𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟖 | 𝐀𝐝𝐫𝐢𝐚𝐧

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Adrian - Lundi 18 octobre

Le claquement de la poubelle est le signal que j'attendais pour pouvoir reprendre ma respiration. J'ai dû battre un record en apnée.

Assis à ma gauche, Joey aboie comme pour plaider coupable de cet oiseau déplumé.

─ Ne la ramène pas, toi ! Tu as vu dans quel état est ta maîtresse ?

J'attrape sa laisse et il me suit sans broncher pour retrouver Maely.

─ D'accord, j'ai moi aussi ma part de responsabilité. Mais on doit être solidaire mon pote.

Je n'ai comme simple réponse un éternuement des plus élégants. Je sors mon téléphone de ma poche pour le mettre en silencieux. Si ce n'est pas Thibault qui revient à la charge, c'est ma sœur qui essaye de m'appeler. Je survole ses derniers messages sans prendre la peine de répondre.

| Adrian, s'il te plait, on doit vraiment parler. |

| Je ne m'excuserai pas, j'ai dit ce que j'avais sur le cœur. |

| Mais je déteste la façon dont ça s'est terminé, s'il te plaît appelle moi. |

J'ai l'impression d'être en conflit avec la terre entière, et j'en veux encore plus à Ania des propos qu'elle a tenu. C'est comme si tout ce qu'elle m'avait dit hier ne me quittait plus. Et ce sont ses paroles qui m'ont fait perdre tout espoir en Maely.

J'ai prétexté être malade pour ne pas aller travailler, et je présume que si je n'ai pas eu un coup de fil de mon patron, c'est que Thibault m'a soutenu dans mon mensonge.

Je n'ai rien fait de ma journée, à part rester enfermé dans mon cabanon à retaper la moto de mon père et réfléchir à tout et n'importe quoi. La seule chose que j'ai trouvé pour éviter de penser à toutes ses merdes était de démonter la vieille bécane pour nettoyer chaque partie de cette ferraille. Je n'ai pas pu commencer le vrai du travail, je dois d'abord faire un contrôle. Et sachant que le dernier à avoir touché à cette moto est mon père, il y a des années, il risque d'avoir du boulot.

Viendra ensuite le moment de s'occuper du moteur, vérifier et la remettre en état. Jeter un œil aux circuits de refroidissement d'huile et ne surtout pas oublier les circuits électriques. Sans compter la remise en état de la carrosserie... Je ne pense pas que je vais devoir la remplacer, mais repasser dessus, oui.

Enfin bref, j'ai du boulot. Mais étrangement, je suis motivé et prêt. Papa mérite qu'elle soit en parfait état pour son anniversaire.

Quand je passe la porte de l'appart de Maely une odeur bien plus agréable que celle de l'oiseau se dégage. Elle sort du micro-ondes une assiette avec du riz et une saucisse.

D'un signe de tête, elle m'invite à venir la rejoindre. Je relâche la grosse bête rousse qui se colle aussitôt aux cuisses de sa maîtresse pour m'asseoir sur la chaise d'en face.

─ Ça va ? m'assuré-je.

Maely m'affirme que oui d'un hochement de tête et offre une caresse à son chien comme à contre cœur. Ses joues sont encore un peu rouges, et le creux en dessous de ses yeux est toujours là.

─ Je sais que c'est normal qu'il fasse ça, mais je lui en veux un peu.

─ Ça irait mieux après. Il faut que le choc passe.

Je remarque seulement le morceau d'une pizza posé devant moi. Elle compte manger tout ça ?

─ Je me suis dit que tu avais peut-être faim... commence-t-elle d'une petite voix.

Je la regarde surpris. Ses attentions me concernant se font de plus en plus fréquentes, et ce n'est pas pour me déplaire.

─ Merci, c'est sympa de ta part.

Pour me libérer (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant