Pour me libérer (Tome 1)

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐 | 𝐌𝐚𝐞𝐥𝐲

Maely - Jeudi 18 novembre

Je ne comprends pas. Je ne sais pas si ça vient de moi, si j'ai mal interprété ce qu'il m'a dit. Quand Adrian me dit qu'il va passer chez moi, ce n'est pas pour ne pas le voir de la nuit, non ? Et pourtant, je suis restée éveillée tard. Bien au-delà de mon horaire habituel, rien que pour lui.

Résultat, je suis une véritable larve quand je m'occupe des chiens. J'ai été reprise deux fois par Kate sur mes erreurs et je n'aime pas du tout ça. En tant normal, j'essaye toujours d'être efficace et là, je déteste penser que je déçois ma cheffe.

Tout ça à cause d'une personne : Adrian.

Je souffle une énième fois quand je ne suis même pas capable de refermer la porte de l'armoire correctement. Je râle en claquant une des portes pour finalement la laisser grande ouverte.

─ Laisse, je m'en occupe.

Je ne regarde même pas Chris dans les yeux, mon regard reste fixé sur le mur en face de moi.

─ Tu sais que tu peux aller faire une pause.

─ Parce que je rate tout, je sais.

Un claquement retentit avant que Chris pivote pour m'observer. Ce grand blond secoue la tête comme le faisait mon père quand je me trompais.

─ Tout le monde peut être fatigué, Maely. Pars te reposer, on prend le relai.

─ Mais Erin n'est même pas là. Je ne vais pas vous laisser à deux...

Il n'est même pas dix heures, on n'a même pas encore fait la moitié des clients de la matinée. Il est fou.

─ Je te rappelle qu'on a notre super stagiaire.

Comment l'oublier ? Il est aussi à l'aise avec les chiens que moi avec mes parents. Heureusement, il sait gérer la caisse.

─ Non, je ne vais pas laisser Kate.

─ C'est elle qui te le propose. Si tu sens que tu n'es pas avec nous, autant que tu te reposes.

Chris est le meilleur des collègues. On a très peu d'horaires en commun, mais quand on est ensemble, on ne fait que rire. Il me ramène parfois un petit pain au chocolat et son côté bienveillant comme si j'étais un membre de sa famille me touche beaucoup.

Chris ne me pose jamais la moindre question. Je sais que si Erin avait été là, même si ce n'est pas avec une mauvaise intention, elle me cuisinerait jusqu'à la fin de la journée. Elle sait que dès que je vais mal en ce moment, Adrian en est la cause.

Inversement, je ne pose jamais de questions à Chris au sujet d'Erin. Par exemple, je sais que depuis son message envoyé, ils passent beaucoup plus de temps ensemble en dehors du boulot. Mais si Chris ne m'en parle pas, je ne vais pas m'en mêler. De toute façon, je connais déjà tout grâce à la belle brune.

─ Je vais juste prendre quinze minutes de pause, après, je reviens.

─ Espèce de maso, me lance-t-il quand je siffle Joey pour sortir.

Depuis sa bêtise de l'oiseau, j'ai encore du mal à le laisser totalement sortir sans moi. Il se balade moins, mais après tout, on récolte ce que l'on sème.

Le soleil est déjà haut dans le ciel et je surveille du coin de l'œil Joey qui s'élance dans son coin vert favori. Le même où se trouve le banc où m'a attendu Adrian il n'y a pas si longtemps que ça.

Je ne comprends pas son comportement. Est-ce que je dois m'inquiéter ? Ou alors est-il encore parti se terrer ?

C'est pour ça que je n'ose même pas regarder vers son garage, même si je me doute qu'il n'est pas au boulot. Je préfère ne pas affronter les souvenirs de nous qui nous nous retrouvions avant de partir pour nos sorties.