Rise Up [En cours]

Partie 17 - Réconfort

Roman -

Il est presque 22h40 lorsque j'arrive devant la porte de chez Léopold. Il semble déjà y avoir du monde à l'intérieur même s'il n'est pas très tard.  Les quelques verres de vin que j'ai avalé pendant le repas pour tenter de me faire oublier l'instant présent commencent à me taper sur le crâne. Je tente de ne pas y penser et sonne à la porte pour que Léopold vienne me faire entrer mais c'est finalement Candice qui m'ouvre la porte. 

- Oula.. ça va ? t'as une sale tête. Qu'est ce qu'il y a ?

- Rien, t'inquiète. 

Je passe à côté d'elle et entre dans l'appartement de Léo pour ne pas avoir à continuer de m'expliquer avec elle.  Je sens son regard me suivre à travers l'appartement. Léopold est derrière son petit bar et sert des verres à ceux qui en veulent. Sans m'attarder sur les gens qui m'entourent, je m'avance droit sur lui. Lorsque il me voit, son regard change, comme s'il avait tout de suite compris que ça ne s'était pas bien passé.

- Tu as quelque chose de plus fort que le punch que tu sers à tout le monde? 

Il me regarde de la tête au pied, puis s'attarde sur ma tête en réfléchissant. 

- De la vodka si tu veux. me répond t-il, mais je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée. 

- Ce n'est pas une question de bonne ou de mauvaise idée ce soir Léo, c'est une nécessité.

Il lève les yeux au ciel et peste tout seul mais sort finalement la bouteille de vodka. Il sort aussi plusieurs canettes de Red bull.

- Histoire que tu t'enfiles pas la bouteille de vodka cul sec. Dilue la au moins un peu avec ça. 

Et pour m'accompagner dans ma décadence, il nous sert à chacun un verre, moitié vodka, moitié Red bull. Il quitte sa position derrière le bar et nous nous asseyons dans les deux fauteuils inoccupés à côté. Je fixe mes doigts tremblants cramponnés à mon verre comme s'il était la seule chose à laquelle je puisse me raccrocher en cet instant. 

- Tu veux en parler ? me demande finalement Léo

-  Y a pas grand chose à dire... 

- Mais encore ? Pas grand chose ça veut dire qu'il n'y a pas rien. 

- Mon opinion à son sujet n'a pas changé, elle s'est même décuplée. C'est un con et un lâche.

Léopold me regarde avec un air compatissant. Je sais que parfois son père à lui aussi peut être sacrément idiot mais j'ignore s'il pourrait l'être encore plus que mon imbécile de père.

- c'est pire encore, il a osé agir comme si rien ne s'était passé, qu'il n'était pas parti, qu'il ne m'avait pas abandonné, qu'il ne m'avait pas laissé à mon triste sort, J'espère ne jamais le revoir.

A côté de moi, il reste muet, incapable de trouver les mots pour tenter de me remonter le moral. Existent ils seulement, ces mots? 

Je me rends compte que j'ai parlé un peu fort. Quelques regards et quelques messes basses nous entourent, ce qui m'oppresse instantanément. J'avale mon verre d'une traite et me lève. 

- Tu peux m'en servir un deuxième s'il te plait ? Je vais fumer, je reviens. 

Il acquiesce simplement et me regarde partir. Avec les années et même s'il reste par moment très lourd et très envahissant, Léo a compris qu' il valait souvent mieux me laisser du temps pour que je broie du noir seul dans mon coin. 

Je me créé un passage entre les personnes qui s'entassent dans l'appartement de Léopold pour aller jusqu'à son mini jardin. J'ouvre la porte fenêtre et tombe nez à nez avec Ava, assise seule sur un des deux transats du jardinet. A croire que nos pensées sont connectées pour toujours se retrouver aux même endroits aux même moments.  Elle s'est retournée vers la porte fenêtre lorsque j'ai ouvert cette dernière.