La police débarque chez M. Mbodj.
- Puis-je vous aider ? Se dépêche-t-il de demander aux quatre policiers.
- Nous sommes venus perquisitionnés votre domicile.
- Une perquisition ? C'est-à-dire ?
- Une perquisition est la fouille d'un lieu pour chercher des preuves d'infraction pénale. L'autorisation d'un magistrat n'est pas toujours obligatoire. Mais pour certains types d'infractions pénales comme le terrorisme, il existe des règles particulières. Même chose si la perquisition concerne certaines personnes telles qu'un avocat ou un médecin.
- Je sais très bien c'est quoi une perquisition ? Ce qui me chamboule c'est pourquoi moi. Vous perquisitionnez ma maison pour quelle raison ?
- Pour la mort d'Audrey Nathan.
M. Mbodj s'affaire à traiter le sujet dans sa tête. Un sérieux sujet de dissertation alors qu'il ne s'y attendait pas.
« Que me veulent ces poulets ? Me soupçonnent-ils d'être derrière la mort d'Audrey ? Si tel est le cas, alors tous les pinceaux se mélangent. Je dois être calme. Rien ne s'est passé. »
- Avez-vous un mandat ?
Le policier qui se trouve devant lui fait un signe à son collègue pour qu'il lui donne le mandat. M. Mbodj le lit et remarque qu'il est conforme.
- Allez y.
L'opération a commencé. La perquisition se fait suivant les règles de l'art. Toutes les encoignures de la maison ont été fouillées. Les enquêteurs n'ont rien trouvé.
- On vous remercie pour votre collaboration.
- Le plaisir est partagé. Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ?
- Prenez soin de vous. Bonsoir.
Le chef de l'opération et ses troupes quittent le domicile de M. Mbodj. Celui-ci cherche à présent tous les rapprochements possibles. Les questions pullulent dans sa tête. Les éventualités s'apparentent.
Vanessa se réveille à l'hôpital après trente minutes. Elle regarde son père. Saumâtre et coléreuse, elle revit certainement le moment le plus désagréable de sa vie.
- Crois-moi ma fille, je ne savais pas que toi et Nafi vous vous connaissiez.
- Pourquoi elle papa ? Pourquoi cette fille plus que folle ?
Vanessa s'exprime difficilement. Le malaise encapuchonne son cœur. Elle est morte de l'intérieur. Elle reproche à son papa son choix sordide.
- Je te le jure sur ce que j'ai de plus cher au monde que je ne savais pas que vous partagiez la même classe.
- Papa, as-tu une fois pensé à moi depuis que vous vous fricotez ?
- Dieu m'est témoin que je n'ai jamais perdu le fil. Dans les moindres retranchements de l'histoire, je pensais à toi.
- Nafi est ma pire ennemie. Elle me déteste plus que la plus méchante des chiennes. C'est réciproque. Je ne la porte pas dans mon cœur. Entre elle et moi, c'est l'hécatombe tous les jours.
- Je m'excuse vraiment si tu penses que je l'ai fait exprès. Loin de moi, l'idée de te faire du mal.
- Pour ton compte, tu l'as fait papa. Tu m'as anéanti à jamais. Tu as arraché ce petit oxygène qui me restait.
- Ne dis pas ça mon cœur. Vous faites toutes les deux partie de ma famille.
- J'ai deux questions pour toi papa. Je veux que tu me répondes avec sincérité.
- Yaw rek lay degg lou...
- La première : t'es capable de sortir avec une fille qui a le même âge que toi ou même présager l'épouser ?
- Ne me pose pas ce genre de question mon cœur.
- Okay. C'est bon. La deuxième : aimes-tu Nafi ?
- Pour cette question, je peux te répondre sans problème. Oui, je ressens des sentiments pour Nafi.
- Je veux rentrer papa.
- Attends qu'on ait l'aval du médecin.
Vanessa ne tient plus son aigreur. Sa colère noire se mélange avec son souhait de dire à son géniteur comment le fait de savoir sa relation avec Nafi va constituer sa prison éternelle, là où elle moisirait jusqu'à l'extinction du soleil. Elle se lâche.
