Quelques minutes avant la venue de Bouba dans la chambre où est claquemurée Vanessa.
« La chance m'a souri. Cet homme pouvait me tuer. Je ne sais même pas ce qui l'a poussé à me laisser partir. La peur que j'avais tout à l'heure si elle se présente à nouveau, je n'ose même pas apprécier mes réactions. »
« Je n'avais rien à faire ici mais pour un besoin de racontars, j'ai suivi Hakim. Ce mec n'est pas clean. Est-ce qu'il s'appelle même Hakim ? Rien ne le justifie. Une chose me dit qu'il fait de l'imposture. Du culot, il doit vraiment en avoir dans le vente pour fréquenter de tels malfrats. »
Bouba était déjà à cent mètres de la cave. Une voiture venait de le dépasser. Ses longues réflexions ne lui permirent pas d'entendre les klaxons de la voiture. Il revenait à terre.
Désireux de connaître l'heure, il chercha en vain son portable. Se rappela-t-il qu'il l'eût mis à côté de la caisse. Ses mains ceignant sa taille, ses pensées l'alpaguèrent.
« Putain, j'ai oublié mon portable. Je suis fichu. Il ne restait que ça. Dois-je y retourner ? Il n'y a pas une autre solution. Je ne peux pas vivre sans mon portable. »
Bouba rebroussa chemin. Il posa un pied au carrefour des quatre routes, une voiture de couleur noire démarra et se dirigea vers lui. Tout se fit en l'espace de petites secondes. Bouba partit se réfugier dans le bâtiment en construction d'à côté.
Plus de peur que de mal pour lui, la voiture, d'une vitesse torrentielle, s'était perdue dans la nature. Bouba marcha à pas vifs pour entrer dans ce labyrinthe.
Son portable récupéré, il se dépêcha de quitter la planque. Il entendit, à l'improviste, la voix d'une fille, geignant et gémissant.
« Wa kiii mom loumouy dioy... Djiguén sakh loumouy def fou doyy waar fiii... Vraiment, il y a des filles qui s'arc-boutent dans n'importe quoi. »
Les larmoiements de la fille se multiplièrent. Bouba voulut satisfaire sa curiosité. Il prenait les escaliers et accéda à la porte. Celle-ci n'était pas refermée. Quand Hakim eut enlevé son cache-visage, Bouba l'eut reconnu. Il était resté dans un grand mutisme quand il eût constaté que c'était Vanessa.
Il prit un bâton pour frapper Hakim mais il se retint, pensant qu'il lui pourrait être fatal. Il copiait une démarche de canne pour prendre de derrière Hakim qui était plus concentré à satisfaire sa libido.
L'histoire continue. Hakim a perdu son réflexe. Son évanouissement conspire Vanessa. L'arrivée de Bouba lui a sauvé la vie.
- Calme-toi Vanessa. Je vais t'enlever les chaînes. Et après, illico presto, nous quitterons ce lieu.
Bouba n'a trouvé qu'une tronçonneuse électrique. Il la prend pour couper les chaînes.
- Bouba, ça c'est dangereux. Fais attention s'il te plaît.
- Laisse-moi faire. Concentre-toi.
Le jeune homme ne peut pas corrompre son visage qui se nourrit de la forme enchanteresse de la fille. Ses seins volumineux travestissent les orientations de Bouba.
Les chaînes enlevées, Bouba soulève Vanessa. Il lui demande de se rhabiller, le temps qu'il remet la tronçonneuse à sa place.
Vanessa, effarouchée et apeurée, s'inquiète pour Hakim. Elle fait une scolie à Bouba.
- Il est mort ?
- Il s'est juste évanoui. Il se réveillera dans moins de vingt-cinq minutes.
- On peut l'attendre alors.
- Attendre qui ? Yaw eskaa nittt nga... Ce bâtard a voulu te violer et tu oses l'attendre. Je ne sais pas ce qui se passe mais Hakim est très louche.
- Il a certainement voulu prendre sa revanche.
- Quelle revanche ? Loko def...
- Je vais t'expliquer après. On passe par où ? Je veux sortir de là. J'ai très faim.
Les pieds de Vanessa sont si gonflés que marcher s'avère un luxe qu'elle ne peut s'octroyer. Faible et alitée, elle retombe. Bouba sait que le temps leur est compté. Il la soulève alors pour descendre de l'étage.
Les idées tortueuses se déversent de la poche de mémoire de Bouba.
« Saraap ndayaam khalé bi nooy na... Kiii dé moo geuna nooy matelas Lindor... Ses seins me font trop flipper. Soumay kodaal mom doumako tay... J'ai une érection de cheval... Sama koy bi mooo raw tronçonneuse bima yoroon sankeu... »
Vanessa veut réessayer de marcher.
- Bouba, je crois que je vais réessayer de marcher. Comme ça, on fera plus vite.
- D'accord.
« Meunonn nga teud sama guinaw rek... Meussou ma guiss kou nékhéee niiii... Kon djiguén nila saféeeee ? »
Samir a enfin eu le numéro de Rose. C'est son collègue médecin qui le lui a donné.
- Tu sais Samir, notre peur la plus profonde n'est pas d'être inapte. Elle est que nous puissions être dotés d'un pouvoir sans commune mesure. C'est notre clarté, pas nos zones d'ombres, qui nous effraie. On n'apporte rien au monde en se dévalorisant. Il n'est pas éclairé de se faire plus petit que l'on est, tout simplement pour rassurer les autres autour de nous. Nous sommes tous conçus pour briller comme des enfants. Ce n'est pas donné à quelques-uns. C'est en nous. En laissant s'éclairer notre propre lumière, nous donnons le même pouvoir aux autres.
- Rose, je suis au fond du trou. Crois-moi, je suis dans un précipice sans nom.
- Le meilleur moyen de sortir du fond du trou, c'est d'affronter cette peur qui a colonisé ton cœur, faire face à cette épreuve qui s'est introduite dans ta vie et dont son seul objectif est de t'anéantir. Je sais que t'as pas choisi de vivre cette épreuve mais c'est toi qui décides de la vaincre ou pas. C'est toi qui décides que le monde se rappelle de ton nom ou pas. Je me moque que personne ne croie en toi. Je me moque de ce qu'ils pensent de toi. Je me moque que tu sois le meilleur ou pas, qu'il y ait échec ou pas, victoire ou pas, ce qui compte c'est toi.
Une diarrhée a colonisé Bouba. Il a demandé à Vanessa de l'attendre. Il se met derrière le mur.
« Vanessa pense que sama birr mooy daaw... Ce n'est pas le cas. Juste que je ressens des papillons me picorer le bangala. Sama koy bi moy khassann... »
Bouba s'essaie à une branlette. Il se libère d'un gros abattement. Son éjaculation lui a permis de redorer ses pensées.
- C'est bon maintenant, on y va.
Ils ne sont pas loin de la porte. Un malheur ne venant jamais seul, deux gros pitbulls orchestrent leurs aboiements. Vanessa et Bouba ne bougent plus. Même le sauve-qui-peut est impossible. Les deux chiens, bougeant leur caboche, ouvrant leur grosse gueule, forment une muraille impénétrable devant la porte.
Les bêtes sauvages se dirigent vers Vanessa et Bouba.
Vanessa requiert l'aide de Bouba.
- Attends-moi Bouba. Attends-moi.
« Koulay khar yalna déee... Pitbull khamoul goor khamoul djiguén... Je me sauve man... »
Les chiens courent plus vite que Bouba. Ils arrivent à ses pieds et l'encerclent. Vanessa, quant à elle, a déjà perdu ses attractions.
- Mes chers camarades, vous aviez été trop lents. La chance ne vous sourira pas deux fois.
Hakim is black. He's really back.
À suivre... 👨🏾🦯👨🏾🦯
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L'université des délires
RomanceL'Université des délires 🎒🏫 Chronique de Plume-MNG 🇸🇳 Voici l'histoire d'une université privée localisée dans la capitale sénégalaise. Une université unique en son genre qui défraie la chronique de par ses excellents résultats. L'enseignement de...