pause pour se concentrer sur moi.

— Tu te prépares toujours à l'avance mais pas aussi... tôt. Et je constate que nous sommes vendredi, alors où vas-tu ?

Je souris rouge tomate. Trop intelligent pour lui mentir.

— Tu sais déjà.

— Évidement que je le sais, il roule des yeux. Je souhaite juste avoir ma confirmation.

Je glousse.

— À la supérette, dis-je avant de lui tirer la langue.

J'ai hâte de le voir.

Puis je t'ai vuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant