Chapitre 32

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— Qu'est-ce qui t'es arrivé ?

Je me prends un bol dans le placard et je me retourne vers ma mère.

— Je suis tombé hier soir dans des escaliers, soufflé-je sans grande conviction.

Elle se lève et elle vient me toucher le visage, ce qui me fait mal. Je fais un mouvement de recul en grognant et je me dirige vers le frigo pour prendre une bouteille de lait.

— T'as fait quoi hier soir ?

— On est sortie en boite avec mes potes, puis en marchant dans la rue, je me suis tôlé dans des escaliers.

— Où ça ?

Où ça ?... Hum...

— Dans... les escaliers du... dans le centre-ville, pas loin de la banque.

Elle me regarde comme si elle ne me croyait pas.

— Vraiment ?

— Oui.

Je me sers un café de la cafetière et je rajoute du lait dedans.

— Tu peux me le dire si tu t'es battue avec un gars, je vais pas t'engueuler Diego.

Oui... je me suis battu, mais pas comme elle pense. Je me suis battue sur un ring. Je me suis fait exploser la gueule. Mais à la fin, le mec est resté étalé contre le sol avec le visage en sang. Mes amis et l'arbitre ont même dû me sortir du ring pour éviter qu'il parte à l'hôpital en réanimation.

— Chaque soir où tu sors, tu reviens avec des bleus, je ne veux pas que tu te battes pour rien ou que tu tabasses un jeune car il t'a regardé de travers.

— Maman—

— Et je déteste quand tu rentres à moto alors que tu as bu plus qu'une simple bière.

— Je suis majeur, maman.

— Et encore chez ta mère. C'est quand que tu vas réfléchir à te trouver un boulot pour avoir ton indépendance ?

En voyant que je ne réponds pas, elle souffle et part de la cuisine.

Avec mon café au lait dans les mains, je me pose sur la murette qui sépare la cuisine du salon. Je regarde ma mère qui s'assoie sur le canapé en allumant la télé.

— Elle vient d'où ?

Elle se retourne en me regardant interrogativement.

— Qui ça ?

— Kendra.

Elle se retourne et elle me regarde, l'air interrogateur.

— Comment ça ?

— Elle habitait bien quelque part avant d'aller en prison. Elle habitait où ?

Elle me regarde assez perturber.

— C'est pas toi qui est allé la chercher chez son père l'autre jour ?

— Oui, mais je sais pas où ça se situe, je suis une bille en géographie.

Elle baisse la tête pendant que je prends une gorgé de mon chocolat chaud.

— Elle n'a jamais voulu me le dire...

J'avale une gorgé de mon café au lait et je la regarde, dans ses yeux verts.

— Et tu n'as pas eu son ancienne adresse dans ses papiers ?

— Si.

Donc en gros, elle ne veut juste pas me le dire.

— Tu le sais alors ?

Une ancienne détenue dans ma maisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant