Calendrier de l'Avent - Multiship - 2022

Marché de Noël - Dramione

Les journées lui semblaient interminables. Le temps ne passait pas.

Elle n'avait pas de raison qu'il passe. Que pourrait-il arriver ? Rien ne l'attendait, rien qui soit intéressant ou motivant. Noël peut-être ? Cela semblait si loin.

Ses journées étaient rythmées par ses repas. Elle se levait, déjeunait, se rallongeait, mangeait, dormait, puis dînait. C'était simple. C'était bien la seule chose qui lui donnait envie de sortir de son lit.

Plus rien n'avait de sens. Elle ne voulait même pas en donner. Elle ne lisait plus, ne parlait que peu, ne sortait pas. Elle se sentait mal. Elle avait l'impression d'être prise dans un tourbillon interminable qui ne la menait nulle part.

Le craquement d'un transplanage retentit dans son dos et Hermione réalisa qu'il y avait une autre chose qui lui donnait envie de se lever le matin. Une personne.

Drago s'accroupit devant le canapé où elle était allongée depuis son départ, le matin-même. Il lui sourit tendrement et leva la main jusqu'à sa joue, qu'il caressa du bout des doigts.

– Bonsoir, souffla-t-il en se penchant pour l'embrasser sur le front. Comment tu te sens ?

– Ça va, mentit-elle – comme à chaque fois – en lui retournant son sourire.

Il était bien le seul à réussir à la faire réagir ainsi.

– Tu as déjeuné ? demanda-t-il en feignant de ne pas avoir compris qu'elle mentait.

– Je n'avais pas faim, se justifia-t-elle en haussant simplement les épaules.

Il hocha la tête d'un air compréhensif, avant de lui tendre la main, un rictus se dessinant au coin de ses lèvres. Elle fronça les sourcils.

– J'ai une surprise pour toi, chuchota-t-il d'un air mystérieux.

– Qu'est-ce que c'est ?

– Si je te le dis, ce ne sera plus une surprise, Granger, répliqua-t-il avec un clin d'œil.

Hermione se mordit la lèvre inférieure, incertaine de quoi faire. Elle détestait les surprises. Elle détestait ne pas savoir ce qui l'attendait. Elle détestait ne pas pouvoir contrôler la suite des événements.

Et Drago le savait. Il le savait et pourtant, il lui proposait de le suivre quelque part sans qu'elle ne sache où.

Pourquoi faisait-il une telle chose ? Pourquoi faisait-il...

– Je vois les engrenages de ton cerveau tourner dans tes yeux, Hermione, fit-il, la coupant dans ses pensées. Fais-moi confiance. Je t'assure que tu ne le regretteras pas. Tu as besoin de sortir.

Elle ne pouvait pas s'empêcher de réfléchir, d'imaginer tout un tas de scénarios. Et pourtant, elle savait qu'il avait raison. Elle ne pouvait pas rester une journée de plus enfermée dans leur salon.

Elle soupira et attrapa sa main. Il la mena jusqu'à l'entrée de l'appartement et s'occupa d'elle, alors qu'elle restait immobile, comme inhabitée. Il attacha ses cheveux en un chignon bas, il l'aida à enfiler ses chaussures, puis son manteau, et enfin un bonnet. Il l'embrassa ensuite sur le bout du nez et lui tendit une nouvelle fois la main.

– Prête ?

– Je suppose, répondit-elle en se mordant la lèvre inférieure.

Une seconde plus tard, il les faisait transplaner hors de leur appartement.

Aussitôt arrivés, Drago posa ses mains sur ses yeux, dans son dos, et Hermione sentit son souffle près de son oreille.

– Laisse-moi te guider, chuchota-t-il.

Elle lui faisait confiance, se répéta-t-elle mentalement alors qu'ils avançaient elle-ne-savait-où. Elle lui faisait confiance.

– Surprise ! fit-il après quelques minutes de marche.

Le spectacle qu'elle découvrit devant ses yeux lui réchauffa le cœur. C'était comme si celui-ci avait été givré pendant des années.

Ils faisaient face au marché de Noël de Strasbourg, en France. L'endroit qu'elle préférait au monde, mais où elle n'avait pas mis les pieds depuis qu'elle était entrée à Poudlard. La dernière fois, c'était ses parents qui l'y avaient amenée.

Elle se tourna vers Drago, les larmes aux yeux, un sourire ému sur les lèvres.

– J'ai pensé que ça te ferait du bien de...

Elle ne le laissa pas terminer, le serrant dans ses bras de toutes ses forces en sanglotant.

– Merci, Drago. Merci, merci, merci. Je ne savais pas à quel point j'en avais besoin.