Une ancienne détenue dans ma maison

Chapitre 4

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Aux alentours de 10h, je me décide à me lever le cul pour aller déjeuner. Je descends les marches de l'escalier avec le pas lourd, toujours avec la même dégaine du matin : vêtu d'un simple jogging. La tête encore dans le brouillard du matin et les yeux plissés par la lumière du salon.

J'aperçois la petite Kendra dans la cuisine avec un bol de chocolat chaud devant elle. Je vois qu'elle ne s'est pas gênée pour faire comme chez elle. Elle regarde son portable, elle ne remarque même pas ma présence. Pathétique. Comment ne pas voir un si beau mec arriver devant soi, elle est aveugle ou quoi ?

Ma mère n'est toujours pas revenue de son boulot, elle est censée arrivé dans la matinée il me semble.

Je me fais un bon bol de chocolat chaud, ce qui ne lui fait aucunement lever les yeux. Je me décide à la rejoindre sur la table de la cuisine, j'ai bien envie de discuter avec cette fille, d'en savoir un peu sur elle. Même si je ne l'aime pas du tout, je veux savoir pourquoi elle est allée en prison aussi jeune.

Ses yeux marron-noir quittent son portable quand je m'assieds en face d'elle. Son expression facial ne change pas quand elle regarde mon torse musclé se dresser devant elle. Elle se contente de rediriger ses yeux sur l'écran de son cellulaire sans me prêter attention. Je sens qu'elle va me souler cette fille.

— Salut Diego, commence-t-elle par politesse en touillant machinalement sa cuillère dans son bol de lait.

— Salut Owilo, bien dormie ?

J'ai un ton malicieux et critique, ce qui semble l'agacer. Sans changer son expression, elle me lance un petit regard noir par-dessus son téléphone.

Je sais pas comment j'ai trouvé ce surnom ridicule, mais je trouve qu'il lui va bien. Je crois que ce surnom m'est venu en tête quand ma mère m'a dit son nom de famille — que j'ai d'ailleurs oublié. Franchement, je trouve que ça lui va plutôt bien et je pense que ça va bien la souler à force.

Elle ne dit pas un mot, mais son expression du visage me dit qu'elle n'aime pas du tout ce surnom.

Elle baisse les yeux vers son cellulaire en essayant de m'ignorer, mais qu'elle évite de penser que je ne vais pas la faire chier. Elle est chez moi ici, et c'est moi qui décide, qu'elle le veuille ou non. Elle n'a certainement pas sa place dans cette maison, et je vais bien lui faire comprendre qu'il faut qu'elle se barre le plus rapidement possible.

— Tu parlais avec qui hier soir ?

— Personne, répond-elle simplement.

J'arque un sourcille face à sa facilité à répondre sans rien dévoiler sur son visage.

Elle me soule à faire des réponses courtes et sans dévoiler une seule émotion, elle dit tous les mots distinctement ce qui a le don de m'irriter sans aucune raison. J'vais finir par te faire parler, ne t'en fait pas ma petite.

— Ah ouais ? Tu parles toute seule dans ta chambre ?

— Ça te dérange ?

Quelle insolence ! Elle veut pas parler de ça ? Eh bien, nous allons parler d'autre chose alors.

— Sinon, t'es aller à quel âge en tôle ?

— Occupe-toi de ta boxe s'il te plait, finit-elle en se levant avec son bol dans la main pour aller le poser dans le lave-vaisselle.

Comment elle sait que je fais de la boxe ? Attend... Elle en sait plus sur ma vie que moi j'en connais sur la sienne ! J'ACCEPTE PAS ÇA !

— Eh ! m'écrié-je en me levant et en la suivant. Comment tu sais que j'fais de la boxe ?