Chapitre 10

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Flash Back :

J'avais toujours été une enfant curieuse. Aussi loin que je puisse me souvenir, j'étais toujours à la quête d'une nouvelle connaissance. Sur tout et n'importe quoi. A cause de cela, mes proches me répétaient sans cesse « curiosity killed the cat ». Car oui, la curiosité chez moi, était limite malsaine. Je n'arrivais pas à la réfréner. Les adultes de mon quartier résidentiel voyaient en moi un vulgaire oiseau de malheur apportant de mauvaises nouvelles.

Grâce à cela, j'avais appris une chose : Ne jamais être là révélatrice d'un secret fâcheux. La situation me retombait toujours dessus. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de fourrer mon nez dans les affaires des autres. J'avais révélé la trahison de Monsieur Denban, la liaison infidèle de Madame Gloria et la vérité sur le traffic de drogue du fils de Madame Saphir.
Autant dire, que les adultes me guettaient par la fenêtre pour savoir quel nouveau malheur j'allais engendrer.

Et je ne comprenais pas. Je ne faisais que dire la vérité. Vérité que j'avais appris en recherchant, en scrutant. Et pourtant, les adultes finissaient toujours par me disputer et me mépriser. A cause de cela, j'étais toujours isolée du reste des enfants. Ça faisait limite de la peine, cependant, dans ma solitude, je trouvais une véritable liberté. Je n'avais pas besoin de faire semblant.

[ *** ]

Un jour, un nouveau voisin s'installa. Je me souvenais parfaitement, je l'observais souvent depuis la fenêtre de ma chambre. J'avais le béguin pour lui. Il était si doux, si généreux, si attrayant. Il avait tout pour lui et pourtant, je ne savais pas encore qu'il allait devenir mon pire cauchemar.

- Comment vas-tu, Mc ?

Mon voisin arriva sournoisement derrière moi et me fit sursauter.

- T'es vraiment bête, Gaston !

Ce nouvel arrivant dans le quartier se nommait Gaston Frastite. Un garçon brun avec des iris noirs. Lui et moi avions sympathisé bien qu'il était plus âgé de quelques ans. Une vingtaine d'années. Au début, tout se passait pour le mieux. Il était devenu un véritable ami, au détriment des personnes de mon âge. Mes parents semblaient l'apprécier puisque Gaston dînait souvent chez nous.
Et pourtant, j'avais eu vent, grâce à mon flair infaillible, que les adultes du voisinage l'avait informé du corbeau que j'étais. Malgré cela, Gaston continuait de passer son temps libre avec moi. Nous bricolions des trucs sans intérêt, parlions de nos rêves et du fait de toujours aller de l'avant. Peu importe l'obstacle. Ce jour là, il m'avait rendu un sourire équivoque, dont je ne comprenais pas encore le sens.

[ *** ]

Sauf qu'un jour, tout bascula. Alors que j'allais à sa rencontre pour le surprendre. J'avais prévu de venir en avant. Je passais par l'arrière de son jardin et me faufilais entre les arbustes jusqu'à son atelier, dans lequel nous nous amusions.

En m'approchant de son atelier, j'entendis un son étouffé provenant de sa cave. Je jetai un coup d'oeil à la petit fenêtre qui permettait de laisser un peu de soleil pénétrer. La première chose qui me sauta aux cinq sens, fut l'odeur immonde. Telle une poubelle pleine de viande avariée. La deuxième chose qui me vint, furent les taches. Des taches de sang gouttaient délicatement et s'écrasaient avec violence sur le sol ombré du liquide visqueux. Ensuite, vinrent les cliquetis. Un bruit discontinu. Il résonna avec lenteur comme pour exprimer sa douleur. J'approchai mon visage de la fenêtre en espérant mieux voir.

Cette sensation montait en moi. Un sentiment que je connaissais trop bien. J'avais peur mais une certaine excitation augmentait en même temps que la cadence de mon cœur. Je voulais savoir. Je voulais voir.

Duskwood : after storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant