Prologue

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« Et puis un jour on s'endort.. »


26 décembre

Le chauffage monté à son maximum empêche le froid grimpant aux fenêtres d'entrer dans la voiture. Il est quatre heures du matin, et seul mon père au volant, garde les yeux parfaitement ouverts sur le linceul blanc qui recouvre la route. A côté de moi, sur la banquette arrière, mon frère dort. Sa tête retombe en avant, se balançant au rythme des virages de la route. Un léger ronflement, presque silencieux provient du siège passager avant où ma mère est installée.

Les yeux mis clos, j'essaye de rester éveillée pour garder un œil sur mon père alors que la faible musique qui sort des enceintes tente de me faire sombrer. Cette soirée en famille a probablement été l'une des meilleures que j'ai pu passer depuis mon enfance. Les moments où nous sommes tous réunis sont rares et nous sommes très loin d'être la famille parfaite. Mais parfois il nous arrive d'oublier les râleries, les bouderies, les soucis et ce sont ces moments-là qu'il faut apprécier, en laissant les autres de côté.

La musique mêlée à la chaleur douillette de la voiture finit par avoir raison de moi.

Un violent bruit retentit et me sort de mon assoupissement. En une poignée de secondes je jette un coup d'œil autour de moi, Tout le monde dort. Tout le monde, même mon père. Mais surtout devant nous, à travers le pare-brise, deux phares, énormes. Une lumière aveuglante fonce droit sur nous. Le bruit qui m'a réveillée était le klaxon strident d'un camion face à nous. Notre voiture s'est décalée sur la voie d'à côté. Je me redresse et me détache pour essayer d'attraper le volant. Ma bouche s'ouvre, prête à crier, mais il est déjà trop tard...

La route enneigée empêche le camion de freiner malgré ses efforts. Il tente en vain de dévier sa trajectoire et glisse sur la route verglacée. La voiture vient percuter de plein fouet les roues avant du camion.

Alors, le temps semble ralentir. Mon corps penché en avant est violemment projeté en dehors du véhicule dans une pluie de fragments de verres. Je tombe lourdement et ma jambe droite, qui est la première à toucher le sol, absorbe tout le choc me laissant échapper un cri de douleur. J'arrive à me laisser rouler sur le dos pour alléger comme je peux le poids qui pèse sur celle-ci. Mon bras gauche s'échoue le long de mon corps et ma main vient défaillir contre le tapis blanc. La neige n'a rien d'un matelas. Le passage des roues des automobilistes l'a rendu aussi dur, voir plus dur encore que du goudron. La carrosserie de la voiture se replie telle une bouteille en plastique et des débris volent de tous les côtés. Je ne peux m'empêcher de crier à nouveau lorsqu'un de ces débris vient se planter dans cette même jambe qui me fait déjà bien plus mal que ce que je pensais imaginable. Face à tout ça, mon corps ne sait plus comment réagir. Mes yeux se ferment et ma respiration se bloque. Une sensation de froid, puis de chaleur.

Et puis tout s'arrête.  


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Et c'est le début de cette histoire que j'ai en tête depuis un bout de temps! 

J'espère que celle-ci vous plaira. 

C'est un début ma foi plutôt très triste, ne vous enfuyez pas tout de suite, je vous promets qu'il y aura aussi des moments joyeux!

Rise Up [En cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant