Duskwood : after story

Chapitre 18

Nous nous scrutions pendant de longues secondes. Jake avait ce petit sourire arrogant flanqué à ses lèvres. Il tendit le bras et ferma la porte derrière moi. Mes yeux mirent quelques secondes à s'adapter à la faible luminosité.

— C'est pas bon pour les yeux, surtout pour avec les écrans que tu dois regarder toute la journée. Soufflai-je gentiment.

— A peine arrivée, et tu t'inquiètes pour moi ? Répliqua-t-il en posant sa main sur ma hanche. Ça devrait être l'inverse, ne penses-tu pas ?

Je me tournai vers lui avec un sourire, tout en arquant un sourcil.

— Tu es bien à l'aise...

Jake me fit face, en m'attirant de nouveau contre son torse. J'humai les effluves de son parfum. Une douce odeur de musc et lavande. Pendant quelques instants, il me prit dans ses bras et déposa un baiser sur le haut de mon crâne.

— ... Je suis désolé. Je n'aurais pas déserter notre conversation comme ça.

— Aucun problème. Murmurai-je en relevant la tête pour l'observer. Apprendre que je suis criminologue doit être un sacré coup.

Il rit. Un timbre chaud semblable à une plage en été. J'avais presque l'impression de sentir des rayons de soleil caresser ma peau.

— Penses-tu qu'on t'a suivi ? S'enquit-il tout en me gardant dans ses bras.

— Non ?

A vrai dire, j'en avais aucune idée et cela était affreux. J'aurais du faire plus attention ! Déjà que l'autre danger ambulant se baladait, rôdant dans les alentours tel un loup affamé. Il se pouvait que les ennemis de mon beau hacker soit à ses trousses, et m'usent contre lui.

— Ne t'inquiète pas, c'était une question bête... tu sais comment je suis, à même faire un sang d'encre alors que j'ai déjà la réponse. (Jake souffla en prenant en coupe mon visage. Il déposa un léger baiser sur le bout de mon nez.) Tu sais que tu es mignonne comme tout ?

S'il croyait qu'il allait détourner mon attention de cette manière, c'était mal me connaître. Quand il vit mon expression. Jake soupira :

— J'ai peut-être détourner quelques signaux de Duskwood pour savoir...

— Hum hum... c'est illégal et c'est du stalking, Monsieur.

Jake rompit notre étreinte et se frotta la nuque, clairement embarrassé. Expression qui disparut aussitôt, pour une bien plus mutine.

— N'avons-nous pas enquêté de manière bien plus illégale que ça, ma chère MC ?

Il m'exaspérait quand il avait raison de cette manière et surtout quand il souriait de façon si provocatrice. Pour une personne qui restait vingt-quatre heures sur vingt-quatre, derrière son écran, il avait un joli minois. Et Jake le savait parfaitement.

Le hacker me prit la main et me fit entrer dans son antre. Tout était rangé. Et j'en étais presque surprise. Bien qu'il m'avait toujours montré une image impeccable de sa personne, mon subconscient l'avait déteint comme la plupart des hacker des séries... Câbles informatiques partout, dizaines d'écrans, choses qui traînent au sol car trop absorbé par son élément. Que nenni. Je pouvais presque voir mon reflet dans la table en bois noir.

Jake m'invita à m'asseoir sur une chaise rembourrée. Bonne qualité. Il s'éclipsa dans ce que je pouvais supposer être la cuisine et je pris le temps d'admirer la pièce. Le salon était ordonné, les volets étaient soigneusement fermés pour éviter toute fuite d'informations, trois écrans prônaient sur un bureau de basse qualité. J'étais étonnée de constater qu'il ne s'écroulait pas sous le poids du savoir informatique que contenait les objets. Un canapé en cuir marron foncé se tenait face à une minuscule télé, celle-ci était si petite que par rapport à la taille du divan, elle était dérisoire. Le canapé était ancien, tout comme le bureau. Sûrement des meubles appartenant aux propriétaires... ou Jake avait directement acheté cet endroit ?