Rise Up [En cours]

Partie 1 - Vivre pour les autres

Ava

12 février

Une respiration. Deux respirations. Mon ventre s'affaisse et se soulève à nouveau. Pourquoi cette sensation me paraît elle si lointaine ? Pourquoi ai-je cette impression de vide ? Pourquoi hier me semble-t-il aussi loin ? Mes yeux n'arrivent pas à s'ouvrir, mon corps est endolori et mes muscles complètement tétanisés. Je tente de bouger ma jambe droite mais l'action est difficile et douloureuse.

A ce moment-là, j'entends une voix que je ne reconnais pas, celle d'une femme.

- Mademoiselle Sorm, vous êtes réveillée ?

Pourquoi y a-t-il une voix, une femme que je ne connais pas dans ma chambre ? Je sens une main, probablement la sienne attraper la mienne.

- Ava, si vous m'entendez, serrez ma main.

Presque automatiquement je serre les doigts puis les desserre, sans difficulté ni douleur comparée à la tentative précédente avec ma jambe. Elle lâche alors la mienne et je l'entends s'éloigner. Mes yeux décident enfin de s'ouvrir. Je vois une lumière, une aveuglante lumière, et rien d'autre. Je les referme et la lumière disparaît pour laisser place au noir le plus complet. J'entrouvre à nouveau les paupières, et elle réapparaît aussitôt. Qu'est ce qui m'arrive ?

Mon instinct prend le dessus, et tout mon être se met à paniquer. Autour de moi, des bruits auxquels je n'avais jusqu'alors pas prêté attention me parviennent. Des bruits de bips, réguliers, mais qui s'accélèrent rapidement. Des bruits qui ressemblent à ceux qu'on entend dans les séries américaines que j'aime parfois regarder. Des séries dans les hôpitaux : Dr. House, Grey's Anatomy. Et les bips s'accélèrent encore. Ce bruit me fait d'autant plus paniquer que la machine s'ébranle. Cette lumière aveuglante, et cette machine, mais... qu'est-ce qui m'arrive ?

J'entends des pas pressés se rapprocher. Totalement effrayée par cet environnement inconnu et agité, je me mets à crier de panique.

- MAIS QU'EST CE QUI M'ARRIVE ?

J'essaye de me redresser mais, n'y arrivant pas, je me contente de m'agiter dans tous les sens en continuant de crier. Des douleurs tout le long de ma colonne vertébrale se font ressentir jusque dans ma jambe droite et m'arrachent un autre cri.

- Mademoiselle Sorm, calmez-vous ! m'interpelle la même voix féminine que quelques instants plus tôt.

- MAIS QU'EST CE QUI M'ARRIVE ? Cette lumière ! Pourquoi cette lumière m'empêche-t-elle de vous voir ? pourquoi m'empêche-t-elle de voir quoi que ce soit ? Qui êtes-vous ? Quels sont ces bruits ? Où est ce que je suis ? Que...

- Estelle, je suis Estelle, infirmière au CHUM de Montréal m'interrompt elle alors que je sens une aiguille se planter dans mon bras.

Le bip émanant de l'électrocardiogramme ralentit alors que mon corps crispé se détend petit à petit. L'infirmière vient de m'injecter un calmant. Au même moment j'entends d'autres pas, plus lourds, et une odeur plus masculine. Il doit se trouver à moins de deux mètres de moi.

- Bonjour Mademoiselle Sorm, je suis le docteur Marines. Vous avez été héliporté depuis le Mont Tremblant jusqu'ici. Vous souvenez vous de quelque chose ? Vous avez eu un accident de voiture. Vous étiez dans le coma depuis un mois et dix-sept jours.

Après quelques instants, la mémoire me revient partiellement. Je me rappelle surtout des phares qui m'éblouissent alors que tout le monde dort dans la voiture. Je ressens à nouveau cette sensation d'apesanteur alors que je suis projetée hors de la voiture. J'endure à nouveau le choc contre le sol glacé et les débris qui se plantent dans ma peau. Et puis un flash. Ma famille..