Chapitre 13

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Pendant trois secondes, personne ne sut quoi dire ou faire. Aegon faisait des va-et-vient avec son regard entre Aemond et moi quand il finit par dire à son frère en levant les yeux :

« Alors comme ça tu ne couches pas avec elle ? »

Aemond voulut rétorquait quelque chose mais son frère ne lui en a pas laissé l'occasion :

« Je te comprends. Qui ne voudrait pas de ces jambes interminables ? Mais évite de mentir à ton grand frère à l'avenir. »

Un autre jour, je me serais approché de Aegon et lui aurais sortie ses quatre vérités sans macher mes mots. Mais aujourd'hui, je n'étais pas d'humeur. Aemond le vit surement car il décida de ne pas entrer dans le jeu de son frère non plus. Il le prit simplement par le bras pour l'emmener à l'extérieur de sa chambre.

Avant de claquer la porte derrière lui, Aegon se retourna et me regarda. Son regard avait soudain changé, il était plus sérieux. Il me sortit un « toutes mes condoléances pour ton père » et je crois bien qu'il était sincère.

Un fois que nous fumes sûrs qu'Aegon ne reviendrait pas, je me jetais dans les bras d'Aemond et fondis en larmes. Aemond ne parla pas, il me laissa pleurer tout en caressant doucement mes cheveux bouclés.

Après plusieurs minutes, il finit par me chuchoter « je suis désolé ».

Ces mots n'étaient pas très recherchés contrairement à ce que certains nobles m'avaient dit plus tôt dans la journée mais ce fut les premiers qui me touchèrent et me réconfortèrent réellement.

Une fois que j'eus vraiment finit de pleurer et de me sécher les larmes, Aemond me proposa d'aller faire un tour dehors pour me faire prendre l'air. J'avais les yeux gonflés et rouges à cause des larmes, alors au premier abord, je refusais.

« Je suis sûr que cela te fera du bien. En plus, les gens comprendront que tu sois dans cet état. Me fit Aemond pour me convaincre »

Comme simple réponse, j'haussai les épaules mais Aemond prit ce signe comme un «oui».

Une fois sortie de ses appartements, il m'emmena par des passages du château que je ne connaissais pas et nous ne croisons personne. Au bout d'une dizaine de minutes durant lesquelles Aemond avait refusé de me dire où nous allions, il me fit comprendre que nous étions enfin arrivés là où il comptait me conduire.

« Reste bien derrière moi. Fit-il avant de pousser la dernière porte »

Je pris sa main dans la mienne et je suivis ses instructions à la lettre quand nous entrâmes dans la pièce. Je ne compris pas tout de suite où Aemond m'avait emmenée. C'était une salle d'une taille démesurer que je n'aurai même pas pu l'imaginer. Nos pas résonnés quand ils claquaient sur la pierre qui couvrait le sol et s'était la seule chose que j'entendais. Du moins jusqu'à ce qu'un rugissement qui me glaça le sang retenti sous les voûtes de cette pièce majestueuse.

« Ne crains rien. Chuchota Aemond. »

Je venais de comprendre où il m'avait amené. Nous étions au bout milieu de Fosse-Dragon.

Vhagar se tenait devant nous. Elle était gigantesque, rien que sa tête devait faire la taille d'une maison. Je ne pouvais même pas la regarder plus de trois secondes tellement elle m'effrayait et je me cachais derrière Aemond, espérant que la dragonne ne remarque pas ma présence.

« Je te déteste. avais-je réussi à chuchoter à Aemond entre deux frissons de peur »

Parmi tous les dragons que j'avais vu volé dans le ciel de Port-Réal, le seul qui m'effrayait était Vhagar. Songefeu, avec ses écailles argentées, et Feu-Du-Soleyl, avec ses reflets dorés, sont plus que magnifiques. Mais Vhagar est terne et des lianes immenses ont l'air de pousser sur son col et ses ailes et cela me dégoute et m'effraie en même temps.

Aemond prit ma main qui était en train de broyé la sienne depuis que Vhagar avait surgit et la leva doucement vers la face de la dragonne qui s'était allongée devant son maître.

« Je vais placer ta main sur le museau de Vhagar. Me prévint Aemond. »

Je secouai la tête pour lui dire "non" mais il fit mine de ne pas le voir. Quand la paume de ma main finit finalement sur Vhagar, j'avais l'impression de caresser de la pierre et ce n'était pas agréable. Vhagar, elle, ne bougea pas.

« Tu vois, elle t'apprécie. Fit Aemond avant d'ajouter en riant. Je crois que tu peux ouvrir les yeux. »

Depuis que j'avais compris que nous nous tenions au milieu de Fosse-Dragon, mes paupières s'étaient refermées avec acharnement. Doucement, je les ouvris à nouveau pour découvrir que Vhagar se trouvait tous près. Le fait que je puisse la toucher avec ma main aurait dû me mettre la puce à l'oreille mais je refusais de croire qu'une bête aussi immense était réellement à un mètre de moi.

« Maintenant, on va faire une petite balade. Rajouta Aemond. »

Je n'eus pas le temps de protester qu'il me prit par la taille et me fit monter sur une aile de son dragon. Je dus m'accrocher à ses lianes qui me dégoutaient tant pour ne pas tomber en arrière. Aemond me suivit de près, surement pour s'assurer que je ne ferai pas demi-tour.

Il m'installa derrière lui et fit passer mes bras autour de sa taille.

« Je ne veux pas faire ça. N'arrêtai-je pas de répéter pour qu'il me fasse descendre »

Quand soudain, Vhagar se mit à remuer après qu'Aemond lui est dit en Haut-Valyrine : « Dohaerys Vhagar »

Vhagar s'élança hors de Fosse -Dragon et je faillis tomber dix fois en une seconde. A chaque fois que je croyais que j'allais tomber je me promettais de ne jamais pardonner à Aemond ce qu'il venait de me faire.

Mais quand Vhagar se mit à voler je compris. Je compris enfin la sensation qu'avait Aemond depuis qu'il était dragonnier et je comprenais aussi pourquoi il ne passait pas un jour sans voler avec Vhagar.

Pendant le temps de la balade, tous mes problèmes se dissipèrent. J'avais l'impression d'être encore plus proche d'Aemond qu'avant, de comprendre enfin une grande partie de sa personnalité.

Une quinzaine de minutes plus tard, nous étions de retour à Fosse-Dragon. Une fois le pied à terre, je ne pouvais arrêter de trembler. Même si en fin de compte j'avais énormément apprécié ce moment, j'avais eu très peur et mon corps le montrait. Aemond dut même m'aider à quitter Fosse-Dragon. Une fois que nous furent dans les couloirs qui nous y avaient amené, Aemond prit un temps pour s'arrêter et m'embrasser tendrement en me chuchotant : « je suis fier de toi ».

Dragon and Wolf | HOUSE OF THE DRAGONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant