Calendrier de l'Avent - Multiship - 2022

Noël est synonyme de bonheur - Drarry

Harry apparut face aux grilles du Manoir Malefoy et s'essuya les mains sur les pans de son manteau. L'angoisse gonflait dans son cœur alors qu'il remontait l'allée jusqu'à la porte d'entrée.

Il ferma les yeux et inspira longuement avant d'y frapper quelques coups. Il attendait cette journée depuis deux semaines et l'excitation d'y être enfin ne suffisait pas à calmer son anxiété.

Il n'attendit pas plus d'une minute avant que la porte ne s'ouvre sur la matriarche Black, anciennement Malefoy. Narcissa avait repris son nom de jeune fille une fois son mari décédé.

— Harry ! s'exclama-t-elle en souriant. Entrez, entrez. Drago est encore sous la douche.

Harry déglutit en hochant la tête, sa gorge trop serrée par le stress pour répondre.

Elle le mena jusqu'au boudoir le plus proche — il n'avait jamais visité celui-ci — et lui proposa un thé. Il accepta par politesse, peu certain de pouvoir avaler quoi que ce soit.

La pièce était déjà décorée par des tas de guirlandes de Noël, de houx ou encore des minuscules sapins. C'était magique. Mais Harry était bien trop ailleurs pour le réaliser.

Narcissa s'installa face à lui, le fixant d'une manière calculatrice. Il n'osa pas croiser son regard, se dandinant inconfortablement sur son fauteuil en jetant des coups d'œil rapides à la porte de la pièce.

Qu'est-ce que Drago pouvait bien faire dans cette douche ? Il était pourtant parfaitement à l'heure ! Et Drago n'était jamais en retard !

— Je souhaiterais m'excuser, Harry, le surprit à dire Narcissa.

— Vous excuser ? répondit-il en fronçant les sourcils.

Elle hocha la tête et porta sa tasse à ses lèvres avant de répondre.

— Voyez, Drago n'est pas vraiment celui qui vous a envoyé cette lettre.

Le cœur d'Harry s'arrêta. Ses mains se serrèrent incontrôlablement sur la porcelaine de sa tasse de thé, qu'il n'avait pas encore bu.

Est-ce qu'il avait bien compris ce qu'elle venait de dire ? Avait-elle vraiment fait ça ?

— C...Comment ça ? parvint-il à demander.

Narcissa se mordilla la lèvre inférieure et posa sa tasse.

— Drago ne vous a rien envoyé, Harry. Je vous ai fait parvenir cette lettre par moi-même.

Il fronça les sourcils et se leva, avant de réaliser ce qu'il faisait. Ses mains tremblaient légèrement.

— Je n'ai rien à faire là. Je... Je devrais y aller. Je comprends vos motivations, du moins, je crois les comprendre. Et je vous remercie d'avoir essayé de régler les choses, mais...

— Harry, écoutez-moi, je vous en prie, intervint Narcissa en se levant à son tour, attrapant sa main pour le retenir.

Il se figea, les muscles tendus par l'anxiété. Et si Drago le trouvait ici ? Quelle serait sa réaction ?

— Je suis certaine que vous pourriez avoir une discussion, Harry. Une discussion entre deux adultes... Deux adultes qui s'aiment.

Harry ferma douloureusement les yeux, dos à elle.

— Je ne pense pas que cela soit une bonne idée. Je ne veux pas risquer d'aggraver les...

— Il vous aime, Harry. Plus que vous ne l'imaginez. Il dort à peine depuis des semaines, il a recommencé à boire et fumer et...

Elle se tut et Harry frissonna. Elle n'avait pas besoin qu'elle continue. Il était parfaitement conscient d'avoir tout gâché, d'avoir blessé l'homme qui comptait le plus au monde pour lui.

— Je voulais profiter des périodes de fêtes, où nous nous devons tous d'être heureux, pour vous rapprocher. Pour vous permettre de discuter calmement. Je n'ai jamais voulu mal faire, Harry.

Il en était certain. Mais c'était si difficile. Il avait tellement peur.

— Maman ? lança soudainement la voix de Drago au loin. Tu as vu la une de la Gazette ? Harry a encore battu les Faucons avec son équipe.

Ce dernier écarquilla les yeux et se tourna pour regarder Narcissa. Son regard était terrifié, il était terrifié.

Narcissa lui sourit tendrement et serra un peu plus sa main dans la sienne.

— Tout ira bien, souffla-t-elle.

Il déglutit en hochant la tête.

Et bientôt, la porte du boudoir s'ouvrit, dévoilant son ex-mari encore habillé de sa tenue de nuit : un simple pantalon en coton gris. Il portait une chaîne en argent au bout de laquelle pendait son alliance, posée sur son son torse nu.

Il se figea, les yeux rivés vers Harry.

Celui-ci se sentait au bord de l'évanouissement. Il n'aurait jamais dû venir. Il n'aurait jamais dû se laisser avoir par la lettre de son ancienne belle-mère.

Mais il en avait eu tellement envie. Cela faisait des semaines qu'il déprimait chez lui, ruminant à propos des erreurs qu'il avait faites et qui l'avaient mené à son divorce.

Il se rappelait encore des lèvres de Michael Corner sur les siennes. Horribles lèvres. Lèvres sèches et qu'il n'avait jamais voulu connaître.

Il se rappelait du regard peiné de Drago. Des cris qui avaient suivi et des remarques froides qu'il lui avait lancées.

— Je...

Drago sembla ravaler sa remarque, tout aussi incapable de parler que le brun. Harry était sous le choc, incapable de bouger.

— Je vais vous laisser, souffla Narcissa avec un sourire doux. Joyeux Noël, Harry.

Elle lui embrassa la joue et quitta la pièce, saluant son fils de la même façon au passage.

Joyeux Noël, pensa amèrement Harry.