Derniers instants

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Les yeux douloureux et sans doute rougis par les larmes que j'ai laissé couler la nuit dernière, je cherche la motivation pour me lever et entamer cette journée durant laquelle je serais forcée de me tenir en face de cette tête de mule égocentrique qui s'obstine à rester ici. Un sillon de frissons de dessine sur mes membres supérieurs lorsque sa main chauds vient se poser sur mon ventre et caresse le tissu qui le recouvre avec douceur.

_ Bonjour princesse, murmure mon amant en caressant mon cou du bout du nez.

Je roule sous son aile pour croiser son beau visage et plonge mon regard dans le sien.

_ Bonjour.

_ Tu as pu dormir un peu ?

_ Un peu et toi ?

Sa pulpe glisse avec délicatesse sur ma soie et se niche sur mes reins.

_ J'ai retourner le problème dans tous les sens pour essayer de convaincre Daryl et peut-être qu'en parlant de père à futur père...

Je préfère le couper dans son élan plutôt que de parler de lui de si bonne heure.

_ Je sais que ce que je vais te dire est dur à entendre mon amour mais ton frère est libre de faire ce qu'il veut.

_ Tu le penses sérieusement ?

_ Oui. J'y ai moi aussi beaucoup réfléchis cette nuit et j'ai réalisé que la seule chose qui m'importe à présent c'est notre avenir à nous et nos enfants. Je ne peux pas continuer à craindre qu'il leur arrive le pire et qu'on les perdent.

Je l'entends déglutir avec douleur mais il approuve mon point de vue.

_ Tu as raison, dit-il en secouant légèrement son menton. Il faut qu'on les préserve de ce monde.

_ Même si cela doit impliquer de laisser Daryl derrière nous.

_ Je comprends, dit-il en baissant les yeux.

_ Tu sais que je l'aime malgré nos divergences.

_ Je sais, oui, répond-il en tirant sa bouche sur le côté.

_ Mais là je ne peux pas continuer, dans six mois deux petits êtres nous aurons rejoins et je n'aurais pas le temps ni l'énergie de tolérer les agissements puériles de ton frère aussi adorable soit-il.

_ Je suis d'accord avec toi, quatre enfants à gérer nous demandera déjà bien assez de fil à retordre.

_ Sans compter Pablo qui n'est plus tout jeune, surenchéris-je en levant les sourcils.

_ Y a une close dans le contrat de mariage qui stipule que je ne sois pas obligé de changer ses couches ? Demande-t-il.

J'étouffe mon rire en pinçant mes lèvres et colle mon front contre le sien.

_ Les seules couches que tu auras à changer mon amour, sont celles de tes enfants.

Je dépose un fin baiser sur ses lèvres et reste allongée à ses côtés en fermant les yeux.

_ Je t'aime.

_ Je t'aime aussi, murmuré-je en m'enfonçant dans son torse.

Je retire le voile occultant qui couvre mes yeux quand on interrompt ce moment de calme en tambourinant à notre porte et que Matt ne m'envoie au tapis en se redressant sur sa place.

_ Tu attends quelqu'un ? Me demande-t-il.

_ Pas que je sache, non.

_ Euh, vous êtes réveillés les tourtereaux ?

J'attrape l'oreiller qui se trouve à quelques centimètres de là et étouffe un grognement dans son duvet en entendant la voix qui jaillit de l'autre côté de la cloison.

Le Passé Reste Présent - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant