Dragon and Wolf | HOUSE OF THE DRAGON

Chapitre 5

Après nos baisers, je fis jurer à Aemond de ne dire à personne ce qui venait de se produire entre nous. Si cela venait à s'apprendre Aemond aurait surement une réprimande de la part de sa mère mais ce serait tout. Les conséquences seraient beaucoup plus graves pour moi. Aucun seigneur n'accepterait de marier son fils à une femme ayant déjà agit comme je l'avais fait avec un autre homme que leur fils. Je me ferai probablement insulter de putain par toute la cour du donjon rouge. Le nom de la maison Stark serait déshonoré pour plusieurs génération et il faudrait un miracle pour que mon père et mes frères me pardonnent s'ils venaient à l'apprendre. Aemond savait tout cela. Pourtant, il m'avait embrassée à deux reprises et nous n'avions même paz vérifié que personne ne nous observait. Et si quelqu'un nous avait vu sur la falaise ? A cette pensée, mon cœur commença à se serrer et alors que j'étais rentrée dans mes appartements, je décidai d'en sortir sur le champ pour me rendre dans septuaire.

Ce que je venais de faire était un péché et la seule façon de réparer cela était de demander pardon aux dieux. Sur le chemin pour me rendre à la chapelle je suppliai intérieurement pour ne croiser personne que je connaisse ; et surtout pas mon oncle. Il allait probablement me parler de Morgan Lannister et je n'avais clairement pas la tête à l'entendre converser à ce sujet.

Une fois arrivée dans la chapelle, je m'empressai d'allumer une bougie et m'agenouillai pour débuter mes prières. Elles furent de courte durée. J'entendis le son d'une respiration irrégulière interrompue par de petits bruits aigues. Il me semblait que quelqu'un dans le sanctuaire avait le hoquet. Pourtant, quand je regardais dans toutes les directions, je ne voyais personne, l'écho provoquait par la structure de la pièce m'empechêchait de bien discerner la provenance des sons.

En entendant un énième « hic », je compris que l'individu se trouvait sous la table devant laquelle je m'étais agenouillée pour prier. Intriguée, je baissai la tête pour découvrir qui osait se cacher dans un lieu sacré.

Je tombai nez à nez avec un homme, recroquevillé sur lui-même et enroulé dans un long manteau. Je pouvais seulement discerner son visage. Ses cheveux ne dépassaient pas de la capuche qu'il avait enfilé sur sa tête. Il devait surement être un prêtre qui s'était endormi après avoir passer la nuit à prier. Mais après plus mure réflexion je me rendis compte que son hoquet provenait probablement d'un excès de vin de la veille, ce ne correspondait pas vraiment à ce que pourrait faire un prêtre. Il devait surement s'agir d'un gamin du peuple qui s'était réfugié dans le sanctuaire. Je tendis la main vers lui pour lui tapoter l'épaule. Si quelqu'un venait à le trouver ici, il se ferait surement fouetter pour avoir dormi dans la maison des Sept.

Le gamin sursauta et se cogna la tête sur le dessous de la table en jurant. Puis, en gémissant, il sortit de sous la table et se leva. Une fois debout devant moi, il ne ressemblait plus du tout à un gamin. En titubant, il alla s'assoir sur le banc de pierre le plus près en retirant sa capuche. Je vis alors, ce qu'il essayait de dissimuler sous ce tissu épais : une chevelure argentée. Je compris alors que devant moi se tenait, complétement ivre, le prince Aegon Targaryen.

« Votre Majesté. Dis-je en faisant une révérence. J'ignorai qui vous étiez, sinon je n'aurai jamais osé vous réveiller.

- Quel est votre nom ? Fit-il en grognant sans même me regarder. J'irai dire à ma mère, la reine, que vous avez perturbé le prince dans ces prières...

