Maely - Jeudi 18 novembrePresque comme si je revivais ce moment pour une seconde fois, je me retrouve à attendre Adrian.
Je ne sais même plus quoi penser de cette situation.
Suite à l'aveu de Noah, j'ai pris la fuite. J'ai pleuré et tremblé dans la voiture avant de rentrer chez moi. J'ai rapidement envoyé un message à Kate pour m'excuser de ne pas pouvoir venir travailler. Je me sentais beaucoup trop mal au point.
Ce qui est vrai, je ne mens pas. J'aurais été incapable de travailler dans cet état de choc.
J'ai un haut le cœur chaque fois que j'imagine Adrian dans ce lieu, et j'ai envie de pleurer dès que je pense que je ne le connais pas vraiment, finalement.
Comment je suis censée ne pas imaginer le pire si je ne sais rien ?
D'accord, on aurait pu discuter ce matin, mais je voulais garder un minimum la situation en main. Même si là, affalée dans mon canapé avec un plaid sur le dos, je ne renvoie pas la meilleure image d'une femme qui garde le contrôle.
J'ai eu envie de rechercher Adrian sur internet, mais d'après mes souvenirs, il a toujours vécu ici, donc s'il était reconnu meurtrier, je pense que je le saurais.
Mais comment est-ce que je peux penser à ça, sérieusement ?
Adrian, mon Adrian. Je n'arrive pas à m'imaginer qu'il a été coupable de quelque chose.
Comment une personne aussi aimante envers sa soeur, aussi doux avec les animaux, et aussi gentille avec moi peut avoir commis un crime ? Je n'y crois pas.
Adrian est devenu en si peu de temps un point d'ancrage dans ma nouvelle vie. Et même si être autant attaché à une personne m'effraie un peu, je sais que je ne veux rien changer. Je veux le garder près de moi.
Une boule se gonfle dans ma poitrine.
Je crois que je m'en fiche en fin de compte, de ce qu'il a bien pu faire.
Bien sûr, je suis curieuse, tout ce qu'il s'est passé dans sa vie mérite que je sois au courant, car je veux tout savoir de lui, mais j'ai confiance. Et s'il compte tout me raconter, c'est que lui aussi a confiance, je suppose.
La vibration de mon portable me fait redresser la tête et je l'attrape sur ma table de salon. Je m'empresse de décrocher. À cette heure-ci, pas besoin de s'interroger de qui il s'agit.
─ Bonsoir maman.
─ Ma chérie, alors ta journée ?
─ Bien, le cours a été intéressant et je me suis baladée dans un super parc avec Joey.
─ Oh, c'est super ! Tu m'enverras des photos ? Même s'il ne met plus ses poils partout, je voudrais m'assurer qu'il a toujours la même bouille.
Je lève les yeux vers mon chien. Dans son panier, il ne se doute pas que ma mère veut aussi contrôler comment il se débrouille loin d'elle.
─ Pas de soucis.
Le silence engloutit notre appel, ma respiration résonne dans le combiné. Je ne sais plus quoi raconter à ma mère comme mensonge, j'en suis à court.
─ Tu nous manques beaucoup à moi et à ton père. Tu penses pouvoir venir nous voir pour Noël ? Si tu as un examen ce n'est pas grave, on trouvera une autre date.
─ Je n'ai pas encore eu mon calendrier de mes partiels de fin de semestre.
Finalement, j'ai encore de la ressource. Je sais que j'ai envie de les revoir, mais j'ignore si j'aurais assez de courage pour leur mentir en face.
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Pour me libérer (Tome 1)
RomancePour être le plus loin possible de votre famille, jusqu'où iriez-vous ? Maely, elle, fait le choix de partir de Boston pour entreprendre un nouveau départ dans le New Jersey. Le job qu'elle vient de décrocher dans un toilettage est l'électrochoc qui...