Rise Up [En cours]

Partie 13 - A cœur ouvert

Roman 

Une silhouette que je commence à connaître se détache du spectacle qui s'offrait jusqu'alors devant moi. La brise légère fait danser les arbres autour et crépiter le feu allumé un peu plus tôt sur un emplacement qui lui est décidé. La mer berce cette nuit calme d'un simple va et vient régulier qui ne cesse jamais. Et elle est là, devant moi, à quelques mètres seulement. Elle ne semble pas m'avoir réellement remarqué. La pleine lune et les quelques flamme de mon feu me permettent de distinguer facilement son profil. Ava porte toujours ses même vêtements assez amples, ses chaussures à la main, sa canne dans l'autre. Mais cette fois-ci, ses cheveux sont détachés et lui tombent sur les épaules. Ses lunettes ne cachent plus son visage. Elles se tournent légèrement vers moi, semblant avoir remarqué qu'elle n'était pas seule. 

- A croire que tu ne peux plus te passer de moi? 

- Qu'est ce que tu fais là ? s'étonne t-elle, se rapprochant de là où je me trouve. 

- Je n'avais pas sommeil. J'imagine que c'est pareil pour toi? 

- Je n'avais plus envie de dormir.

Je la vois se rapprocher de plus en plus du feu sans s'en rendre compte. Je me lève rapidement et attrape son poignet pour l'arrêter avant qu'elle ne se brûle.

- Attention!

Je sens son corps se contracter à mon contact, probablement surprise et la relâche rapidement. 

- Désolé, je voulais éviter que tu finisses comme un cochon grillé. 

Elle grimace mi-amusée, mi-dégoutée et s'assoit à côté du feu. Je me rassoit à côté, lui laissant un peu de place. Je la vois tâtonner autour d'elle en direction de là où je me trouve, comme si elle cherchait quelque chose. 

- Pas de clopes? Pas de bouteilles, ni de cannettes? Qui êtes vous monsieur? me dit elle sur un ton légèrement moqueur.

J'esquisse un sourire en levant les yeux au ciel. 

- Je ne peux pas toujours être un alcoolique dépressif. 

Je reprends les termes qu'elle avait utilisé plus tôt dans la journée pour me définir. A son tour elle sourit. Je la vois se décaler un peu pour pouvoir étendre ses jambes. Sa jambe droite semble lui faire mal. Elle peine à l'étendre comme si une douleur s'était réveillée. Elle s'allonge tout de même dans le sable et ferme les yeux. 

-  Est-ce que cette nuit tu serais plus ouverte à réponde à mes questions ? dis-je sans certitude.

Je la vois rouvrir les yeux et tourner la tête vers moi comme si elle me regardait. 

- C'est donnant donnant. Si je réponds à une question, tu devras répondre à une question aussi. 

Je réfléchis un instant, moins sûr de moi. Mais j'ai envie d'en savoir plus à son sujet. Il faut que je trouve la bonne question. Je ne sais pas si j'aurai d'autres occasions comme celle-ci. Ces cicatrices sur la jambe droite que j'avais remarqué la fois où Léopold l'avait jeté dans la piscine, sa réaction étrange et démesurée lors de la dernière soirée, ses réflexions pleines de sous entendus sur le toit, sa cécité ou encore sa peur des voitures ; trop de questions se chamboulaient dans ma tête, je ne sais pas par où commencer. Est ce que seulement, elle accepterait d'y répondre? 

- Comment as tu eu les cicatrices sur ta jambe droite? 

Elle reste silencieuse, et referme les yeux, se rallongeant comme elle était installée initialement. J'entends un long soupire s'échapper de son corps. Sa bouche s'ouvre légèrement mais aucun mot ne sort. Pendant un moment elle ne dit rien, mais alors que j'allais renoncer à ma question, elle se décide à parler.