Chapitre 7

685 31 2
                                    

Sur le chemin de retour vers mes appartements, je repensai à Morgan Lannister. Rikkard Stark avait raison, c'était un bon garçon. Cependant, je sentais que la vie avec lui serait d'un ennui mortel. Et je souhaitai, de toute façon, rester à Port-Réal, près d'Aemond Targaryen.

Les appartements de Jason Lannister se trouvait à l'opposé des miens. Au Donjon Rouge, plus une maison était importante, plus ses appartements étaient situés près de ceux du roi et de la reine. La maison du Lion se trouvait être la troisième ou la quatrième maison de Westeros (derrière les Velaryon et les Hightower) contrairement à la maison Stark qui à l'époque du règne de Viserys n'était pas très puissante.

Il me fallait bien une dizaine de minutes pour rejoindre mon lit. Je traversais plusieurs petites courtes et pris au moins trois escaliers différents avant de parvenir dans l'aile du château où je séjournais.

Alors que je venais d'arriver dans la dernière ligne droite qui me mènerait à ma chambre, je sentis une paire de bras m'attraper par la taille. Cette personne me tira vers elle et me plaqua vers son torse si bien que mon front se retrouva collé au sien. Je sursautai de surprise mais ne tentai pas de me défaire des bras qui m'enlaçaient. Sans même avoir vu son visage, je savais qu'il s'agissait d'Aemond.

Je n'attendais qu'une chose : qu'il m'embrasse comme il l'avait fait ce matin. Que des seigneurs, des dames ou encore des servants nous aperçoivent dans une telle posture m'important peu à cet instant. Je brulais d'envie de sentir ses lèvres parcourir les miennes. Aemond me regardait comme s'il attendait exactement la même chose de ma part mais aucun de nous deux n'osaient faire le premier. Nous continuâmes à nous dévorer des yeux pendant d'interminables secondes puis Aemond rapprocha sa bouche de mon visage et j'y vis un signal. Je m'élançai pour combler le plus vite possible le mince espace qu'il restait entre nous.

Ce baiser n'avait rien à voire avec ceux que nous avions échangé ce matin. Il n'était pas doux, plutôt animé et bouillant de désire que nous portions l'un pour l'autre ; et alors que jusqu'ici ses mains caressaient mon visage, il les fit glisser jusqu'à ma taille et rapprocha mon bassin du sien. Toute la journée, je n'avais pas cessé de penser à lui. Mais je n'avais pas mesuré à quel point il m'avait manqué jusqu'à ce que je goûte de nouveau à lui.

« Viens dans mes appartements. Réussit-il à souffler quand nos langues se délièrent.

- Impossible. Répondis-je avant de l'embrasser de plus bel. »

Cependant, des bruits de pas se rapprochant de plus en plus de nous se faisaient entendre et nous contraints à mettre un terme à l'alchimie qui flottait entre nos deux corps. Nous nous éloignâmes, à contre cœur, afin d'instaurer la distance qu'il était convenu de mettre entre deux nobles, non marié, de sexe opposé qui se voyaient sans la surveillance d'un chaperon.

Ser Isaac Dayne, chevalier de la Garde Royal, apparut au bout du couloir. J'essayai tant bien que mal de détacher mon regard d'Aemond pour saluer avec politesse l'homme qui avait osé interrompre Aemond et moi.

« C'est en vous trouvant aussi loin du roi que vous comptez le protéger. Déclara Aemond en voyant arriver Ser Dayne.

- Ser Criston Cole m'a envoyé vous chercher Messire. Répondit-il. Il semble que la reine votre mère vous demande. »

Aemond remercia courtoisement le chevalier et le renvoya d'où il était venu en lui assurant qu'il irait rejoindre la reine dans peu de temps, protestant qu'il me raccompagnerait d'abord jusqu'à mes appartements.

« Je ne peux laisser une lady airée seule dans le château. » avait-il assuré pour se justifier.

Une fois Ser Isaac Dayne partit, Aemond fit ce qu'il avait affirmé au garde royal. Il me raccompagna à mes appartements tout en restant à une bonne distance de moi. Une fois arrivé au moment où nous devions nous quitter, aucun de nous deux ne voulaient se séparer de l'autre. Pourtant, il le fallait bien. Si la reine ne voyait pas arriver Aemond vite, elle se douterait surement de quelque chose. De plus, mon oncle passerait probablement me voir avant de rejoindre son lit et il était hors de question qu'il me trouve avec le prince.

Avant de partir, Aemond m'avait supplié de le rejoindre dans ces appartements le lendemain matin.

« Nous ne serons pas dérangés. Avait-il affirmé pour me convaincre »

Même si je mourrais d'envie d'avoir ne serait-ce qu'une heure avec lui, j'avais encore trop peur qu'on nous surprenne dans une position inconvenable.

Je lui promettais de réfléchir à la question et lui déposais doucement un baiser sur la joue pour lui souhaiter bonne nuit, avant de disparaitre dans mes appartements.

Dragon and Wolf | HOUSE OF THE DRAGONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant