Chapitre 18

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Kendra

*Un mois et 2 semaines plus tard*

Je prépare mon sac. Je mets tout type d'affaire dans un sac de voyage. Tout ce dont j'aurais besoin.

Ça fait un peu plus d'un mois que je me suis fait virer du lycée, et j'ai pris une grande décision. Je n'ai jamais vraiment aimé les études, ça m'a toujours soulé. Et cette expulsion ne m'a pas laissé le choix. Il ne me reste qu'une seule solution. Je vais à l'armée.

J'ai déjà passé les tests d'aptitudes avec de bons résultats, et maintenant, je pars pour quelques semaines à la base militaire. J'ai, normalement, la permission de rentrer un week-end sur deux si tout se passe bien, mais je pense rester sur la base pour toute la durée de ma formation. Car, d'une, la base est à deux heures de route, et de deux, il n'y a pas grand-chose qui me donne envie de revenir ici.

— Pourquoi tu fais tes valises ?

Je lève la tête pour voir Diego dans ma chambre, sans mon autorisation. J'adore ce mec. C'est ma chambre et personne n'y entre sans autorisation, surtout lui. Même au centre de détention, les gardes sont plus respectueux que lui, ils frappent et attendent l'autorisation avant d'entrer.

— J'me barre d'ici.

— Pourquoi ?

Et voilà qu'il me repose toujours des questions. Il veut savoir ma vie, ou quoi ? Je lui ai déjà raconté ma vie, et j'avoue que c'était une grosse erreur...

C'est vrai que Sylvie m'avait mis la pression pour parler de ça à Diego, mais ça me dérangeait. Pas que j'en ai honte ou quoi que ce soit – pendant ces quelques années à rester seule, j'ai eu le temps d'oublier mon passée, je ne suis pas du genre à vouloir garder ce qui me fait mal. Et avec les années, je réussi à oublier mon passé et à passer à autre chose.

Normalement, je ne suis pas trop impacté par ce que font les gens. Mais qu'on m'ignore quand je raconte ma vie, c'est une chose que je ne supporte pas. C'est irrespectueux. Il n'a vraiment aucune empathie.

Et au fait... ça fait un moment que j'ai remarqué, mais Diego est toujours à me poser plein de question. Serait-ce une technique pour que je m'attache à lui ? S'il espère m'avoir comme ça, il se fou le doigt dans l'œil.

— C'est ce que tu voulais, non ? Ne plus me voir dans cette maison ?

Il se tait pendant quelques secondes pour me donner raison.

— Et tu pars où ?

— A l'armée.

Je replonge dans mes affaires.

— Vraiment ? Tu te barres vraiment à l'armée ? T'es sérieuse ?

Cette question n'a pas besoin de réponse. Si je le dis, c'est que c'est vrai, du con ! Je ne vais pas remplir un sac d'affaire juste pour m'amuser et le défaire juste après !

Il me suffit de quelques secondes pour enfin terminer mon sac. Je le soulève et je me retourne vers Diego qui est toujours dans ma chambre, à me regarder. Il me regarde longuement avec un regard douteux.

— Donc c'est pas une blague. Génial ! Mais c'est génial ! fait-il d'une voix énervé et sarcastique. Barre toi de cette baraque ! Je dormirai peut-être mieux en savant qu'il n'y a pas une meurtrière qui dort dans la pièce à côté de ma chambre ! Chouette !

Ces mots me font mal, même si je ne le montre pas. Ils me blessent, mais je reste stoïque en le questionnant légèrement du regard. Je lui ais avoué mon passé, et lui, il s'en sert pour me le reprocher maintenant... J'ai l'impression que tout le monde fait ça quand ils connaissent mon passé... ça doit être dans les gènes humains de rabaisser les gens sur leurs erreurs du passé. Juste pour le plaisir. Ou peut-être pour se donner bonne image, ou je sais pas. Mais ça fait très mal...

Une ancienne détenue dans ma maisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant