Tome 1 : Les âmes maudites

Prologue

Une malédiction, une simple malédiction, voilà ce qui va détruire notre famille.

Comment aurions-nous pu penser qu'elle s'activerait ainsi, à la naissance d'Hope ? Nous en avons reçu tellement ! Tellement que nous les avons oubliés, sauf celle-ci. Vampire immortel infertile, nous ne pensions jamais devoir nous soucier des malédictions sur une possible descendance. De toute manière, Niklaus ne laissait jamais le temps aux lanceurs de les terminer, sauf cette fois, cette unique fois.

Comment aurions-nous pu imaginer que notre père, pourtant simple humain, ait pu lancer une malédiction de cette ampleur ? Malheureusement, ses mille ans de haine envers mon frère ont dû ancrer cette malédiction dans la réalité. Après tout, il a cherché à nous détruire tout ce temps et même par-delà la mort, il nous brise encore...

Je me rappelle encore ces mots, face à Niklaus, en découvrant son statut d'hybride, son statut de batard. Ils nous ont hanté longtemps et ils nous hanteront à jamais...

« Maudit sois-tu démon ! Toi et les tiens êtes maudit ! Tu ne pourras jamais tenir ta descendance dans tes bras avant sa mort et elle devra se confronter aux crimes de son père ! »

Là, dans cette crypte, tout est terminé.

Hayley est morte, tuée par les sorcières. Je vois son sang gouter sur le sol, créant une flaque sombre à mes pieds. Elle ne se relèvera pas. Au moins, nous l'avons vengé.

A côté de moi, Marcel fouille les cadavres, à la recherche de n'importe quoi pouvant désenvouter Rebecca. Pour protéger Hayley et Hope, ma sœur s'est sacrifiée face aux sorcières, se laissant attraper et elles l'ont envouté. Elles ont déchiré son esprit pour qu'elle puisse se faire posséder par n'importe quel esprit. Grace à l'aide impromptu de Freya, revenu d'entre les morts, nous avons pu bloquer la malédiction, jusqu'au retour de Dahlia et Esther. Même si nous les avons vaincus et enterrés, leur puissance et leur filiation avec Rebecca nous a obligé à la daguer le temps de trouver une solution et éviter qu'elles possèdent ma sœur. Malgré moi, je sais que c'est en vain. Cette terre a été consacré par de puissantes sorcières, personne d'autre que Freya et un puissant Coven ne pourra l'aider. Et notre sœur s'est rendormie pour cent ans.

Par haine, nous avons tués toutes les sorcières du cimetière. Elles sont toutes mortes, sauf Davina, qui a utilisé sa puissance pour purifier le lieu et chasser les esprits. Même si elle n'a pas pu ramener Kol à la vie, elle a pu se venger. En ça, elle est véritablement devenue l'une des nôtres, une Mikaelson. Si seulement nous n'étions pas maudits...

- Je peux la traquer, la retrouver.

Je relève la tête vers Davina, qui nous fixe tour à tour, Marcel, Niklaus et moi avec férocité. Elle est couverte de sueur, de poussières et de cendres, pourtant, elle est toujours prête à se battre, pour nous, avec nous, pour notre famille, pour retrouver ce que nous avons perdu.

- Il n'y a plus rien à faire, tout est fini...

- Alors le grand Niklaus Mikaelson abandonne ? Après tout ce qui s'est passé ! Tout ce que nous avons fait et tout ce que nous avons sacrifié pour cette enfant, tu abandonnes ?

- Et que me reste-t-il à faire ? Lier Hope au Coven familiale et de la Nouvelle Orléans était le seul moyen de t'offrir assez de puissance pour libérer Freya, puis Rebecca et enfin me libérer du Hollow et avoir sa magie pour ramener Kol ! Sans elle, tout est impossible, nous allons perdre, nous aurons détruit notre famille...

Face à moi, mon frère a abandonné. Lui, le plus résilient de tous laisse tomber. De tous les coups qu'il a pu recevoir, c'est celui-ci qui l'a achevé. Dans un geste tendre que je n'ai plus effectué depuis notre enfance, je viens le prendre dans mes bras, laissant sa tête reposer contre mon cou. Depuis sa première transformation en loup-garou, c'est la première fois qu'il pose ses lèvres sur mon cou sans avoir l'intention de me mordre et malgré la douleur que je peux ressentir ensuite, j'aurais préféré son poison, cela aurait signifié qu'il continue à se battre, au lieu de sentir ses larmes imbiber ma chemise. D'une voix douce, je ne peux que lui promettre.