Maely - Samedi 08 janvierRetrouver mes parents même pour quelques jours n'a pas été si difficile que ça. Ils ne m'avaient pas vue depuis si longtemps qu'ils ont eu un comportement presque parfait à mon égard. Ils sont protecteurs à leur manière, mais ils ont su être moins dans le contrôle que d'habitude.
Revoir ensuite toute ma famille pour les fêtes a été plus éprouvant. Un sapin de deux mètres de haut occupait notre salon, des lumières illuminaient toute la maison et n'oublions pas le fabuleux repas de fête préparé par un traiteur. Joey s'est fait une joie comme chaque Noël de gratter de la nourriture aux invités, mes parents trop occupés à tout gérer pour le surveiller.
J'avais oublié à quel point ils m'avaient manqué à la seconde où j'avais mis un pied chez moi. Pas seulement eux, mes cousins et mes grands-parents également. Tout aurait parfait si Adrian avait été à mes côtés, mais cela était impossible pour le moment. Même prétexter que je sors avec un garçon de la fac était au-delà de mes capacités. Je n'oserai jamais partager cette étape-là de ma vie. Bien que l'allusion de ma grand-mère, qui m'a dit que j'avais le sourire d'une fille amoureuse, m'a fait rougir des pieds à la tête, donc je présume que tous se doutent de quelque chose.
Ma mère a posé des questions pour savoir si j'arrivais à me débrouiller toute seule. Mon père, lui, m'a encouragée dans mes pseudo études. Et là, j'avoue qu'inventer tout un tas de détails sans que ça me retombe dessus n'a pas été facile. Mentir est un poids lourd à porter. Plus on s'enfonce dedans, et moins on a de chance de s'en sortir. J'espère juste que je trouverai le courage de tout leur avouer un jour.
Je dois à tout prix leur envoyer mes résultats, le semestre vient de se terminer. J'ai dû inventer que le prof a égaré des copies et qu'on devait donc tous repasser un contrôle. Ma mère s'est bien entendu plainte de l'inefficacité de ma nouvelle université, mais au moins, ça me laisse du temps pour leur envoyer mes résultats imaginaires.
Mais je suis prête à leur mentir encore longtemps si c'est pour vivre ma propre vie ici. C'est dingue comment chaque chose m'a manquée une fois de retour : mes collègues, ma routine dans mon studio, et surtout, Adrian. Si au début, je trouvais ça drôle d'entretenir notre relation par message, ça m'a très vite moins amusée quand la solitude m'a envahie. Heureusement, le changement de cadre et ma famille m'ont occupé l'esprit, mais j'ai toujours eu dans un coin de ma tête une pensée pour mon petit-ami.
─ Je crois que ce mur sera parfait, m'informe Adrian.
J'hoche la tête, excitée d'avance de peindre pour la première fois.
Adrian n'a pas attendu que je vienne le retrouver pour débarquer chez moi à peine rentrée. Il m'a fait la surprise en repeignant ma porte en violet avec l'encadrement comme dans Friends. J'aime mon studio, mais à présent, je voue un véritable culte à ma porte. J'espère juste que Joey ne va pas s'amuser à la gratter.
Comme il restait beaucoup de peinture, Adrian a proposé de repeindre un des murs de chez lui. Je ne m'y connais pas trop en décoration, mais une touche de lilas avec des murs beiges, ça ne peut pas faire moche.
─ Puis avec la lumière de la fenêtre, la couleur va ressortir, remarqué-je
On se met aussitôt au travail, il protège les angles et le plafond avec du ruban adhésif tandis que moi, je m'applique à recouvrir d'une bâche les meubles et le sol de la chambre d'amis.
─ Tu crois que ça va durer longtemps ?
─ Pour être tranquille, il faudra faire deux couches, mais je pense qu'en une heure max, on peut faire la première couche à deux.
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Pour me libérer (Tome 1)
RomancePour être le plus loin possible de votre famille, jusqu'où iriez-vous ? Maely, elle, fait le choix de partir de Boston pour entreprendre un nouveau départ dans le New Jersey. Le job qu'elle vient de décrocher dans un toilettage est l'électrochoc qui...