- Zakaria, je vais te dire une chose. Si toi tu n'as aucune hontr de fréquenter une fille qui a le même âge que moi, avec qui je partage la même classe, celle qui me déteste le plus au monde, tu vas devoir oublier que tu as une fois eu une fille du nom de Vanessa. Si ce sont ses mains balsamiques ou je ne sais quoi qui t'ont fait perdre la tête, c'est à moi de te réveiller de ton sommeil. Un diplomate comme toi, une personnalité de ta trempe, tu te crées une destinée qui n'est pas la tienne. Tu t'es rabaissé aujourd'hui devant tout le monde. Tu m'as réduit à zéro.
La petite larme qui a perlé de son visage ne lui empêche pas de dire ses quatre vérités à son père. Elle sort en furie de la salle. Elle télescope Samir qui faisait le contrôle de routine.
- Vanessa ! Mon amour, qu'est-ce que tu fais là ?
Perdue dans son élan, Vanessa le cajole. Elle lui fait un gros câlin. Ses gesticulations font peur au jeune médecin. Il sort avec elle pour ne pas déranger les autres patients.
- Baby lou khew ? Qui t'a fait du mal ?
Elle ne veut pas exposer la vie de son père en l'air. Lui dit-elle :
- C'est mon papa qui était un peu souffrant et j'avais peur. Mon amour, j'ai besoin de toi. Peux-tu venir avec moi ?
- J'aurais bien aimé mon cœur mais je suis en garde. Je risque d'avoir des problèmes avec le directeur de l'hôpital. Où est ton père ?
- D'accord, vas faire ton travail. Je m'en vais. Pour mon père, il va bien.
Vanessa est désespérée. Elle se sent seule. Même l'attitude de Samir lui gangrène le cœur. Elle a toujours pensé que Samir ferait tout pour elle. Actuellement, c'est Samir seul qui devait être à ses côtés. À l'impossible, nul n'est tenu, elle continue sa route.
Il est déjà deux heures du matin. Vanessa ne rentre pas chez elle. Rien que le fait de savoir que son papa partage le même toit qu'elle la pousse à passer la nuit dehors.
Nafi est entremêlée entre joie et peine. Joie, car elle sait que Vanessa souffre le martyre. Peine, parce qu'elle ne voulait pas que sa relation avec Zakaria s'estompe de cette manière. Elle est dans une sorte de punching-ball, ses idées en sont les balles. Elle se couette. La nuit porte conseil.
La nuit ne porte pas conseil. Au contraire, c'est dormir qui porte conseil. Vanessa contemple les quelques voitures qui passent le long de la route. Son téléphone ne cesse de sonner mais elle ne décroche pas. Elle pense à sa maman. D'un coup, elle sent un mouchoir gazé couvrir son nez. Elle n'arrive plus à respirer. Deux mecs encagoulés la mettent dans une voiture aux vitres teintées.
Quand elle s'est réveillée, elle a vu que ses mains ont été chaînées. Sa bouche a été bâillonnée.
Le téléphone de Samir sonne. Il décroche, pensant que c'est Vanessa. Au fait, l'appel vient de son téléphone.
- Enfin mon cœur, tu m'appelles.
Le pauvre. Il ne fait qu'entendre les chuintements de sa bien-aimée.
- Mon amour, viens me chercher.
- T'es où mon cœur ?
- Elle est entre mes mains. Je sais que tu as reconnu ma voix Samir Aïdara.
- Birou, le vaurien. C'est toi ? Sale crapule. Si tu touches à un cheveu de Vanessa, je te le jure que je vais te tuer.
À suivre...👨🏾🦯👨🏾🦯*
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L'université des délires
RomanceL'Université des délires 🎒🏫 Chronique de Plume-MNG 🇸🇳 Voici l'histoire d'une université privée localisée dans la capitale sénégalaise. Une université unique en son genre qui défraie la chronique de par ses excellents résultats. L'enseignement de...