- Je suis Myra Stark, fille du gouverneur du Nord mais nul besoin d'en arriver là votre Altesse »

Dès que je lui eus dit mon nom, Aegon leva la tête en souriant malicieusement. Ce sourire me fit me rappeler tous ce qu'Aemond m'avait raconté sur son frère. D'après lui, Aegon était un alcoolique (cela, je n'en doutais plus), qui passait ses journées à offenser les servantes et dames de compagnie de sa femme. Aegon ne respectait pas les femmes, même celle de bonne naissance alors quand je découvris le regard qu'il portait sur moi, j'eus peur qu'il m'arrive la même chose qui était arrivé à d'innombrable filles.

« Mon frère parle souvent de vous, Myra Stark. Balbutia-t-il à cause de l'alcool. Par égards pour mon frère, je serai clément avec vous et je ne dirai rien à la reine.

- Merci. Répondis-je en refaisant une nouvelle révérence. »

Il se leva pour se placer devant moi mais il tenait à peine debout.

« Souhaitez-vous que j'aille prévenir votre frère de votre état ? Ou votre mère ? »

Il secoua la tête pour m'indiquer que prévenir Aemond ne serait pas nécessaire. Puis, son regard se balada sur tout mon corps. Il me scruta de haut en bas en arrêtant ses yeux particulièrement longtemps au niveau de ma poitrine. Je pris sur moi et fis mine de n'avoir rien remarqué mais contenir ma colère fut plus difficile quand il déclara simplement :

« Couchez-vous avec mon frère ? »

Je ne savais pas quoi répondre. Je ne pouvais même pas croire qu'une telle question sortait de la bouche du prince !

Tous chez Aegon me dégoutaient, de l'odeur d'alcool qu'il dégageait à la façon dont il avait mal boutonné son pantalon. Mais la question qu'il venait de me poser se trouvait être ce qui me répugner le plus chez lui. Comment pouvait-il être de la même famille qu'Aemond ? Et comment les gens pouvaient dire qu'Aemond était le pire des deux frères ? J'avais passé des heures avec lui et jamais il n'avait eu une parole déplacée ou maladroite pour moi. Cela ne faisait que cinq minutes que je parlais avec Aegon qu'il prononçait déjà des paroles offensantes.

« Couchez-vous avec mon frère oui ou non ? répéta-t-il. Je n'aimerai pas gouter à une femme que mon frère aurait déjà touchée. »

C'en était trop ! Qu'il soit le premier fils du roi Viserys n'avait aucune importance pour moi à ce moment-là. Ma main, pour l'instant restée le long de mon corps, alla frapper la joue du prince.
Je n'avais pas réfléchi aux conséquences que pouvaient avoir mon action avant de l'avoir fait. Maintenant, il était trop tard et je n'avais aucune envie de m'excuser. Aegon parut sonné, pourtant je ne l'avais pas giflé très fort. En réalité, il était surtout surpris. Je suppose que personne parmi les nobles avant moi n'avait osé gifler le prince.

« Dans le Nord, on coupe la langue aux hommes qui ont l'audace d'insulter une lady. Affirmai-je

- Et à Port-Réal, on coupe la main de ceux qui ont la stupidité de frapper un membre de la famille royale. Rétorqua Aegon avec un regard noir. »

Il ne paraissait plus saoul, juste furieux. Je l'étais aussi. Du moins c'est ce que je me répétais pour justifier le tremblement de mes mains. Je préférai me dire qu'elles tremblaient de rage plutôt que de peur.

« Comme je rêve que vos douces mains me fassent un millier de chose je n'ordonnerai pas qu'on les coupe. Poursuivit-il, les lèvres retroussées de colères. Mais cette gifle aura des conséquences Lady Stark. »

Il partit sans ajouter un mot, me laissant seule dans le Septuaire avec une envie de vomir à la suite des ces dernières paroles. Et alors que j'étais venue pour que les dieux me pardonnent d'avoir embrasser Aemond, je me retrouvai à prier pour qu'Aegon soit trop bourré pour se rappeler de notre rencontre.