Une demi-heure après sa conversation avec Bouba, Hakim pose ses pieds à la cave.
Un endroit juste caverneux. Un lieu obscur où tous les abords sont protégés. L'intensité de la lumière est très faible à tel point qu'on ne voie que des silhouettes et des ombres.
Son patron tient une grosse pipe. Une quantité importante de fumée est dégagée par ses narines. Complètement dévêtu, sa corpulence saillante impose ses lois dans la planque. Sa voix gutturale et enrouée secoue les bifurcations sonores de la cachette. Il se lève, les yeux entièrement pourpres. Ne souffre-t-il pas d'apoplexie ? La question s'impose.
- Où étais-tu depuis hier ?
Hakim lui répond, le faciès aux abois.
- Je m'excuse patron. J'avais de la visite.
- De la visite ? Et c'était qui ?
- Un camarade de classe.
- J'espère juste qu'il n'a pas fait de remarque quelconque ?
- Ne vous en faites pas. Tout est sous contrôle.
- Mets ta cagoule. Je dois sortir pour aller quelque part. Les autres vont venir avec moi. Surveille bien la marchandise.
- À vos ordres chef.
Bouba observe la discussion entre Hakim et le gars. Il s'est caché derrière les gros cartons posés à l'entrée de la planque.
Il ne quantifie pas sa murmuration.
« Que mijote Hakim ? C'est qui ce mec ? De là où je suis, je puis remarquer qu'il le menace. À quelles fins ? Man sakh loumay def fii... Ay sou niou ma guissé... Ma vie serait foutue. Il vaut mieux pour moi que je parte. »
Bouba se met debout. Il se retire doucement. Le malheur se présente pour lui. Trois caisses sont tombées.
Le patron et deux de ses accompagnants se retournent comme des robots.
- D'où vient ce bruit ? Fulmine le patron.
Des regards par-ci par-là, aux quatre coins de la cave. Aucune constatation étrange, à part les caisses qui sont tombées.
- Allez vérifier d'où vient ce raffut ?
Ils s'exécutent. Ils fouillent minutieusement l'endroit. L'un prend un côté, l'autre s'isole d'un autre côté.
Seule quelques caisses superposées séparent Bouba du gars. Bouba gagne le prix de la trouille. Il remporte la médaille de la peur bleue. Il respire à peine, s'assouvissant à formuler des prières.
Il récite le verset 175, sourate 3 du Coran.
« C'est le Diable qui vous fait peur de ses adhérents. N'ayez donc pas peur d'eux. Mais ayez peur de Moi, si vous êtes croyants. »
Il parodie d'autres mots des secondes après.
« Yaw Yallah sama boroom dimbali ma... Bilahi doumako défati... Dina bayi féneu... Dina bayi dieuw... Je vais prier tous les jours à partir de ce moment. Ne me punis pas de cette manière. Si je sors de là, je vais remettre à Sydia son téléphone. Ay way man yakhouna... »
Le gars enlève une à une les caisses. Il a senti l'odeur du parfum de Bouba. Convaincu est-il de la présence d'une personne.
Le gars est face à Bouba. Il le voit s'agenouiller, le visage dégoulinant de sueur. Bouba envoie trois innocentes gouttes de larmes par terre.
Au gars de lui dire :
- Que fais-tu ici ?
- Dama saff poupe... Toilette la beugonn dém...
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L'université des délires
RomanceL'Université des délires 🎒🏫 Chronique de Plume-MNG 🇸🇳 Voici l'histoire d'une université privée localisée dans la capitale sénégalaise. Une université unique en son genre qui défraie la chronique de par ses excellents résultats. L'enseignement de...